Un rapport officiel publié aujourd’hui reconnaît que la cigarette électronique est un outil de réduction des risques et met en garde contre les lourdeurs administratives et financières imposées au produit de la vape par la nouvelle directive tabac européenne.
“Une partie non négligeable de ses utilisateurs réduit significativement les effets délétères de la combustion du tabac”
Une trentaine d’experts étaient invités les 7 et 8 avril au ministère de la santé pour une audition publique consacrée à “la réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives”. Ces deux journées organisées par la Fédération Française d’Addictologie, avec le soutien de la MILDECA[1] et de la HAS ont donné lieu à un rapport officiel (pdf) rédigé par une Commission d’Audition chargée des recommandations.
Rendu public aujourd’hui, le rapport officiel, dont le sujet dépasse le tabagisme, reconnaît la cigarette électronique comme “outil complémentaire de la réduction des risques” qui “permet à une partie non négligeable de ses utilisateurs de réduire significativement les effets délétères de la combustion du tabac” principal vecteur de sa toxicité.
Les auteurs du rapport s’inquiètent d’une transposition de la directive européenne qui menacerait l’essor du vaporisateur
Pour les membres de la commission à l’origine du rapport il serait “très dommageable” que le vaporisateur soit “menacé par la nouvelle directive européenne sur les produits du tabac (alors qu’elle n’en est pas un)”.
La commission avertit que la transposition de la directive va “considérablement freiner l’innovation” et “favoriser les cigarettes électroniques mises sur le marché par l’industrie du tabac”, la seule, “avec l’industrie pharmaceutique”, à avoir les moyens de supporter “les contraintes administratives et financières imposées par cette Directive.”
En ce qui concerne le tabagisme, les membres de la commission recommandent de faire évoluer les approches, l’évaluation devrait être en rapport avec l’utilisation réelle, et pas en comparaison avec des produits qui n’ont pas le même statut. Une réglementation adaptée doit sécuriser son utilisation, les dosages de nicotine adaptés aux besoins des utilisateurs doivent être mis à leur disposition et l’expérience des vapoteurs et de leurs associations doit être prise en compte dans le positionnement de la cigarette électronique dans les politiques de réduction des risques et des dommages du tabac.
[1] MILDECA : Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives