Début 2021, EcigIntelligence s’est penché sur les connaissances des politiques en matière d’e-cigarette et de nouveaux produits “à risques réduits”. Le cabinet d’expertise a envoyé un questionnaire aux députés européens. Les résultats sont très parlants et peuvent donner des pistes décisives sur le contenu de la future TPD.
L’information, clé du succès
Au début de l’année, EcigIntelligence a mené un sondage auprès des députés européens. Le questionnaire portait sur les connaissances et la perception de la vape des élus sur la nicotine et les dispositifs “à risques réduits”. Ce questionnaire a été envoyé par e-mail à l’ensemble des députés. Premier signe négatif, seuls 30 d’entre eux y ont répondu, soit 5 % du total des parlementaires. Cela dénote un manque d’intérêt et d’implication sur le sujet.
Étant donné que les réponses sont anonymes, ils ont ainsi pu répondre aux questions totalement indépendamment des positions éventuelles de leurs groupes politiques sur le sujet.
Au vu de leurs réponses, on peut conclure assez facilement que plus les députés sont informés sur la vape, moins ils lui sont hostiles. Ce qui serait une bonne nouvelle… Si les députés étaient convenablement informés.
Ainsi, on découvre que 65 % des députés disent avoir des connaissances sur la vape, que ce soit un peu (59 %) ou beaucoup (6 % disent avoir “de bonnes connaissances sur le produit”). Le tabac chauffé obtient un score global de 59 %, et ce qui est remarquable, c’est que le nombre de députés qui disent avoir de très bonnes connaissances sur le produit se situe à 9 %. En revanche, seuls 37 % estiment avoir un peu ou assez de connaissances sur le SNUS.
Sans surprise, la question suivante, à savoir si les connaissances sur les produits influent sur la manière de les considérer, montre que plus les politiques ont de connaissances, moins ils considèrent ces produits comme dangereux. 95 % des députés considèrent la vape comme moins dangereuse que le tabac parmi ceux qui sont bien informés sur le sujet, contre 33 % chez ceux qui ne le sont pas.
Toutes catégories confondues, une majorité des députés sondés pensent que la vape est un bon moyen pour les fumeurs d’arrêter le tabac : 64 % pensent que c’est le cas. A contrario, 14 % pensent que le vapotage peut conduire les non-fumeurs au tabagisme, contre 11 % pour le tabac fumé et 7 % pour le SNUS. Si l’on corrèle les informations précédentes, on se rend compte que cela correspond aux proportions de députés qui se disent assez informés.
Enfin, les régulations. Une majorité (56 %) pense que les saveurs dans les e-liquides devraient être autorisées. En revanche, ils ne sont que 40 % à penser que les restrictions concernant la publicité devraient être levées. La vente en ligne devrait être autorisée pour 76 % d’entre eux, au global, ce qui donne un chiffre certes satisfaisant, mais qui manque de cohérence dans ses proportions par rapport aux réponses précédentes.
Informer plutôt que militer ?
Le constat est donc simple : mieux les politiques connaissent la vape, plus ils la soutiennent. La mauvaise nouvelle, c’est qu’ils la connaissent assez mal.
Des résultats de ce sondage, on peut tirer quelques spéculations. Par exemple, le taux assez bon d’information des députés sur le tabac chauffé, qui est pourtant anecdotique au regard des informations qui circulent sur la vape, peut être un résultat du travail des lobbyistes du tabac.
Mais la conclusion majeure, c’est qu’informer est plus important que militer, pour le moment du moins. Une information exacte, vérifiée (et vérifiable) sur la cigarette électronique permettrait à certains députés d’entamer un processus de réflexion qui pourrait influer leurs décisions futures, parce que le taux de non-répondants à ce sondage –, 95 % des députés européens – doit être assez proche de ceux qui s’intéressent finalement peu au sujet. Et que l’on peut légitimement supposer qu’ils sont mal informés à son propos. Avec ce que ça implique…
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