Des journalistes de l’agence Reuters ont pu avoir accès au projet de réglementation remis à la Maison-Blanche par la FDA. Ils révèlent que les mesures proposées par l’agence étaient bien plus restrictives pour le vaporisateur que celles publiées le 5 mai.
Le projet initial donnait 180 jours de survie aux produits arômatisés
L’Office of Management and Budget (OMB) rattaché à l’exécutif américain a supprimé et allégé des dispositions qui auraient porté un coup très dur à la vape et à très court terme.
La réglementation introduite au mois de mai instaure un délai de grâce de 2 ans pendant lesquels les fabricants devront déposer leurs demandes d’autorisation pour commercialiser leurs produits et continuer à les vendre. Une année supplémentaire pourra être accordée pour que l’agence finalise les dossiers.
Dans le dossier remis à la Maison-Blanche, la FDA prévoyait un délai de grâce de 90 jours pour les produits aromatisés. Reconnaissant que de nombreux produits aromatisés sortiraient du marché dans les 180 jours, cela aurait eu “un impact significatif sur la disponibilité des produits du tabac aromatisés au moins à court terme.”
Pour la FDA, les arômes sont un piège
Certains acteurs de santé publique américains souhaiteraient éradiquer les arômes des produits du tabac, dont la cigarette électronique fait désormais partie aux Etats-Unis. Ils y voient un piège destiné à attirer les jeunes et les jeunes adultes dans une vie d’addiction.
Certaines études menées outre-atlantiques ont mis en avant un engouement de la jeunesse américaine pour la cigarette électronique avec des chiffres englobant expérimentateurs et utilisateurs réguliers sans distinction. A l’inverse l’étude de grande envergure PATH, financée en partie par la FDA, dément pour l’instant tout engouement et tout effet passerelle vers le tabagisme et montre des résultats similaire à ceux obtenus au Royaume-Uni ou en France par Paris sans tabac.
“Pas de commentaires”
Ni la Maison-Blanche ni la FDA n’ont souhaité commenté les changements intervenus entre les deux versions.
Sans surprise, Matthew Myers, président de la Campaign for Tobacco-Free Kids, a regretté les modifications apportées “malgré un dossier solide de la FDA” . Harold Wimmer, président de l’American Lung Association, s’est déclaré “profondément troublé” de la disparition de “certaines garanties importantes”.
Malgré des données du CDC en faveur de l’efficacité du vaporisateur dans le sevrage tabagique, la FDA indiquait dans le document originel que ces allégations “sont largement anecdotiques”.