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Une revue systématique confirme la moindre nocivité du vapotage par rapport au tabagisme

Mis à jour le 11/03/2021 à 8h33
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Selon les auteurs, « tous les résultats suggèrent que les niveaux de BOE mesurés chez les utilisateurs de e-cigarettes et de HTP montrent une réduction significative par rapport au tabagisme ».

Une exposition aux biomarqueurs du tabagisme largement réduite

Bien que de nombreuses études aient d’ores et déjà été conduites afin d’observer les différences de nocivité entre tabagisme, vapotage et utilisation d’un produit du tabac chauffé (HTP), les recherches continuent à ce sujet. Aujourd’hui, a été publiée sur le site web ScienceDirect, une nouvelle revue systématique (1) ayant pris en compte plusieurs des précédents travaux scientifiques à ce sujet. Celle-ci a choisi de se pencher sur les biomarqueurs de l’exposition à la fumée de tabac (BOE) et les biomarqueurs de l’effet biologique (BOBE). Un travail destiné à compléter les précédents ayant déjà été réalisés, car « ces revues et méta-analyses ont examiné séparément les résultats des cigarettes électroniques ou des HTP, et n’ont pas systématiquement abordé les résultats des études cliniques sur les biomarqueurs de l’effet biologique que beaucoup considèrent comme étant sur la voie des maladies liées au tabagisme », expliquent les auteurs.

Pour cette revue, les scientifiques ont analysé trois grandes bases de données (Medline/PubMed, Scopus et EMBASE) afin d’identifier tous les articles comparant les biomarqueurs entre les êtres humains exposés aux e-cigarettes/HTP et le tabagisme. Seules les études ayant été publiées en anglais, et validées par des pairs, ont été retenues. Parmi elles, des essais randomisés, des études cas-témoins ainsi que des études de cohortes.

3 bases de données analysées. Seules les études évaluées par des pairs ont été retenues.

De plus, tous les titres et résumés des études retenues ont été examinés par deux évaluateurs indépendants afin de confirmer les critères d’inclusion. Les références citées par les études retenues ont également été « passées au crible » pour identifier des publications supplémentaires à ce sujet.

Enfin, les auteurs ont évalué la qualité méthodologique de chaque étude à l’aide des composantes du biais de Cochrane pour les études randomisées. Pour faire simple, chaque étude a été notée selon ses risques. 2 points ont été attribués aux travaux considérés comme ayant un risque faible, 1 point si le risque n’est pas clair, et 0 point si le risque est élevé. L’échelle Newcastle-Ottawa (NOS) pour les travaux d’observation consiste quant à elle à attribuer une note sur 8 points en fonction de différents critères que nous tairons pour plus de simplicité.

Tabac chauffé

30 essais comparant les profils de BOE aux cigarettes combustibles ont été retenus, avec une période médiane de 8 jours (de 5 jours à 12 mois). Les BOE les plus couramment étudiés étaient le COHb, le MHBMA, le 4-ABP, le 3-HPMA, le S-PMA, l’o-Toluidine, le NEQ et le 1-OHP.

Selon les auteurs, les niveaux de tous ces biomarqueurs « a été considérablement réduit après le passage d’une cigarette classique aux HTP, et en moyenne les réductions des niveaux de biomarqueurs ont dépassé la moitié des valeurs de base ».

Cigarette électronique

10 essais ont été inclus à l’étude, comparant les profils de BOE entre les e-cigarettes et les cigarettes combustibles. La période de suivi médiane était de 2 semaines (entre 5 jours et 12 semaines). Le monoxyde de carbone, le MHBMA, le CEMA, le 3-HPMA, le S-PMA, le HMPMA, le NEQ, le NNAL et le NNN ont été les BOE les plus fréquemment étudiés.

Les auteurs déclarent que « les niveaux de tous ces biomarqueurs ont été constamment réduits par rapport à leur valeur de référence ».

Les études transversales auraient également démontré « une diminution constante et significative de certains BOE (CEMA, GAMA, HEMA, 2 MHA, NNAL) ».

Les biomarqueurs d’effet

Enfin, concernant les biomarqueurs d’effet, qu’il s’agisse du vapotage ou du produit chauffé, les résultats montrent que les niveaux constatés ont généralement évolué « dans une direction jugée compatible avec l’amélioration des résultats pour la santé ».

10 essais randomisés et 5 études transversales ont évalué les effets des changements de BOBE, avec une période de suivi allant de 5 jours à 12 mois. Ces études ont mesuré un total de 90 BOBE dans le sang, l’urine ou la salive, y compris des marqueurs liés à des tests cliniques en laboratoire (13 marqueurs), à l’inflammation/oxydation (52 marqueurs), aux lipides (6 marqueurs), à l’état hypercoagulable (7 marqueurs), aux facteurs de croissance (11 marqueurs) et aux lésions et réparations tissulaires (1 marqueur).

Tabac chauffé et vapotage permettraient d’améliorer la santé.

La conclusion la plus constante des études a été la réduction des niveaux de thromboxane (11-DTX-B2) de 10 à 30 % et des globules blancs de 0 à 13 % par rapport au niveau de référence. On a également constaté certains avantages en termes de profil lipidique, montrant une augmentation des HDL et une réduction des LDL. Les autres BOBE qui ont montré une réduction dans plusieurs études étaient le VEMSpred, la pression artérielle systolique, la pression artérielle diastolique, 812-iso-iPF2α-VI, 8-epi-PGF2α, sICAM1, CRP, la numération des neutrophiles, OxLDL, les triglycérides, le fibrinogène et le HgB.

En outre, 5 études transversales ont favorisé l’utilisation des e-cigarettes par rapport aux cigarettes combustibles, démontrant de meilleurs profils pour les dommages oxydatifs et les facteurs de croissance, qui comprenaient une réduction des niveaux de 8-epi-PGF2α, sICAM1, 11-DTX-B2, macrophages et IL1ß.

Conclusions

Pour les auteurs de cette revue systématique, tous les résultats suggèrent que les niveaux de BOE mesurés chez les utilisateurs de e-cigarettes et de HTP montrent une réduction significative par rapport au tabagisme. Certaines données suggèrent également que les utilisateurs de e-cigarettes sont exposés à moins de substances nocives en général, et à des concentrations plus faibles, que les utilisateurs de HTP.

Ils ajoutent :

« Nos résultats en matière de biomarqueurs impliquent que la majorité des substances toxiques sont émises en plus faibles quantités (voire pas du tout) par les e-cigarettes et les HTP par rapport aux produits du tabac brûlés tels que les cigarettes ».

Bien que le sérieux de cette revue systématique puisse difficilement être remis en question, nous tenons tout de même à vous informer que celle-ci a été financée par Japan Tobacco International (JTI).


(1) Yukio Akiyama, Neil Sherwood – Systematic review of biomarker findings from clinical studies of electronic cigarettes and heated tobacco products – Toxicology Reports, Volume 8,2021,Pages 282-294,ISSN 2214-7500- https://doi.org/10.1016/j.toxrep.2021.01.014.

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