L’organisation mondiale de la santé a publié mardi 9 juillet un rapport sur les dangers de la cigarette électronique et plus largement des produits délivrant de la nicotine (voir article lci.tf1.fr).
A lire ces derniers-temps les nombreux conseils, rapports et recommandations des différentes organisations publiques et internationales, nous allons bientôt finir par nous demander si la cigarette électronique n’est pas en train de supplanter en nombre et force de débats ceux qu’on devrait accorder au tabac !
Selon un rapport de l’OMS publié mardi, il n’existerait aucun moyen pour les consommateurs de savoir ce que contient réellement le produit qu’ils ont acheté.
C’est faux : on sait très bien « ce » que contiennent les e-liquides : eau, un peu d’alcool parfois, propylène glycol, glycérine végétale, nitrosamines en quantité infinitésimale, comme le souligne un article publié cette semaine sur notre site.
La sécurité des cigarettes électroniques n’aurait pas été scientifiquement démontrée.
Je m’oppose formellement à cette allégation : il ne s’agit pas de démontrer scientifiquement sa sécurité, il s’agit d’être sûr qu’elle n’est pas « dangereuse », ce qui est tout à fait autre chose.
Les risques potentiels qu’elles posent pour la santé des utilisateurs resteraient indéterminés. En outre, des tests scientifiques indiquent que le taux de nicotine varie significativement d’un produit à un autre. Les fabricants affirment que les réservoirs contiennent entre 6 et 24 mg de nicotine, mais ils peuvent parfois contenir jusqu’à 100 mg.
Nous nageons en plein délire : en France, les liquides contiennent entre 0 et 18mg maximum de nicotine. Un écart de 3 ou 4 mg est possible, mais 100mg ! La chose est inconcevable. Du taux de nicotine dépendent le goût et des sensations induites par le liquide. Un liquide dosé à 24 mg agresse déjà fortement un ex-fumeur moyen. Que dire d’un liquide qui contiendrait 100 mg de nicotine !
Les effets de la cigarette électronique sur la santé étant peu connus, l’Assemblée nationale a voté le 27 juin un amendement PS interdisant la vente de la cigarette électronique aux moins de 18 ans.
Soit. Mais le seul argument acceptable et cohérent à cette interdiction est celui de la protection logique des mineurs, au même titre que celui des femmes enceintes ou des personnes fragiles. Certainement pas pour de fumeuses raisons de « risque que les adolescents débutent un parcours tabagique (cigarettes-tabac) « par » l’e-cig » !!!
Dans les “vraies” cigarettes, la nicotine est une substance chimique qui provoque une forte dépendance. Consommée en quantité excessive, elle peut être mortelle.
Combien de fois faudra-t-il répéter que la nicotine est la seule substance à ne pas être toxique dans la cigarette ? Elle possède un effet stimulant. En se fixant sur des récepteurs particuliers au niveau du cerveau – les récepteurs nicotiniques -, elle favorise la libération de dopamine dans le cerveau. Tous les produits psycho-actifs qui peuvent déclencher une dépendance chez l’homme ont en commun une propriété : ils augmentent la quantité de dopamine disponible dans une zone du cerveau, le circuit de récompense. La seule « dépendance » à la nicotine est cette dépendance à la récompense. Il est scientifiquement prouvé que la dépendance physique de la seule nicotine est de très courte de durée et ne perdure pas au-delà de quelques jours.
Les risques de l’e-cigarette restent indéterminés.
La plupart des produits délivrant de la nicotine contiennent de fortes concentrations de propylène de glycol, produit qui s’avère être irritant lorsqu’il est inhalé. Plus que relatif : le propylène glycol n’est pas irritant quand il est inhalé (il est contenu dans les inhalateurs pour asthmatiques). La glycérine végétale, elle, peut par contre déclencher des allergies, mais pas à si faible taux.
Comme ces produits ne génèrent pas la fumée qui est associée à la combustion du tabac, leur utilisation est communément admise par les consommateurs comme plus sûre que le tabac.
Cette “sécurité” illusoire peut être attrayante pour les consommateurs, note le rapport. Encore un argument stupide : la vapeur, bien réelle, elle, dégagée par une e-cig, devrait alors logiquement « inquiéter » tout autant les consommateurs ! Ce qui est illusoire est de continuer à prendre les vapoteurs pour des imbéciles qui n’auraient pas commencé à mesurer sur leur propre personne les effets incroyablement bénéfiques de l’utilisation de la cigarette électronique « par rapport » aux conséquences incroyablement nocives de la fumée et du tabac !
Leur efficacité n’a pas été scientifiquement prouvée. “L’OMS ne dispose pas de preuves scientifiques permettant de confirmer l’innocuité et l’efficacité du produit “.
Mais comme le martèle le Pr. Lynn T Kozlowski (cf mon art. du 1er juillet Plaidoyer pour l’E-cig) : « Un produit qui se propose de remplacer la cigarette chez un fumeur dépendant ne nécessite pas d’essais contrôlés pour le démontrer. Pourquoi ? Parce que le temps établira son efficacité…ou pas. Proposer un effet placebo à un fumeur dépendant n’a aucune chance d’aboutir à un résultat. La délivrance régulière de la nicotine reste bien sûr une condition absolue. Affirmer que l’e-cig est bien moins nocive que le tabac est une évidence. Pas besoin d’essais cliniques pour comprendre que par rapport à la cigarette, l’e-cig présente une réduction des risques évidente (quantité et niveau de toxines beaucoup plus faibles).L’absence de combustion cancérigène du tabac est déjà le tout premier argument. »
Les cigarettes électroniques sont décrites communément par les entreprises les commercialisant comme substitut à la consommation de tabac, alternative à la cigarette où encore comme méthode pour arrêter de fumer au même titre que les gommes à mâcher, les pastilles et les timbres à la nicotine. Or, aucune preuve scientifique ne vient confirmer l’efficacité de la cigarette électronique comme remplacement de la cigarette où désaccoutumance totale au tabac.
Si les 500.000 à presque 1 million de vapoteurs français ne sont pas une preuve « scientifique », ils n’en restent pas moins la meilleure preuve tout court.
Contrairement aux autres produits de substitution, la cigarette électronique libère de la nicotine dans les poumons.
Seule substance non cancérigène, surtout à cette dose.
Les effets et les conséquences de ce sevrage tabagique sont encore méconnus.
Mais le constat de l’efficacité du produit, les victoires sur l’arrêt du tabac justement, sa popularité qui de ce fait va croissant est de plus en plus connu, lui.
L’OMS précise que les doses et les concentrations de nicotine varient selon les produits et recommande aux consommateurs de ne pas utiliser les produits délivrant de la nicotine, y compris les cigarettes électroniques tant qu’ils n’ont pas été jugés comme sûrs et efficaces par un organisme de règlementation.
Comment ça « y compris les cigarettes électroniques » ?! Faut-il comprendre qu’aucun substitut ne trouve grâce aux yeux de l’OMS ? Devons-nous continuer à fumer, « en attendant » ?
L’OMS écrit beaucoup pour ne rien dire…de neuf. Je pense ce soir que l’OMS ferait mieux, à ce compte-là, de ne rien écrire du tout.