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USA : de la nicotine au lieu d’anti-dépresseurs ?

Mis à jour le 8/03/2019 à 17h29
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Parmi les multiples effets recherchés dans le tabagisme peuvent se trouvent ceux liés au stress. En partant de ce principe, pourquoi les médecins ne pourraient-ils pas prescrire de la nicotine aux grands anxieux, au lieu des médicaments psychotropes classiques ? Une association américaine de santé publique pose la question.

La nicotine comme outil de santé ?

En 2009 paraissait une étude [1] dont les conclusions semblaient suggérer que les personnes qui étaient intentionnellement provoquées à se mettre en colère étaient moins susceptibles de “riposter” lorsqu’elles portaient un patch de nicotine. Une étude qui expliquait également que “les déficits dans la gestion de la colère peuvent être un facteur de risque pour l’initiation au tabagisme et la dépendance à la nicotine”. Une phrase signifiant simplement que les personnes ayant du mal à contrôler leurs émotions trouvaient, via la consommation de cigarettes, une sorte de traitement en auto-médication susceptible de les aider à se calmer. 

Il y a quelques jours, le CDC a publié un tableau de statistiques qui semble appuyer cette affirmation :

Image : CDC (Centers for Disease Control)

Le tableau ci-dessus illustre ainsi le pourcentage de personnes qui fument, classées par tranches d’âges, selon leur niveau de “détresse mentale” ayant pour l’occasion été classé comme un sentiment noté de 1 à 6 :

  • 1 : triste au point que rien ne puisse remonter le moral
  • 2 : nerveux
  • 3 : agité
  • 4 : désespéré
  • 5 : que tout paraisse difficile
  • 6 : sans valeur

Pour l’ACSH (American Council on Science and Health), le graphique ci-dessus prouve la véracité de l’étude sus-citée. C’est ainsi que l’association américaine déclare : 

“Le schéma est très clair. Plus une personne est en détresse mentale forte, plus elle est susceptible de fumer. Bien sûr, cette étude ne prouve pas la causalité, mais étant donné ce que nous savons déjà sur le tabagisme, un lien de causalité entre le stress et le tabagisme est certainement suggéré. Cela a de profondes implications pour le débat de société concernant […] la vape”. 

L’ACSH poursuit ainsi : 

“Les cigarettes électroniques fournissent aux utilisateurs une dose de nicotine sans la plupart des carcinogènes nocifs que l’on trouve dans la fumée du tabac. Ces appareils ne sont pas inoffensifs et ne doivent pas être considérés comme tels. Cependant, si les e-cigarettes peuvent fournir aux fumeurs un moyen d’arrêter de fumer et/ou fournir aux personnes stressées un moyen de se détendre qui n’implique pas de fumer des cigarettes, alors la vape ne devrait-elle pas être considérée  comme une partie utile de notre arsenal de santé publique ?

Actuellement, les personnes qui souffrent de stress, d’anxiété ou de dépression sont souvent mises sous antidépresseurs ou anxiolytiques. Est-ce vraiment une meilleure solution que la nicotine ? La nicotine est diabolisée en raison de son association avec le tabac, mais en réalité, c’est une drogue relativement inoffensive, semblable à la caféine”.

La question est désormais posée. Reste à voir comment les États-Unis y répondront à une époque où la guerre contre la vape semble désormais officielle. 


Gehricke, Jean-G, et al. “Nicotine-Induced Brain Metabolism Associated with Anger Provocation.” Behavioral and Brain Functions, BioMed Central, 24 Apr. 2009, behavioralandbrainfunctions.biomedcentral.com/articles/10.1186/1744-9081-5-19 – https://doi.org/10.1186/1744-9081-5-19