Les magnétiseurs, aussi appelés praticiens en magnétisme, représentent une méthode alternative pour accompagner les personnes désireuses de se libérer de la dépendance au tabac. Bien que controversée, cette approche suscite un intérêt croissant parmi les fumeurs en quête de solutions pour arrêter, notamment ceux qui souhaitent éviter les traitements pharmacologiques classiques comme les substituts nicotiniques. Le recours aux magnétiseurs repose sur l’idée que l’énergie vitale du corps peut être manipulée pour réduire le besoin de fumer, apaiser le stress lié au sevrage tabagique et rétablir un équilibre intérieur favorable à l’arrêt du tabac.

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Origines et développement

Malgré l’absence d’études scientifiques sur l’efficacité du magnétisme pour le sevrage tabagique, certains fumeurs peuvent se laisser tenter.

Le magnétisme moderne est issu des théories développées par Franz Anton Mesmer au XVIIIe siècle, qui a postulé l’existence d’un « fluide magnétique universel » capable d’influencer le corps humain et de guérir divers maux. Mesmer pensait que ce fluide pouvait être manipulé pour rétablir l’équilibre énergétique dans le corps, une idée qui a mené au concept de magnétisme animal, également appelé « mesmérisme ». Il affirmait que l’application de ce fluide par le biais de gestes spécifiques et de mouvements des mains pouvait permettre de traiter des troubles aussi bien physiques que psychologiques.1, 2, 3, 4, 5 Si ces théories ont été accueillies avec scepticisme par les médecins de l’époque, elles ont fasciné le grand public. Ce sont également les théories de Mesmer qui ont mené à l’hypnothérapie par la suite, après que certains médecins (comme James Braid, considéré comme le père de l’hypnose moderne) aient écarté les concepts de « fluide magnétique » pour les remplacer par des mécanismes psychologiques.

Après Mesmer, d’autres praticiens ont exploré et adapté ces méthodes, notamment dans le domaine de la psychologie et de la médecine alternative. Le magnétisme s’est progressivement dissocié du concept de « fluide magnétique » pour adopter une vision plus spirituelle ou énergétique selon laquelle chaque être humain possède un « champ magnétique » ou « champ énergétique » qui influence son bien-être général. Au XIXe siècle, le magnétisme a commencé à s’intégrer dans des pratiques parallèles comme le spiritisme et d’autres formes de guérison par l’énergie jusqu’à devenir une méthode de soin alternative à part entière.

De nos jours, le magnétisme a évolué pour devenir une pratique diversifiée dans laquelle le praticien, ou magnétiseur, utilise ses mains pour « harmoniser » ou « équilibrer » l’énergie du patient. Les magnétiseurs considèrent que leur intervention peut contribuer au soulagement des douleurs, à la réduction du stress et, dans certains cas, à l’accompagnement des addictions comme le tabagisme. Lorsqu’il est appliqué dans un contexte de sevrage tabagique, le magnétisme vise à apaiser les envies de fumer et les symptômes d’anxiété ou d’irritabilité liés au manque de nicotine.

La pratique du magnétisme en tant qu’outil de sevrage tabagique est relativement récente. Les magnétiseurs spécialisés dans le soutien aux personnes souhaitant arrêter de fumer appliquent généralement des techniques spécifiques qui sont souvent axées sur les zones du corps associées aux émotions et à la gestion du stress. Ils estiment que cette approche énergétique peut renforcer la motivation du patient et atténuer le stress inhérent au sevrage tabagique tout en contribuant à rétablir une sensation de calme et d’équilibre.

 

Le magnétisme en bref

  • Une méthode dont l’efficacité dépend grandement de la réceptivité de chaque individu.
  • Aucune étude scientifique qui confirme ou infirme son efficacité.
  • Un potentiel moyen de réduire le stress inhérent au sevrage tabagique.
  • Un moyen d’arrêter de fumer qu’il est recommandé d’accompagner de thérapies dont l’efficacité est prouvée. 

Durée et efficacité

La durée des séances de magnétisme varie généralement de 30 à 60 minutes, et plusieurs séances peuvent être nécessaires pour obtenir des résultats durables. L’efficacité du magnétisme pour arrêter de fumer reste difficile à évaluer de façon scientifique puisque les résultats varient selon les individus, au même titre que l’hypnose ou l’acupuncture par exemple. Certains patients rapportent une diminution significative de leurs envies de fumer après seulement quelques séances tandis que d’autres ne ressentent aucun effet. Le manque d’études rigoureuses rend difficile l’évaluation de cette méthode pour le sevrage tabagique.

Les avantages

  • Approche non invasive et sans recours à des médicaments.
  • Absence d’effets secondaires.
  • Réduction potentielle du stress et de l’anxiété qui favorise un bien-être général.
  • Soutien psychologique grâce à l’écoute et à l’accompagnement du praticien.
  • Méthode complémentaire aux approches classiques qui peut renforcer la motivation.

Les inconvénients

  • Absence de preuves scientifiques solides quant à son efficacité.
  • Coût souvent élevé, et généralement non remboursé par les assurances.
  • Efficacité variable selon les individus.
  • Pratique non réglementée, donc un risque de tomber sur des praticiens peu qualifiés.
  • Ne traite pas directement la dépendance à la nicotine.

Les limites du magnétisme pour arrêter de fumer

Le magnétisme peut difficilement être recommandé comme méthode principale pour arrêter de fumer.

Malgré ses attraits et des témoignages favorables de certains utilisateurs, le magnétisme présente des limites significatives lorsqu’il s’agit de l’arrêt du tabac. La dépendance à la nicotine est une addiction à la fois physique, avec des effets sur le cerveau et le corps, et psychologique, influençant le comportement, les émotions et les habitudes quotidiennes.6, 7, 8, 9, 10 Cette complexité rend souvent nécessaire un accompagnement structuré et scientifiquement validé pour maximiser les chances de succès dans la démarche de sevrage tabagique.

L’effet du magnétisme repose avant tout sur la perception de bien-être qu’il peut apporter, notamment grâce à la réduction du stress. Contrairement aux substituts nicotiniques qui atténuent progressivement les symptômes de manque,11, 12, 13 ou aux thérapies comportementales qui aident à reprogrammer les habitudes et réflexes associés au tabac,14, 15, 16, 17, 18 le magnétisme ne propose pas d’action directe sur les mécanismes de la dépendance.

La dimension psychologique de la dépendance nécessite aussi souvent un soutien plus structuré comme celui des thérapies cognitivo-comportementales, qui permettent aux patients de mieux comprendre les déclencheurs qui les poussent vers le tabac. Ces thérapies aident à identifier les situations ou émotions qui incitent à fumer et à développer des stratégies pour les surmonter. Le magnétisme n’étant pas une approche thérapeutique formelle, il ne peut pas offrir cet accompagnement en profondeur.

Les études scientifiques manquent également pour évaluer de manière rigoureuse l’efficacité du magnétisme dans le cadre de l’arrêt du tabac. Bien que certains témoignages rapportent des résultats positifs, l’absence de données rend difficile de recommander cette approche comme une méthode principale pour arrêter de fumer.

En conclusion

Bien que le magnétisme puisse séduire certains fumeurs en quête de solutions pour arrêter de fumer, cette approche ne doit pas être perçue comme une solution unique et complète de sevrage tabagique. La pratique du magnétisme repose avant tout sur une modulation de l’énergie corporelle qui, bien qu’elle puisse théoriquement favoriser une réduction du stress, ne répond pas aux besoins complexes qu’impose la dépendance au tabac.

Le magnétisme peut toutefois être envisagé comme un complément aux méthodes validées comme les thérapies comportementales ou les substituts nicotiniques dans le sens où il peut parfois procurer certains bienfaits comme une réduction du stress chez certains fumeurs. Son efficacité dépend par contre largement de la réceptivité de chaque individu, ce qui en fait une méthode qui peut très bien fonctionner chez certains fumeurs, et absolument pas chez d’autres.

Pour ceux qui ressentent des bienfaits en recourant au magnétisme, cette approche peut apporter un certain soutien en réduisant l’anxiété et en renforçant l’équilibre intérieur, deux éléments souvent sollicités dans le long parcours du sevrage tabagique.

Le magnétisme peut donc être un allié dans une démarche vers une vie sans tabac, mais il reste conseillé de s’en tenir à des méthodes dont l’efficacité est prouvée, ou au moins de l’accompagner avec elles.

Cet article ne constitue pas un avis médical. En cas de doute, rapprochez-vous d’un professionnel de santé.

Les autres méthodes pour arrêter de fumer

Méthode Notre avis
L’arrêt sans aide

Non recommandé

Moins de 5 % des fumeurs parviennent à arrêter de fumer avec cette méthode. Des symptômes de sevrage difficilement supportables.
La cigarette électronique

Recommandé

Permet de gérer la dépendance physique à la nicotine tout comme les mécanismes psychiques de l’addiction. La méthode reconnue par la science comme étant la plus efficace pour arrêter de fumer. Nécessite d’être régulièrement utilisée pour maintenir un taux de nicotine stable dans le sang. Permet de remplacer le tabagisme.
Les patchs de nicotine

Recommandé

En complément d’une thérapie comportementale. Possibilité de les coupler avec une cigarette électronique ou un substitut nicotinique à absorption rapide. Libération stable et continue de la nicotine sur une longue période. Peut permettre d’arrêter de fumer.
Les gommes à mâcher

Recommandé

En complément d’une thérapie comportementale. Libération de nicotine relativement lente qui ne permet pas de répondre aux envies soudaines de fumer. Peut aider dans le cadre du sevrage tabagique.
Les pastilles, ou comprimés à sucer

Recommandé

En complément d’une thérapie comportementale. Libération de nicotine assez lente qui ne répond pas aux besoins immédiats de fumer. Peut représenter une aide pour arrêter de fumer.
Les inhalateurs

Recommandé

Peut permettre d’aider à arrêter de fumer. Permet d’adresser la dépendance physique à la nicotine et de gérer une partie des mécanismes comportementaux du tabagisme. Libération assez lente de la nicotine, peut donc ne pas satisfaire certains fumeurs.
Les sprays

Recommandé

En complément d’une thérapie comportementale. Les seuls substituts nicotiniques qui offrent une absorption rapide de la nicotine, en moins de dix minutes. Peut également être utile en cas d’envie soudaine de fumer. Une aide précieuse pour se sevrer du tabagisme.
La varénicline (Chantix®/Champix®)

Recommandé

En complément d’une thérapie comportementale. Peut permettre d’arrêter de fumer.
Le bupropion (Zyban®/Wellbutrin®)

Recommandé

En complément d’une thérapie comportementale. Peut permettre d’arrêter de fumer.
La cytisine (Tabex®/Desmoxan®)

Recommandé

En complément d’une thérapie comportementale. Peut permettre d’arrêter de fumer. Médicament toutefois interdit en Europe de l’Ouest.
La thérapie cognitive et comportementale

Recommandé

En complément d’un substitut nicotinique ou d’un traitement pharmacologique. Peut permettre d’arrêter de fumer.
La méthode Allen Carr

Prudence

Méthode potentiellement coûteuse dont les résultats ne sont pas garantis, mais qui est efficace pour certains fumeurs. Peut permettre d’arrêter de fumer.
Le snus

Prudence

Contient du tabac. Certaines études lient sa consommation à des problèmes de santé. Sa nocivité reste toutefois bien inférieure à celle du tabagisme. Absorption relativement lente de la nicotine qu’il contient. Peut permettre de remplacer le tabagisme.
Les sachets de nicotine

Recommandé

Peuvent représenter une alternative aux cigarettes combustibles. L’absence de tabac dans leur composition les rend plus intéressants que le snus. Absorption relativement lente de la nicotine.
Les perles de nicotine

Recommandé

Discrètes à utiliser. Un mode d’administration sublingual éprouvé avec d’autres substituts nicotiniques. À compléter avec une thérapie comportementale et un substitut nicotinique à absorption rapide en cas de besoin. Peut permettre d’aider à arrêter de fumer.
Le tabac chauffé

Prudence

Pas commercialisé pour arrêter de fumer mais peut remplacer le tabagisme. Des risques pour la santé supérieurs à ceux de la cigarette électronique.
L’hypnose

Prudence

Efficacité pour arrêter de fumer qui dépend de la réceptivité du patient. À combiner quoi qu’il en soit avec un substitut nicotinique ou un traitement pharmacologique.
L’acupuncture

Prudence

Efficacité dépendante de la réceptivité de chaque individu. Aucune preuve scientifique qu’elle aide à maintenir un sevrage à long terme.
Le laser

Non recommandé

Méthode coûteuse dont l’efficacité pour arrêter de fumer est contestée par toutes les études scientifiques sérieuses.
Le magnétisme

Prudence

Efficacité dépendante de la réceptivité de chaque individu. Absence de données scientifiques fiables sur son aide potentielle pour arrêter de fumer.

Sources et références

1 Darnton, R. (1968). Mesmerism and the End of the Enlightenment in France. Harvard University Press

2 Crabtree, A. (1993). From Mesmer to Freud: Magnetic Sleep and the Roots of Psychological Healing. Yale University Press

3 Gauld, A. (1992). A History of Hypnotism. Cambridge University Press

4 Pattie, F. A. (1994). Mesmer and Animal Magnetism: A Chapter in the History of Medicine. Hamilton Books

5 Ellenberger, H. F. (1970). The Discovery of the Unconscious: The History and Evolution of Dynamic Psychiatry. Basic Books

6 Benowitz, N. (2008). Neurobiology of nicotine addiction: Implications for smoking cessation treatment. The American Journal of Medicine, 121(4 Suppl 1), S3–S10. https://doi.org/10.1016/j.amjmed.2008.01.015

7 Stolerman, I., & Shoaib, M. (1991). The neurobiology of tobacco addiction. Trends in Pharmacological Sciences, 12(12), 467–473. https://doi.org/10.1016/0165-6147(91)90638-9

8 Markou, A. (2008). Neurobiology of nicotine dependence. Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences, 363(1507), 3159–3168. https://doi.org/10.1098/rstb.2008.0095

9 Laviolette, S. R., & van der Kooy, D. (2004). The neurobiology of nicotine addiction: Bridging the gap from molecules to behaviour. Nature Reviews Neuroscience, 5(1), 55–65. https://doi.org/10.1038/nrn1298

10 Epping-Jordan, M. P., Watkins, S. S., Koob, G. F., & Markou, A. (1998). Dramatic decreases in brain reward function during nicotine withdrawal. Nature, 393(6680), 76–79. https://doi.org/10.1038/30001

11 Shiffman, S., Ferguson, S. G., Gwaltney, C., Balabanis, M., & Shadel, W. (2006). Reduction of abstinence-induced withdrawal and craving using high-dose nicotine replacement therapy. Psychopharmacology, 184(4), 637–644. https://doi.org/10.1007/s00213-005-0184-3

12 Hartmann-Boyce, J., Chepkin, S., Ye, W., Bullen, C., & Lancaster, T. (2018). Nicotine replacement therapy versus control for smoking cessation. The Cochrane Database of Systematic Reviews, 5, CD000146. https://doi.org/10.1002/14651858.CD000146.pub5

13 Sweeney, C. T., Fant, R. V., Fagerstrom, K. O., McGovern, J. F., & Henningfield, J. E. (2001). Combination nicotine replacement therapy for smoking cessation. CNS Drugs, 15(6), 453–467. https://doi.org/10.2165/00023210-200115060-00004

14 Stead, L. F., Koilpillai, P., Fanshawe, T. R., & Lancaster, T. (2016). Combined pharmacotherapy and behavioural interventions for smoking cessation. The Cochrane Database of Systematic Reviews, 3, CD008286. https://doi.org/10.1002/14651858.CD008286.pub3

15 Stitzer, M. (1999). Combined behavioral and pharmacological treatments for smoking cessation. Nicotine & Tobacco Research, 1 Suppl 2, S181–S187. https://doi.org/10.1080/14622299050012041

16 Lauro, I. S., & Paxeras, J. A. (2004). Update on the Treatment of Smoking Dependence. Archivos de Bronconeumología, 40(3), 123–132. https://doi.org/10.1016/S1579-2129(06)70077-5

17 Agarwal, A., Das, M., Jaiswal, P., & Kashyap, P. (2023). Behavioral therapy and pharmacotherapy: A case report on the right approach for tobacco cessation. Journal of Cancer Research and Therapeutics, 19. https://doi.org/10.4103/jcrt.jcrt_290_22

18 Guichenez, P., Clauzel, I., Cungi, C., Quantin, X., Godard, P., & Clauzel, A. (2007). [The contribution of cognitive-behavioural therapies to smoking cessation]. Revue des Maladies Respiratoires, 24(2), 171–182.

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