Le marché de la vape a explosé en Malaisie depuis deux ans. Mais des mesures restrictives attendues pourraient le ralentir. La reconnaissance du dispositif comme solution d’aide au sevrage espérée par certains pourrait cependant être à double tranchant.
Une industrie développée en l’absence de cadre réglementaire
Le marché de la vape a commencé à se développer il y a 4 ans en Malaisie, mais il a véritablement explosé il y a un ou deux ans. Les points de vente spécialisés dans la vape ont poussé comme des champignons en 2015 dans ce pays, selon Jeremy Ong, le co-fondateur de vape Club My, un revendeur de cigarettes électroniques et de flacons basé à Kuala Lumpur.
Il y aurait selon les estimations entre 400 000 et 1,25 million de vapoteurs en Malaisie, pour une population de 30 millions de personnes. Certains affirmeraient qu’il s’agit déjà du second plus gros marché après les Etats-Unis. L’industrie a pu se développer aisément grâce à l’absence de cadre réglementaire comme c’est également le cas en Amérique du Nord. Les fabricants profitent également du succès de leurs produits hors des frontières, où les arômes malaisiens sont plébiscités.
Mais le gouvernement envisage d’instaurer des mesures restrictives, le Ministre de la Santé a par exemple évoqué la possibilité de classifier la vapoteuse comme un produit du tabac, rendant illégale l’utilisation de la cigarette électronique dans les endroits où il est déjà interdit de fumer. Par ailleurs, une Fatwa interdit formellement aux 18 millions de musulmans de vapoter, même s’ils sont très loin de tous respecter cet avis religieux.
L’industrie espère que les autorités vont considérer la cigarette électronique comme une solution d’aide au sevrage, mais cela pourrait aussi être contre-productif selon Jeremy Ong, redoutant leur seule commercialisation en pharmacie et la disparition de la plupart des modèles de vaporisateurs.
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