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Le stéthoscope entre deux chaises

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Le succès de la cigarette électronique en France n’est aujourd’hui plus à démontrer. On estime qu’il y a actuellement près de 1,5 million de vapoteurs dans l’hexagone et on voit les points de vente d’e-cigarette pousser comme des champignons dans de nombreuses villes du pays. Mais malgré tout, est-ce que les professionnels de santé recommandent cette aide au sevrage aux fumeurs en 2014 ?

Alors l’e-cigarette oui, mais en fait non …

"Sinon on peut vous proposer une e-cigarette qui se mâche ..."

“Sinon on peut vous proposer une e-cigarette qui se mâche. C’est bien aussi …”

Le Professeur Bertrand Dautzenberg, qui a déjà pris des positions en faveur du produit par le passé, a plutôt surpris la semaine dernière à l’occasion des Journées européennes de la Société française de cardiologie. “Pour recommander la cigarette électronique à des patients fumeurs, il faudrait que des études me permettent de dire que c’est un moyen efficace de sevrage tabagique. Pour le moment, ce n’est pas le cas” a-t-il affirmé.

Puis il a nuancé ses propos avec une métaphore très inventive pour sous-entendre que la dangerosité de la cigarette électronique est bien moins importante que celle du tabac :

Entre jouer avec un canif et une kalachnikov, en tant que médecin, j’essaye de conseiller de choisir plutôt le canif – B. Dautzenberg

Pour le Professeur Daniel Thomas, cardiologue au CHU de La Pitié Salpêtrière, il faut clairement privilégier les substituts nicotiniques ou un traitement. Néanmoins il faut accompagner le patient et “ne pas le décourager” s’il montre l’envie de se sevrer au moyen de la cigarette électronique. Le Docteur Philippe Presles a quant à lui une opinion encore plus tranchée qu’il expose d’ailleurs dans son ouvrage “La cigarette électronique : enfin une méthode pour arrêter de fumer.”

Il sera intéressant de suivre les prises de positions des intervenants qui vont prochainement participer à Marseille au congrès annuel de La Société de Pneumologie de Langue Française. Une session spéciale sera dédiée à la cigarette électronique lors de cet événement important qui se tient à la fin du mois.

Ne pas recommander, mais ne pas décourager non plus

Toujours dans l’actualité médicale, la récente prise de position de la Haute Autorité de Santé (HAS) illustre parfaitement le paradoxe actuel : «En raison de l’insuffisance de données sur la preuve de leur efficacité et de leur innocuité, il n’est pas actuellement possible de recommander les cigarettes électroniques dans le sevrage tabagique ou la réduction du tabagisme», indique-t-elle dans une série de recommandations publiées ce mardi.

La HAS considère en revanche que, du fait de sa toxicité beaucoup moins forte qu’une cigarette, son utilisation chez un fumeur qui a commencé à vapoter et qui veut s’arrêter de fumer ne doit pas être découragée. Si le fumeur ne comprend plus rien, la HAS lui recommande d’en parler avec son médecin traitant qui lui proposera une stratégie personnalisée et adaptée pour arrêter de fumer.

On perçoit clairement dans le discours des médecins une version officielle (s’en tenir aux médicaments mis sur le marché) et une version plus officieuse (si l’ecig marche pour vous, alors continuez). Heureusement pour eux le temps de la dissonance touchera peut être bientôt à sa fin avec les nouvelles lois européennes qui proposeront aux pays membres de faire de la cigarette électronique un médicament si son taux de nicotine dépasse les 20mg/ml. Sauvés par le gong ?


Sources : http://www.pourquoidocteur.fr/Cigarette-electronique—les-medecins-encouragent-les-vapoteurs-5066.html et http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1719643/en/arreter-de-fumer-et-ne-pas-rechuter-la-recommandation-2014-de-la-has

11 réponses à “Le stéthoscope entre deux chaises”

  1. franck70 dit :

    Bonjour , je viens de voir mon médecin qui me dit que la e cig c’est mieux pour les poumons mais pas pour pour les maladies cardio vasculaire! Qui faut il croire?

    J’ai arrêté de fumer depuis 1 an et demi et je vapote depuis, grâce à votre site qui m’a bien aiguillé sur le sujet , bravo et merci à vous.

  2. Tony Fiant dit :

    De toute manière, les médecins n’en savent pas plus que nous sur le sujet, je parle du généraliste lambda. Un doctorat en médecine ne peut pas vous faire “deviner” l’action réelle d’un produit qui n’a pas été l’objets d’études sérieuses et statistiques pas plus qu’un médecin ne peut vous recommander un nouveau médicament sur lequel il n’a aucune information quant aux effets secondaires ou interactions.
    Le seul discours qui reste est celui de la logique et de la prudence : si vous ne pouvez pas faire autrement, vapotez, c’est déjà ça.
    C’est toutefois cette prudence exagérée qui est à mon sens dangereuse : il n’y a pas de réels motifs de suspicion, à cette heure, que quelque chose de dangereux pour le plus grand nombre soit présent dans la cigarette électronique, alors cet excès de zèle pour ne pas la recommander (au profit des substituts nicotiniques qui ont prouvé depuis des années leurs inefficacité statistique car ne comblant que le manque de nicotine) est aussi un peu un phénomène de société.
    Aujourd’hui, on cherche toujours un responsable, même en cas d’orage ou je ne sais quoi, donc beaucoup craignent des ennuis juridiques si jamais, un jour, quelque chose de négatif était découvert.
    D’un autre côté, ce frein psychologique est tout aussi dangereux car certains patients restent gentiment sur le tabac en attendant des études dont le planning est inconnu.
    Franck : je ne vois pas comment votre médecin a pu tenir ce discours. Bravo pour votre arrêt du tabac, belle victoire. Mais un généraliste ou même un cardiologue ne disposent pas d’éléments pour tenir un tel discours : bien pour les poumons mais pas pour le cœur ? Quelles sont ses sources si ce n’est simplement celle d’une logique évoquée plus haut étayée par le maintien de la consommation de nicotine et ses impacts. En fait, il a donne son avis sur la nicotine, c’est tout et quid de ceux qui vapotent en 0 mg ?

    • franck70 dit :

      Oui,c’est bien la nicotine qui l’inquiète , mais bien sur, il préfère la vapote à la cigarette, il m’a donc conseiller d’essayer de diminuer le taux de nicotine, ce que je fait , je navigue entre 6 et 12 mg.
      Bref mon médecin est très très sceptique sur la e cig et je ne l’ai pas trouvé plus enthousiaste que ça sur mon arrêt du tabac,; les encouragements je les prends principalement avec ma famille.

      • guitou34 dit :

        Bravo pour votre arrêt.
        Il faut arrêter de psychoter avec la nicotine. D’abord, aux dose vapotées, même en 24mg, ce n’est pas un poison et d’autre part les phénomènes d’addictions ne se résument pas à la nicotine.
        La priorité reste l’arrêt de la fumée de combustion. C’est absurde de compenser son manque de nicotine en fumant. Ce n’est que mon avis et expérience.

      • Alexis Finn dit :

        La nicotine a un effet vaso-constricteur qui ne devrai pas poser particulièrement de problèmes, mais dans le cas d’une maladie cardio-vasculaire (ou le cas ou on as passer des années fragiliser son système cardio-vasculaire, en fumant par exemple) la nicotine seras effectivement un facteur aggravant ou a risque.

        En revanche l’absence de monoxide de carbone dans l’Ecig contrebalance très largement l’effet de la nicotine, d’autant qu’il y as aussi de la nicotine dans les cigarette et elle est bien plus toxique grâce aux divers produits ajoutés servant a accélérer et favoriser son absorption.

        ça reste une altérnative nettement moins nocive à la cigarette, et ce sous tous les angles sur lesquels on s’est penchés jusqu’ici (on sait jamais mais d’après les recherches actuelles y’a pas franchement à s’inquiéter outre mesure).
        Après ça remplace pas un petit footing au grand air, ça permet juste de vapoter au lieu de fumer et c’est déja pas mal.

      • Tony Fiant dit :

        Il manque de psychologie… et sa méfiance vis à vis de la cigarette électronique sous entend sa méconnaissance du sujet je pense.
        Comme le dit Alexis, la nicotine n’est pas un poison, c’est même un stimulant intellectuel entre autres.
        Si vous prenez 10 grammes de paracétamol en une prise, je vous garantis de gros problèmes médicaux, c’est pareil pour la nicotine, ce sont les dégâts qui changent : le fois, notamment, pour le 1er, le coeur pour la 2ème.
        Après, le rétrécissement des vaisseaux est effectivement un facteur aggravant en cas de problèmes cardiovasculaires sans oublier l’hypertension… mais vous aviez déjà ce risque avec la cigarette. Ce qui change simplement, c’est le délai et les pics d’action de la nicotine qui ne sont pas les mêmes entre la vapote et le tabac.
        Persévérez, vous arriverez peut être même à convertir, au moins dans un discours plus positif, votre toubib.
        Le mien a été bien plus curieux sur le sujet qu’il ne connaissait lui aussi visiblement pas : beaucoup de questions et il était franchement surpris de mon passage de 30 à 0 cigarettes par jours du jour au lendemain et après 25 ans de tabagisme.
        Et puis, un porte monnaie moins vide, c’est bon pour le coeur aussi 🙂

  3. Tony Fiant dit :

    J’aime bien le terme “stratégie personnalisée”, laquelle si l’expert n’a aucun élément ?
    Cela rejoint les dizaines de spots et autres conseils officiels avec l’immanquable phrase “parlez en avec votre médecin” : cela fleure bon le rejet de responsabilité sur celui-ci mais cela entretient aussi l’idée que le médecin est omniscient ce qui est loin d’être le cas… même en médecine.
    Je pense qu’il ne faut pas être les yeux et la bouche béats lorsque votre médecin vous parle mais parler et argumenter.
    Une personne proche a contracté une maladie rare (1 personne sur 20 000), j’ai trouvé le diagnostic avant le généraliste : nous en avons parlé tous les deux, il n’était pas de mon avis, j’avais des arguments suite à des observations et finalement les examens hospitaliers m’ont donné raison alors que statistiquement mon hypothèse était bien plus faible que celle du médecin. Je n’ai pas fait médecine donc…
    Je ne dénigre pas nos amis médecins mais sur ce sujet de la cigarette électronique, et bien, ils n’ont pas leur mot à dire car ils n’en savent pas plus que nous, il leur reste tout de même l’accompagnement psychologique de ceux qui veulent arrêter et cela aussi c’est important mais qu’ils s’en tiennent à ce qu’ils savent car un argument infondé mais conforté par le statut du médecin celui qui sait, me semble dangereux dans le cadre de l’arrêt du tabac.