Le rapport Beating Cancer de la Commission européenne vient d’être approuvé par le Parlement. Si il laisse entrevoir des avancées sur la reconnaissance de la vape, il lance aussi paradoxalement une bombe contre les arômes au sein de la future TPD.
Un Rapport longtemps attendu
La commission spéciale européenne Beating Cancer (BECA) a voté ce 9 décembre les amendements et le projet de rapport Combattre le cancer de la rapporteure Véronique Trillet-Lenoir. Les auteurs du rapport identifient le tabagisme comme l’une des principales causes de cancer et que tout doit être fait pour réduire significativement le taux de tabagisme en Europe.
Même ceux qui sont sceptiques quant à la réduction des méfaits du tabac concèdent que le vapotage est de plusieurs ordres de grandeur moins nocif que de continuer à fumer. Selon Public Health England (PHE), les cigarettes électroniques sont 95 % moins nocives que le tabac et le risque de cancer diminue de 99,6 %.
L’amendement de compromis des rapports sur le vapotage comprend la reconnaissance du vapotage comme un outil pour aider certains fumeurs à arrêter de fumer et la nécessité de poursuivre les recherches sur le vapotage en termes relatifs (c’est-à-dire par rapport au tabac combustible).
Le sens des saveurs
Mais le texte final du rapport comprend également une mention d’une évaluation plus approfondie des arômes « particulièrement attractifs pour les mineurs et les non-fumeurs » et une éventuelle interdiction de ceux-ci dans le cadre de la révision de la directive sur les produits du tabac (TPD).
Dustin Dahlmann, président de l’Independant Europe Vape Alliance (IEVA) a réagi : « Les rapports du Parlement européen comme celui-ci sont nécessairement un compromis. L’IEVA note que la variété des saveurs est l’une des raisons les plus importantes pour les fumeurs de passer aux cigarettes électroniques et pour les vapoteurs de ne pas recommencer à fumer. Une interdiction des arômes éliminerait l’un des principaux avantages de la cigarette électronique par rapport à la cigarette de tabac – un goût amélioré. »
Le rapport en lui-même n’aura que peu d’impact immédiat sur la réglementation du vapotage en Europe. Tout au plus rendra-t-il, au grand dam de certains, plus compliquée la justification d’une taxation. Mais la menace lointaine d’une future TPD où l’interdiction de certains arômes serait ouverte fait bondir les associations et les spécialistes du secteur.
Mais surtout, et c’était l’objectif principal des opposants à la vape, il la fait figurer dans un rapport sur les causes de cancer. Un argument pré-fabriqué et artificiel, mais qui portera auprès du grand public, peu ou mal informé.
Une victoire à la Pyrrhus pour la vape, donc.