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Un taxeur sachant taxer sait taxer bien

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Quand on parle de richesse, la sécurité en est une qu’il est difficile d’obtenir avec suffisamment de garanties. Heureusement, nos députés sont là pour nous éclairer de leur sagesse et nous guider vers les secrets d’une vie longue et paisible, grâce aux taxes.

Je l’ai taxé de taxeur, il m’a mis à l’amende

Il ne vous aura pas échappé qu’un député s’est mis en tête de taxer la vape. Et l’un des arguments qu’il soulève est intrigant. Il explique, en effet, que la vape, c’est un truc formidable pour les fumeurs, et qu’augmenter son prix de 34 % permettrait de mieux suivre sa consommation. Enfin, la consommation de tout le monde.

Le même député expliquait, il y a trois ans, que les taxes sur le tabac encourageaient le marché noir. Mais il se figure que les vapoteurs, eux, sont sages et disciplinés, et ne vont pas déborder d’imagination pour créer des filières d’approvisionnement duty free, en passant sous les radars fiscaux, et, accessoirement, sous les contrôles sanitaires.

Cette confiance nous honore. C’est vrai, c’est bien de se sentir respectés. Nous aurions pu avoir la malchance de tomber sur un député qui nous prend pour des imbéciles. Quel coup de pot, je n’en reviens pas.

Mais du coup, j’ai un doute : si ce député a un si profond respect et une si totale confiance en la filière vape, et qu’il veut connaître les chiffres, pourquoi a-t-il choisi de taxer pour contrôler la quantité ? Il y a d’autres moyens de faire. Exemple : demander gentiment. N’importe quel logiciel de caisse dans une boutique de vape est capable de sortir, disons, un relevé mensuel des ventes de liquides.

Bon, c’est vrai que, dans un monde idéal, n’importe quel logiciel de caisse serait capable d’émettre numériquement un fichier vers un serveur au Ministère, qui en dresserait une synthèse que le ministre recevrait en PDF directement sur l’appareil de science-fiction de son choix et qu’il renverrait, à son tour, d’un simple geste, au député. Hélas ! La technologie ne nous le permet pas, et le Minitel, si puissant soit-il, montre chaque jour ses limites.

Attendez une minute… Monsieur le Député annonce que la taxe va rapporter 200 millions d’euros. Du coup, il sait déjà quelle quantité de liquide est vendue ? Il veut faire quoi, arriver à l’Assemblée nationale en mode Thug Life et lâcher nonchalamment « je vous l’avais bien dit »

Mais la logique de Monsieur le Député est imparable, elle, au moins.

S’assurer de sécuriser la sécurité, pour sûr !

Parce que, et ceci a été dit par un autre député qui défend le projet, la taxation permet de sécuriser la filière vape en lui donnant une reconnaissance, et là, j’ai mis un peu plus longtemps à la comprendre.

Attendez, si ce n’est pas taxé, ce n’est pas sécurisé ? Bon sang, toute ma vie, j’ai cru l’inverse.

Moi qui croyais par exemple que les taxes dites « malus » sur les bagnoles, c’était pour punir les véhicules les plus polluants. Mais non ! À vingt ans (plus trente) passés, voilà que j’apprends qu’en réalité, c’est pour montrer que la voiture est plus sûre que, par exemple, une électrique. Aussitôt, je me suis rué dans une concession pour acheter la voiture la plus malussée que j’ai pu y trouver.

Me voici l’heureux propriétaire d’un gigantesque 4 x 4 avec un pare-buffle devant et un pare choc inutile derrière. Inutile, oui, personne ne risque de m’emboutir, avec ce que les pots d’échappement crachent, aucune voiture ne se tient à moins de cinq kilomètres. Quand je vais prendre un café chez Maîtresse Sévère, elle me sent arriver dix minutes avant rien qu’avec l’odeur du mazout qui me précède.

Je vais également bientôt pouvoir revoir mon alimentation. Alors que je m’efforçais de manger des fruits et des légumes, j’apprends qu’une taxe est en projet sur le sucre raffiné, ce qui indique qu’il est plus digne de confiance.

Mais ma plus grande surprise a été quand j’ai réalisé que l’eau n’était pas taxée, alors que l’alcool, si. Ducou je me xuis pis à picoler ma is c’ets dure de taper coourré.

Je suis très attaché à ma sécurité, c’est un luxe auquel les hommes de mon âge sont plus sensibles, sans doute, que les jeunes godelureaux inconscients qui mangent bio et font du sport. Aussi, la perspective de ne me nourrir que de Toblerone et de Nutella en roulant ivre mort dans mon 4 X 4 qui crache plus de carbone que toute la banlieue sud de Shenzhen me rassure terriblement. Presque autant que de savoir que je vais pouvoir continuer à vaper pour prendre soin de ma santé.