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L’e-cigarette, un “bon choix” pour les fumeurs

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Deux conférences à quelques jours d’intervalle ont permis  au professeur Derek Yach de marteler la nécessité de bien faire la distinction entre nicotine et tabagisme et de prendre en compte les risques associés aux modes de consommation de la nicotine dans les politiques de santé publique.

Un hommage à Michael Russel “les gens fument pour la nicotine et meurent des goudrons”

Derek Yach a mené précédemment la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac. Il est aujourd'hui en faveur du vaporisateur.

Derek Yach a mené précédemment la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. Il est aujourd’hui en faveur du vaporisateur.

Vice-président au sein du Vitality Institute, Derek Yach, s’est exprimé en public à deux reprises en ce début du mois de Juin. Le 2, il était à Cape Town en Afrique du Sud pour prendre la parole à l’occasion d’un événement organisé par l’Electronic-cigarette Association of South Africa (EASA). Le 5 juin il était chargé d’ouvrir le Global Forum on Nicotine (GFN), conférence de deux jours, qui s’est tenu les 5 et 6 juin 2015 à Varsovie en Pologne.

Le Vitality Institute est un organisme fondé en 2013, spécialisé dans les questions de politiques de santé publique, il évalue notamment l’efficacité des mesures de prévention mises en oeuvre. Avant de rejoindre cette organisation, Derek Yach a enseigné la santé publique à l’Université de Yale et a participé à la lutte contre le tabac au sein de l’OMS en contribuant notamment à la création du FCTC.


[Si Hon Lik et Michael Russel s’étaient rencontrés, des millions de morts du tabac auraient été évitées]

A Varsovie, en ouverture du Global Forum on Nicotine, le professeur sud-africain a rendu hommage à Michael Russel, premier défenseur de la réduction des risques tabagiques, et le premier à affirmer dès 1975 que « les gens fument pour la nicotine mais meurent des goudrons. »

Pour l’ancien professeur de Yale, la cigarette électronique est un “bon choix” pour un fumeur cherchant à se sevrer ou à réduire son exposition au tabac. Elle doit ainsi être recommandée par les docteurs à leurs patients. A Cape Town, le 2 juin il a mis en garde les autorités contre une réglementation trop contraignante sur la cigarette électronique, il faut distinguer la nicotine du tabac, et bien avoir à l’esprit que c’est le goudron présent dans la fumée qui est à l’origine des conséquences nocives sur la santé.

Il a aussi évoqué dans la capitale sud africaine une grande étude qui a démontré que les cigarettes électroniques étaient plus efficaces ou au moins aussi efficaces que les incitations financières pour arrêter de fumer.

Le docteur Yussuf Saloojee, directeur du National Council Against Smoking (NCAS), a travaillé dans les années 90 avec Yach dans la lutte contre le tabac en Afrique du Sud. Il s’est montré plus prudent quant à l’efficacité et l’innocuité de ces dispositifs. Certes, ils présentent selon lui un certain potentiel, mais ils ne doivent pas être recommandés par les professionnels de santé.

A Varsovie, le vice-président du Vitality Institute est revenu sur les questions de réglementation. Pour lui, il faut encadrer proportionnellement au risque. Il lance des idées : récompenser les « bons » fabricants de cigarettes qui s’engageraient dans les produits à risques réduits, ne feraient pas de marketing vis à vis des jeunes et participeraient à l’obsolescence du tabac fumé. Récompenser les distributeurs qui retireraient volontairement les cigarettes de la vue de leurs clients, les rendraient invisibles et mettraient à la place des dispositifs de réduction des risques tabagiques, comme la cigarette électronique.


[avec Hon Lik. Inventeur des #ecigs, inspire ici la réduction des méfaits du tabac à travers l’innovation]

“Il y aura un milliard de décès liés au tabac avant la fin de ce siècle » a rappelé le professeur sud-africain. Pour lui, les e-cigarettes, tout comme d’autres dispositifs de consommation de nicotine, peuvent réduire ce nombre. « Nous devons le garder à l’esprit alors que nous redoublons d’efforts pour rattraper les 50 années pendant lesquelles nous avons ignoré la simple réalité : le tabagisme tue, pas la nicotine”.

Derek Yach conclut enfin : « reconnaître qu’il existe différentes façons de consommer de la nicotine et qu’elles ne présentent pas toutes le même risque, serait un pas en avant »