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Salon Ecig Show

Mis à jour le 28/05/2014 à 10h19
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Après m’être fait interpellé à l’entrée pour goûter des e-liquides sur le parvis, je suis entré au salon Ecig Show ce dimanche après-midi. L’évènement promettait d’être une grande réunion de passionnés, j’y suis donc allé avec le sourire.

La réduction des risques … commerciaux

Concours du plus gros nuage de vapeur pour tenter de gagner une PS3.

Concours du plus gros nuage de vapeur pour tenter de gagner une PS3.

Premier constat : de très nombreuses marques me sont totalement inconnues. Des noms créatifs ou complètement tordus, beaucoup de fabricants de e-liquides, des stands et des emplacements probablement onéreux et savamment réservés par les gros du secteur (ou les plus fougueux) et puis des arguments, essentiellement commerciaux.

Aux côtés de dizaines d’autres, le premier fabricant historique français, Alfaliquid, qui a peut être du convertir des centaines de milliers de français à la vape depuis 2008 et qui était jusqu’à présent confortablement installé, doit sans doute faire grise mine aujourd’hui. On sent que la société Lorraine est stimulée par la concurrence et tente de conserver ses avancées, agence de communication et nouveau logo à l’appui.

C’est la loi du commerce et le secteur se porte bien, on ne va pas s’en plaindre, cela créé des richesses et tend à démocratiser le vaporisateur. Le salon Ecig Show traduit parfaitement le dynamisme économique qui anime le marché aujourd’hui. Mais entre opportunisme et conviction, la frontière est parfois malheureusement difficile à cerner.

On se demande ce qui passe par la tête de certains commerçants pour inventer leur nom commercial et leur argumentaire de vente. Certains mettent des blouses blanches, d’autres des froufrous, on tente de faire comprendre que le liquide c’est la santé, que l’on peut désormais fumer sans se faire du mal. Le propylène est bio, la glycérine est bio et même la nicotine est bio, tant qu’à faire.

Dérives commerciales ou délires de passionnés, on peut même gagner une PS3 en faisant le plus gros nuage de vapeur avec son dripper, sous le regard amusé d’une petite foule compacte. A l’entrée du salon une seule information : c’est 10 euros et c’est interdit aux mineurs.

Les vraies questions absentes

Brice Lepoutre, président de l'AIDUCE

Brice Lepoutre, président de l’AIDUCE

Le stand de l’AIDUCE planté au milieu de l’allée principale fait mal au cœur. Deux drapeaux aux couleurs de l’association qui entourent une petite table et un tabouret, et puis son président en personne, Brice Lepoutre, qui attend un peu qu’on le sollicite. Quand on connaît le poids de cette association dans l’histoire du vaporisateur français, on se demande si les professionnels occupés autour à vendre leurs produits réalisent bien que c’est grâce à l’AIDUCE qu’ils sont en partie là aujourd’hui.

Le visiteur quant à lui semble plus intéressé à obtenir des échantillons gratuits qu’à savoir si oui ou non il va pouvoir continuer à vapoter dans les lieux publics. Ne parlons même pas de l’EFVI qui a récolté 50 signatures sur les 7000 visiteurs apriori présents ce dimanche.

Alors que le secteur est menacé par une TPD aux articles tranchants et que Marisol Touraine continue de jongler avec les déclarations douteuses, rien ne semble perturber la danse commerciale de ces professionnels. Mais rassurez-vous, si vous le souhaitez, vous pouvez ouvrir une franchise sans droits d’entrée.

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Hôtesse évènementielle croisée au détour d’une allée

Cela n’enlève rien au plaisir de découvrir les dernières innovations et de goûter les derniers liquides sortis des cuves ainsi que d’apprécier le savoir-faire français dans la conception de MODs, comme promis par l’organisateur Marc Assous. Je regrette personnellement que le contexte du vaporisateur ne se résume plus qu’au simple libéralisme économique qui anime toute cette foule. “Serrons-nous les coudes, vendons encore plus de matériels” pouvait-on lire sur le site du salon. Certes, l’objectif semble avoir été atteint.

Pour ce qui est de la lutte contre le tabagisme, de la réduction des risques pour le fumeur, des avancées de la connaissance scientifique et de ses grandes inconnues, des débats politiques et des enjeux de santé publique, l’Ecig Show semble avoir totalement fait l’impasse. Finalement rien de tout ça ne devrait me surprendre puisque le terme “show” est assez explicite, nous sommes bien dans la démonstration commerciale.

La seule journée du dimanche étant ouverte au public on se demande maintenant ce que les professionnels vont bien pouvoir trouver à se dire. D’après certaines informations (non vérifiées), des grands fabricants chinois auraient entamé des procédures sur place pour défendre leurs droits de propriété intellectuelle. L’ambiance promet d’être bonne.