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L’étude des chercheurs de l’UCSF n’est pas seulement trompeuse mais également malhonnête selon Siegel

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Les chercheurs du Centre for Tobacco Control Research and Education de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) ont publié une recherche dans le « Journal of the American Medical Association Pediatrics » [1], qui prétend montrer que les cigarettes électroniques sont inefficaces en matière de cessation tabagique. Le Docteur Michael Siegel nous donne ici sa vision des choses.

La cigarette électronique ne permettrait pas d’arrêter de fumer ?

Michael Siegel (Ecole universitaire de santé publique de Boston)

Michael Siegel (Ecole universitaire de santé publique de Boston)

Cette étude comporte une enquête sur 949 fumeurs adultes interrogés une première fois comme point de référence en 2011 puis à nouveau un an après. Sur ces 949 fumeurs, 88 avaient essayé des cigarettes électroniques au cours du mois écoulé (au moins une fois).

L’étude montre qu’un an après, le taux de cessation tabagique parmi les fumeurs qui n’utilisaient pas de cigarettes électroniques était de 13,8% contre 10,2% chez les 88 fumeurs de cigarettes électroniques, une différence qui n’était pas significative d’un point de vue statistique. Sur cette base, l’étude conclut que les cigarettes électroniques n’étaient pas efficaces pour arrêter de fumer.

Les auteurs affirmèrent : « Conformément à la seule autre étude longitudinale que nous connaissons au niveau de la population et qui est dotée d’un suivi d’un an, nous avons découvert que l’utilisation de cigarettes électroniques par les fumeurs n’était pas suivie d’un taux plus élevé d’abandon ou d’une réduction de la consommation de cigarettes un an après ».

Ils conclurent que leurs données « s’ajoutent aux preuves actuelles que les cigarettes électroniques pourraient ne pas accroître les taux de cessation tabagique ».

Je suis navré de dire que ceci est totalement stupide. Voilà l’exemple même d’une science trompeuse. -M. Siegel

Pourquoi ? Parce que cette étude n’examine pas le taux de cessation tabagique effective parmi les utilisateurs de cigarettes électroniques qui veulent arrêter de fumer ou qui veulent réduire considérablement le nombre de cigarettes qu’ils fument et qui utilisent les cigarettes électroniques pour tenter d’y arriver.

A la place, l’étude examine le pourcentage d’abandon parmi tous les fumeurs qui ont essayé les cigarettes électroniques – pour quelle que raison que ce soit – au cours du mois écoulé.

Une grande partie des 88 fumeurs qui ont essayé les cigarettes électroniques les ont peut-être simplement essayées afin de s’en faire une idée. Il est plausible, en fait probable, qu’un grand nombre de ces 88 fumeurs ne voulaient pas arrêter de fumer ou n’avaient pas tenté d’arrêter grâce aux cigarettes électroniques. Ces produits sont devenus très populaires et ont attiré une large attention des médias et il est possible que bon nombre de ces fumeurs aient tout simplement voulu connaître les raisons de ce tapage médiatique.

Il est facile de voir comment cette grave lacune dans les recherches a détruit la validité de la conclusion des auteurs.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Si cette conclusion était uniquement trompeuse, alors nous jugerions l’article comme étant le résultat d’une science inexacte et nous en resterions là. Mais malheureusement, ça ne s’arrête pas là.

Pourquoi ? Parce qu’il est relativement évident de l’étude elle-même que les auteurs savaient que l’écrasante majorité des 88 « utilisateurs » de cigarettes électroniques avaient peu, voire aucun intérêt à arrêter de fumer et n’utilisaient pas ces produits dans le cadre d’une tentative pour arrêter de fumer.

Comment le savons-nous ? Parce que les auteurs nous le disent !

Dans le tableau, les auteurs affirment que parmi les 88 « utilisateurs » de cigarettes électroniques, seuls 8% ont indiqué qu’ils essayaient d’arrêter de fumer à l’époque (c’est-à-dire au cours des 30 prochains jours). Et seuls 39,8% des utilisateurs de cigarettes électroniques avaient l’intention d’arrêter de fumer au cours des six prochains mois. Ce qui signifie que nous savons parfaitement que la majorité des utilisateurs de cigarettes électroniques impliqués dans cette étude ne les utilisaient pas dans le cadre d’une tentative pour arrêter de fumer.

Cela montre qu’il ne s’agit pas seulement d’une science trompeuse mais plutôt d’une tentative délibérée de la part des chercheurs de cette étude d’utiliser ces données de façon abusive. Ils utilisent ces données pour tirer une conclusion sur l’efficacité ou non des cigarettes électroniques comme moyen pour aider les fumeurs à arrêter de fumer. Pourtant, il se repose de manière intentionnelle sur des données tirées de fumeurs qui utilisent les cigarettes électroniques à d’autres fins, qui ont simplement essayé une cigarette électronique une seule fois et qui ne les utilisaient certainement pas dans le cadre d’une tentative pour arrêter de fumer.

En d’autres termes, 92% des utilisateurs de cigarettes électroniques figurant dans cette étude n’essayaient pas d’arrêter de fumer. Nous savons parfaitement que 92% des utilisateurs de cigarettes électroniques ne tentaient pas d’arrêter de fumer. Et pourtant, les auteurs interprètent ces données comme si ces fumeurs avaient essayé d’arrêter en utilisant des e-cigarettes mais avaient échoué !

C’est de la malhonnêteté en matière de recherche.

Malheureusement, il semble que ces chercheurs ne soient pas intéressés par savoir si les cigarettes électroniques aident ou non de nombreux fumeurs à arrêter de fumer. Au lieu de cela, je crois que ces chercheurs ont une conclusion prédéterminée selon laquelle les cigarettes électroniques sont inefficaces et qu’ils tentent de fabriquer des résultats pour corroborer leur conclusion prédéterminée.

Ce serait une tragédie si les législateurs utilisaient les conclusions de cette « étude » pour en tirer les leurs au sujet de l’efficacité des cigarettes électroniques comme moyen pour arrêter de fumer.


[1] Grana RA, Popova L, Ling PM. A longitudinal analysis of electronic cigarettes use and smoking cessation. JAMA Internal Medicine. Publié en ligne le 24 mars 2014. doi:10.1001/jamainternmed.2014.187.

Traduit de l’anglais d’après l’article original : http://tobaccoanalysis.blogspot.co.uk/2014/03/new-study-on-electronic-cigarettes-by.html

4 réponses à “L’étude des chercheurs de l’UCSF n’est pas seulement trompeuse mais également malhonnête selon Siegel”

  1. laetitia dit :

    Et les medias se sont fait un plaisir de publier les résultats de cette “étude”….

  2. Tony Fiant dit :

    Je surenchère même sur le titre en disant qu’elle est volontairement dangereuse par déni de solutions palliatives efficaces sur des risques de pathologies lethales.

  3. tonio dit :

    Bravo pour la qualité de cette analyse. Les chercheurs en question ne travaillent qu’à la solde des multinationales de tabac ou autre labos pharmaceutiques. Les BAT & autres Philp morris, les vendeurs de patchs & autres ingestions légales de nicotine voient leur vente dégringoler. ils ont peur, très peur, . Ces pseudos chercheurs en profitent, voilà tout. La preuve du succès de cette invention salvatrice qu’est la cigarette électronique.

    • vous-vapotez dit :

      On comprendra facilement que ces soit disant “recherches” sont orchestrées par l’industrie du tabac Américaine, premier producteur mondial… Qui se souvient de DE SANTOS ?
      Pourtant ils ont réussi a passer à travers les mailles des commissions européenne successives
      avec des études bidons….
      Maintenant on bouffe des OGM à tour de bras présents dans toute l’industrie agroalimentaire.
      L’industrie du tabac n’as pas fini de tuer des millions de personne chaque année. Elle attaque de toute part le monde de la vapote car nous lui avons fait perdre beaucoup d’argent…