Nous arrivons au crépuscule de 2022, une année moins marquée par la pandémie de Covid que 2021, mais qui voit l’inflation des prix bouleverser notre quotidien. Du côté de la vape française, c’est la diffusion massive des puffs qui fait débat et rebat les cartes alors que le soutien des politiques est toujours aussi timide. Le Vaping Post fait l’état des lieux de la vape et a demandé à 9 personnalités ce qui les a marquées en 2022 et ce qu’elles attendent de cette nouvelle année.
Sommaire
- Jean Moiroud, président de la Fivape
- Michael Landl, directeur de World Vapers’ Alliance (WVA)
- Sébastien Béziau, vice-président de Sovape et créateur de Vap’you
- Clive Bates, directeur de The Counterfactual
- Damian Sweeney de l’ETHRA (European Tobacco Harm Reduction Advocates)
- James Dunworth, cofondateur et président d’E-Cigarette Direct
- Pr Bertrand Dautzenberg, tabacologue et pneumologue à l’institut Arthur Vernes
- Serge Le Faurestier, chargé de communication de La Vape du Cœur
- Tim Phillips, directeur général d’ECigIntelligence.com
Jean Moiroud, président de la Fivape
Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2022 ?
Au niveau politique, l’adoption par le Parlement européen du plan Beca (Beating Cancer) a marqué le retour de la vape dans l’actualité communautaire. Pour la première fois, il a été statué par une instance démocratique européenne que la vape pouvait aider à arrêter de fumer. Cette avancée, qui a une portée bien plus que symbolique, s’accompagne malheureusement de mises en garde maladroites sur l’attractivité des saveurs. Sur un plan économique, c’est l’arrivée des puffs qui a animé notre profession. Comment se positionner par rapport à un produit qui peut se montrer efficace, mais qui est un non-sens écologique, surtout quand ce dernier attire les publics jeunes ? Si la santé publique doit rester l’objectif principal, il faut parfois en appeler à la responsabilité des professionnels du secteur pour faire des choix intelligents qui ne nuisent pas à notre catégorie de produits.
Le meilleur de 2022 ?
Le lancement réussi du télescope James-Webb.
Le pire de 2022 ?
La coupe du monde de foot au Qatar.
Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?
Le sujet taxation va être au premier plan des conversations dans notre filière. Les États membres de l’UE qui taxent sont désormais plus nombreux que ceux qui ne taxent pas. Cet état de fait pousse les professionnels limitrophes à délaisser le juste combat de fond pour une absence de taxe, en faveur du “pragmatisme” d’une taxe “acceptable”. La voix française se devra d’être forte et engagée dans ces discussions. La santé publique doit échapper aux considérations fiscales communautaires et il est inacceptable que nos produits soient traités comme les horribles produits du tabac pour des raisons de concurrence entre États. Un État membre doit pouvoir avoir le libre choix de mobiliser un outil tel que la vape dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le tabac, sans se voir imposer une taxe par Bruxelles.
Michael Landl, directeur de World Vapers’ Alliance (WVA)
Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2022 ?
Début de notre campagne de Back Vaping. Beat Smoking. La WVA a transmis au Parlement européen le message selon lequel le vapotage peut sauver 19 millions de vies en Europe. Nous avons rencontré plusieurs députés européens pour présenter notre “Directive sur les produits du vapotage” afin de leur montrer comment la vape doit être correctement traitée. De plus, nous avons dévoilé une installation artistique de protestation devant le Parlement, et maintenant nous sommes en tournée à travers l’Europe. En Suède, la WVA s’est réunie à Stockholm pour demander aux décideurs politiques de s’opposer à l’interdiction des arômes de vapotage. Nous avons présenté une installation artistique devant le Riksdag avec un message simple, “Les arômes aident les fumeurs à arrêter”, et l’interdiction des arômes a été rejetée. Aux Pays-Bas, pendant la consultation sur les arômes, nous avons organisé un spectacle de lumière à Amsterdam. Nous avons visité des dizaines de boutiques de vapotage. Avec plus de 1 500 soumissions à la fin, les fumeurs se sont fait entendre encore plus que par le passé. Au début de l’année, nous nous étions déjà réunis à La Haye pour appeler à l’action.
Le meilleur de 2022 ?
L’adoption du plan européen de lutte contre le cancer par le Parlement européen. Globalement, je pense que le “Beating Cancer Plan” peut être considéré comme un pas dans la bonne direction. Enfin, une institution européenne reconnaît que le vapotage aide les fumeurs à arrêter de fumer et reconnaît le potentiel de réduction des risques.
Le pire de 2022 ?
Tout ce qui concerne la FDA aux États-Unis et sa gestion du vapotage. C’est une honte qu’un pays, qui était autrefois un leader dans l’adoption du vapotage, soit devenu un pays de prohibition.
Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?
La prochaine TPD devrait être la principale préoccupation des vapoteurs européens. Historiquement, l’UE a tendance à être hostile au vapotage. Par conséquent, nous, en tant que vapoteurs, devons nous faire entendre. La WVA se battra contre les interdictions.
Sébastien Béziau, vice-président de Sovape et créateur de Vap’you
Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2022 ?
En 2019, aux USA, le vapotage était une épidémie qui allait envahir le monde pour tuer tous les enfants. En 2022, seulement trois ans plus tard, on constate que l’effet de mode s’estompe et surtout que le pays est parvenu à une génération sans tabac. Personne ne l’a vu venir, moins de 2 % des jeunes Américains sont fumeurs quotidiens. En France, ils sont 28 %. Pourtant, les responsables de la lutte antitabac français s’estiment toujours des champions du monde. Paquet neutre, taxer les fumeurs, et maintenant… un seul objectif, une obsession : dézinguer la vape. Cela s’est traduit cette année par la publication d’un nouvel avis du Haut Conseil de la santé publique. Une honte qui nie la science, qui nie ce qu’il se passe, qui sème le doute sur le vapotage, qui effraie fumeurs et professionnels de santé, qui nuit à la lutte contre le tabagisme.
Le meilleur de 2022 ?
Quand un petit groupe de médecins s’est fendu d’une tribune dans Le Monde pour accuser le HCSP d’être “antivape” en employant des arguments “antivax”. Ça m’a fait rire. Même si c’est pas marrant du tout. En fait.
Le pire de 2022 ?
Quand j’ai découvert que Santé publique France déconseille le vapotage aux femmes enceintes fumeuses, niant de facto les études très rassurantes. Ça m’inquiète vraiment, et pas que pour la question du vapotage. Du coup.
Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?
En France, en Europe et partout dans le monde, sauf à de rares exceptions (Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande…), les marchands de doute gagnent du terrain. Les associations ont péniblement obtenu en 2022 que le vapotage puisse répondre à une exigence de réduction des risques dans le rapport BECA (plan de lutte contre le cancer) de la Commission européenne, mais c’est très timide. En ce moment, les questions sont plutôt de créer des taxes et de restreindre le confort d’usage, pour ne pas dire l’efficacité du vapotage, en supprimant les arômes. L’idée, c’est que pour sortir du tabac, si jamais on vape, il ne faudrait se cantonner qu’au… tabac. Le ministère de la Santé vient de transformer l’avis du HCSP en doctrine d’État sur le vapotage. Cela veut dire que les pouvoirs publics n’écoutent plus que d’une oreille, et franchement… pas la bonne ! Ça ne présage rien de bon pour la vape, ni, par conséquent, pour les fumeurs.
Clive Bates, directeur de The Counterfactual
Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2022 ?
La situation se dégrade là où les régulateurs ont tenté de supprimer le vapotage avec une réglementation excessive, notamment aux États-Unis et en Australie. En définitive, les régulateurs n’empêcheront pas les consommateurs d’agir dans leur propre intérêt, de leur propre initiative et à leurs propres frais.
Les économistes affirment, sur la base de preuves de la réduction des risques du tabac, avec des conclusions claires et de haute qualité, que le vapotage fonctionne comme un substitut au tabagisme. Ce constat a de profondes implications sur la réglementation, la communication, la fiscalité et le marketing. En ne comprenant pas ou en n’acceptant pas cette interaction, de nombreux militants antivape font plus de mal que de bien.
Le meilleur de 2022 ?
L’examen approfondi des données probantes sur le vapotage de la nicotine en Angleterre, réalisé par l’Office for Health Improvement and Disparities (OHID). Tout le monde doit s’imprégner de cette étonnante synthèse de données et de connaissances.
Le pire de 2022 ?
L’attaque de la FDA contre Juul avec une justification fallacieuse pour refuser à ses produits l’accès au marché américain. Pas moins de trois millions de consommateurs sont menacés par les efforts de la FDA pour éliminer cette entreprise pionnière.
Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?
Je ne suis pas très optimiste. Je m’attends à ce que la communauté de la lutte antitabac redouble d’efforts pour tromper le public sur les risques, les avantages et les incertitudes et qu’ils restent inconscients ou indifférents aux conséquences involontaires du ralentissement de l’adoption de produits beaucoup plus sûrs que les cigarettes. Nous assistons à la métastase d’un mouvement de santé publique axé sur les maladies graves en un mouvement de guerre contre les drogues, déterminé à lutter contre la consommation de nicotine plutôt que contre les risques liés au tabagisme. Nous continuerons à voir diverses formes de prohibition à l’ordre du jour politique, ce qui protégera le commerce des cigarettes et alimentera le marché noir.
Damian Sweeney de l’ETHRA (European Tobacco Harm Reduction Advocates)
Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2022 ?
La publication du rapport de la commission spéciale du Parlement européen sur la lutte contre le cancer (BECA). Ce rapport est le résultat de 15 mois de travail et formule une série de recommandations visant à renforcer la lutte contre le cancer en Europe. Pour la première fois, il est reconnu que le vapotage aide progressivement les gens à arrêter de fumer. Il admet aussi que les produits nicotinés sont plus sûrs que le tabagisme, ce que le rapport SCHEER n’a pas fait. Toutefois, il y a un hic : ce rapport invite la Commission à étudier les arômes qu’elle juge attractifs pour les jeunes et les non-fumeurs, en vue de les interdire. Dans nos lettres à la Commission, nous avons souligné que le fait de disposer d’une large gamme de produits à base de nicotine plus sûrs, accessibles et attrayants, permettra d’atteindre plus rapidement l’objectif de vaincre le cancer.
Le meilleur de 2022 ?
ETHRA a été l’une des 11 organisations à recevoir une invitation de la DG SANTÉ de la Commission européenne à participer à la réunion sur les nouveaux produits du tabac et de la nicotine dans les politiques de lutte antitabac.
Le pire de 2022 ?
La proposition de l’Espagne de placer la vente de produits à base de nicotine plus sûrs sous le contrôle du monopole d’État, ce qui limiterait fortement l’accès des adultes. Le comité irlandais de la santé a recommandé l’interdiction de tous les arômes de vape, à l’exception du tabac.
Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?
2023 sera une année importante pour la réduction des risques liés au tabac. La révision de la directive sur les accises sur le tabac de la Commission européenne est attendue, elle pourrait entraîner l’application de taxes aux produits à base de nicotine plus sûrs. Comme nous l’avons déjà vu en Allemagne, une taxation excessive pourrait s’avérer désastreuse. La COP10 de l’OMS aura lieu à la fin de l’année 2023 et sera l’occasion de discussions et de décisions sur les SNP, qui incluront probablement les arômes. Cependant, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. La proposition suédoise d’interdiction des arômes pour les produits de vapotage a été rejetée par le Parlement. La République tchèque a exprimé son soutien à la réduction des risques pendant sa présidence de l’UE. La dernière étude du gouvernement britannique a réaffirmé que le vapotage est 95 % moins dangereux que le tabagisme et que les arômes jouent un rôle important dans le sevrage tabagique. Nous avons la science de notre côté et nous gagnerons cette bataille si nous nous unissons et luttons d’une seule voix.
James Dunworth, cofondateur et président d’E-Cigarette Direct
Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2022 ?
La principale chose que je retiendrai au Royaume-Uni est l’augmentation de l’utilisation des dispositifs de vapotage jetables et ses conséquences. C’est un constat mitigé. D’un côté, cela aide davantage de fumeurs à passer à la vape et, après le double impact des fermetures d’Evali et de Covid, cela a été une bouée de sauvetage pour les boutiques de vape à travers le Royaume-Uni. Cependant, il y a aussi des points négatifs. Tout d’abord, il y a l’élément déchets. Ces appareils ne sont pas bons pour l’environnement. Ensuite, il y a la réaction au fait que de plus en plus de jeunes utilisent ces appareils (même si peu de non-fumeurs deviennent des utilisateurs réguliers). Elle a donné lieu à des appels en faveur de restrictions supplémentaires sur le vapotage, notamment les emballages neutres et des arômes.
Le meilleur de 2022 ?
J’ai eu du mal à trouver de bonnes nouvelles, mais s’il y a un point positif, c’est que les dispositifs de vapotage et les e-liquides sont toujours vendus aux États-Unis, malgré les efforts déployés pour interdire tous les dispositifs, à l’exception d’une poignée de dispositifs archaïques destinés aux gros fumeurs.
Le pire de 2022 ?
L’apparition régulière d’études médiocres ou malhonnêtes, amplifiées par des médias qui (à quelques exceptions près) se soucient davantage des clics que de la précision des informations.
Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?
Au Royaume-Uni, il y aura probablement des appels à la réglementation de la part de personnes qui ne comprennent pas que les restrictions ne feront que pénaliser les entreprises légitimes, sans rien faire pour affecter la cause des problèmes, c’est-à-dire les entreprises et les individus qui ne se soucient pas de la réduction des risques liés au tabac et cherchent à maximiser leurs profits en enfreignant les règles. Ces mesures seront contrebalancées par des conseils judicieux prodigués par des personnes qui comprennent et se soucient de la réduction des risques liés au tabac. Il est à espérer que nous verrons apparaître des réglementations plus réfléchies susceptibles d’avoir un impact, comme l’augmentation des amendes pour les vendeurs de dispositifs de vapotage aux enfants. Les efforts visant à stopper les dispositifs illégaux se déplaceront de plus en plus vers la frontière, afin d’arrêter le problème à sa source plutôt que dans les boutiques.
Pr Bertrand Dautzenberg, tabacologue et pneumologue à l’institut Arthur Vernes
Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2022 ?
Il y a 10 ans, la ministre de la Santé demandait à l’OFT un rapport sur la cigarette électronique qui a été remis 6 mois plus tard, le 31 mai 2013. Ce rapport[1] garde une grande pertinence en 2022 et ses conclusions ont accompagné en France la normalisation par l’Afnor et la directive 2014/40/UE sur les produits du tabac et la législation. Le rapport était rassurant sur les effets indésirables sur la santé des vapoteurs et de ceux qui les entourent. Il recommandait l’interdiction de la vente aux moins de 18 ans. Le rapport demandait de ne pas laisser la distribution de la cigarette électronique aux seuls buralistes (ou aux pharmaciens), le nombre de boutiques a été en deux mois multiplié par deux. Depuis 10 ans, il a été une base de dialogue pour le développement de la vape.
Le meilleur de 2022 ?
L’INCa (Institut national du cancer) est de très loin l’agence officielle qui défend ce produit qu’il considère comme un outil de prévention du cancer chez les fumeurs et organise en décembre 2022 deux jours de réunions sur la vape.
Le pire de 2022 ?
L’arrivée de la puff en 2022. À un moment où l’on interdit les pailles en plastique, cela ne peut que conduire à déconsidérer la vape. Ne pas acheter pour ne pas mettre à la poubelle !
Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?
On ne peut qu’espérer qu’en 2023, cessent les tirs incessants d’articles “scientifiques” analysant les effets de la vape en ne les comparant pas au tabac, car chez l’adulte, la vape reste un produit utilisé par les fumeurs. Les études purement académiques ne peuvent être à la source de recommandation ou de réglementation. Éduqués par le passé, les médias devraient en 2023 avoir un œil plus critique sur la signification des études. On attend en 2023 que le lien entre expérimentation de la vape et de la cigarette chez l’adolescent soit analysé en prenant en compte tous les paramètres de ce lien complexe. L’épidémiologie confirme que, globalement, la vape ringardise et détourne plus du tabac qu’elle n’est une porte d’entrée.
[1] www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/134000328.pdf
(format PDF)
Serge Le Faurestier, chargé de communication de La Vape du Cœur
Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2022 ?
L’hostilité envers la vape ne faiblit pas avec le temps malgré les centaines d’études, parues à ce jour, démontrant l’aide indéniable de celle-ci dans la lutte contre le fléau du tabac fumé. En témoigne le dernier rapport du HCSP qui opère un recul incompréhensible par rapport au précédent. Dans la foulée, le ministère de la Santé suit le rapport du HCSP en soufflant le chaud et le froid et en rendant le message confus pour les fumeurs. Certaines associations antitabac continuent leurs campagnes de dénigrement, même devant l’évidence, avec des arguments devenant de plus en plus fallacieux. Certains États prohibent le vapotage, complètement ou partiellement, sous des prétextes très discutables. Bref, la vape demeure un sujet hautement clivant malgré le temps qui passe.
Le meilleur de 2022 ?
Notre participation aux congrès de Fédération addiction et SOS Solidarités. Nous avons noué beaucoup de nouveaux contacts avec le monde médical. Plus nombreux seront nos partenaires, plus nous aurons de poids pour faire avancer la législation dans le bon sens.
Le pire de 2022 ?
Il y en a quelques-uns, mais je pense que le rapport du HCSP, publié en début d’année, est un pavé dans la mare pour l’apport de la vape dans la réduction des risques.
Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?
À mon sens, la lutte est loin d’être terminée. 2023 devrait voir venir la prochaine version de la TPD. Et, au vu des événements récents, nous craignons un durcissement de la législation. Malgré cela, le calendrier n’est pas arrêté. La Vape du Cœur va continuer à travailler avec les professionnels de santé et le nombre de nos partenariats ne fait que croître, ce qui est plutôt rassurant. Nous constatons que les professionnels de santé sont relativement étanches aux rumeurs et aux discours prohibitionnistes. À ce jour, nous avons près de 240 conventions signées avec des structures médicales ou associatives engagées dans la réduction des risques tabagiques.
Nous attendons également beaucoup du colloque international sur la vape, organisé à Paris par l’Institut National du Cancer, en décembre prochain. Nous espérons que ce colloque aura une influence sur le BECA (plan cancer européen).
Tim Phillips, directeur général d’ECigIntelligence.com
Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2022 ?
Je retiens la croissance exponentielle des puffs et la concurrence qu’elles imposent aux autres produits à système fermé. Originaires du marché américain, les vapes jetables ont été initialement considérées comme un moyen d’éviter l’interdiction des arômes aux États-Unis et de fournir aux consommateurs un produit pratique. Ces produits sont également là pour rester, et ils ont pénétré avec succès tous les marchés du vapotage dans le monde. Il existe clairement des préoccupations environnementales concernant le recyclage de ces produits. D’autre part, tous les produits ne sont pas conformes aux normes locales de chaque marché où ils sont proposés. Mais il semble qu’ils vont évoluer. Les grandes marques de produits jetables passent aux dosettes et à des formats de systèmes plus ouverts, car l’aspect économique de l’utilisation à long terme d’un produit de vapotage que l’on jette après usage ne se justifie pas. Les consommateurs voudront des formats plus économiques pour une utilisation continue.
Le meilleur de 2022 ?
Les produits jetables ont montré que la vape peut encore se développer, même si cette croissance n’est pas toujours légitime ou à long terme. De nouveaux consommateurs arrivent sur le marché, et cela accélère le déclin de la consommation de tabac combustible sur certains marchés.
Le pire de 2022 ?
La prise de conscience que pour les régulateurs du monde entier, la vape n’est pas une priorité. Cela signifie que l’industrie restera dans un état d’incertitude, avec tous les aspects négatifs que cela implique, comme le manque de financement, la fragmentation continue et la présence de mauvais acteurs sur le marché.
Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?
La croissance des produits jetables devrait se poursuivre, la plupart des autres produits (en particulier les systèmes ouverts) restant relativement stables. On peut aussi s’attendre au développement continu d’autres nouveaux produits à base de nicotine, en particulier les sachets de nicotine, et à l’utilisation multiple de ces nouveaux produits par les consommateurs.
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