Nicolas Demorand, animateur de l’émission de France Inter “le téléphone sonne” recevait lundi 2 novembre Anne Borgne et Yves Martinet pour tenter de comprendre pourquoi la consommation de tabac en France ne réduit pas.
Pourquoi la consommation de tabac ne faiblit-elle pas en France ? Les deux invités ont incriminé, entre autres, la stabilité des prix du tabac, la grande accessibilité du produit et la facilité pour les mineurs de s’en procurer.
Le professeur Martinet a dénoncé sans mâcher ses mots l’absence de volonté politique forte et un état qui ne comprendrait pas que son intérêt financier résiderait justement dans la diminution de la consommation de tabac.
Anne Borgne a plaidé en faveur d’un ensemble de mesures cohérentes de prévention et d’éducation en accompagnement des interdictions.
Interrogé sur la nicotine, le pneumologue a expliqué à l’antenne que “la nicotine c’est la drogue la plus puissante actuellement sur le marché“. Un peu plus tard dans l’émission, Anne Borgne reviendra sur la dépendance à cette substance pour expliquer qu’elle est étroitement liée au mode de consommation et qu’elle est moins addictive lorsqu’elle est administrée avec une e-cigarette.
La question de la cigarette électronique a finalement été posée avec un auditeur témoignant de son sevrage réussi “grâce à la vapoteuse” et des bienfaits qu’il en a ressenti.
Le professeur Martinet a admis que dans le cas de cet auditeur, l’e-cigarette a été très efficace puisqu’il a complètement arrêté de fumer. Mais, a-t-il ajouté, il faudra qu’il “arrête de téter sur sa vapoteuse parce que c’est quand même pas quelque chose à faire pendant des années et des années“. Le président du CNCT a paru principalement préoccupé par le “vapofumage”, car a-t-il expliqué, réduire sa consommation de tabac ne réduit peu ou pas les risques pour la santé.
Anne Borgne est l’une des signataires de l’appel des 120 médecins en faveur de la cigarette électronique. Pour elle, le vaporisateur “c’est un super substitut nicotinique“, dont les vapoteurs aiment s’emparer pour se l’approprier et beaucoup “ont arrêté de fumer, alors qu’ils ne pensaient pas le faire” a-t-elle insisté.
Pour appuyer son propos sur l’entraide au sein d’une communauté de vapoteurs, la présidente du Respad a encore expliqué qu’avec la cigarette électronique c’est la première fois que des usagers ou ex-usagers de tabac se sont réunis en association, l’Aiduce, “ça n’avait jamais existé avant”.