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L’auto-support, un système efficace : l’exemple d’Info Vape

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Une des possibilités qu’offrent les réseaux sociaux est l’entraide dans le sevrage tabagique. On a ainsi vu émerger des groupes de support, et même d’auto-support. Sovape a souhaité rappeler l’utilité et l’efficacité de tels groupes, en mettant en lumière l’un d’entre eux, Info Vape, à l’occasion de la Journée sans tabac.

Auto-support

L’auto-support est un phénomène qui s’est grandement développé à l’ère des réseaux sociaux. Ces derniers ne l’ont pas inventé, néanmoins : l’auto-support est théorisé depuis 1935, avec la création des Alcooliques Anonymes, et a fait ses preuves depuis, comme le démontraient Katz et Bender dans leur étude de 1976 « Une étude de psychologie communautaire : le leadership d’un groupe d’entraide pour malades alcooliques ».

Une autre étude, signée du Dr Trautmann portant sur l’auto-support dans la toxicomanie (dont nous avons pu retrouver de nombreuses citations, mais pas le texte intégral), fait le distinguo entre deux types d’auto-support : les groupes d’entraide, du type Narcotiques Anonymes qui s’inscrivent dans le modèle de l’abstinence et proposent des réunions de groupes à vocation thérapeutique ; et les groupes d’intérêt du type ASUD (Auto-Support des Usagers de Drogues) qui s’inscrivent dans le modèle de l’antiprohibitionniste, de la réduction des risques et de la citoyenneté des usagers.

On le voit, ces groupes ont fait montre de leur efficacité dans les domaines de l’addiction. Il en existe aujourd’hui pour toutes les formes de dépendance, allant des plus graves (alcool, drogues, médicaments) aux plus surprenantes (jeux vidéo, shopping, et même sexe).

Les groupe d’entraide de vape coïncident avec le second type de groupe défini par Trautmann : l’auto-support des usagers, plutôt axés antiprohibitionnisme (en ce qui concerne la nicotine), réduction des risques et citoyenneté.

Les groupes d’auto-support ont donc fait montre de leur efficacité au cours du temps, et l’arrivée des réseaux sociaux a permis leur développement, en leur offrant un territoire plus vaste que le local, et en les dégageant de certaines contingences structurelles (création d’une association, obtention d’un local, préservation accrue de l’anonymat des usagers…).

Bien entendu, le tabac est concerné au premier chef, et la vape, moyen de sevrage et de réduction des risques, a trouvé un terrain d’expression idéal dans ces groupes.

Sovape valorise l’auto-support

A l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai, Sovape a adopté une attitude à contre-courant. Plutôt que l’attitude classique qui consiste à dénoncer les méfaits du tabac en alignant des chiffres ou de se positionner dans la revendication, l’association a fait le choix d’une communication positive et constructive, en mettant en avant un groupe d’auto-support.

C’est Info Vape qui se retrouve donc mis à l’honneur. Le groupe a déjà trois ans. A l’origine, l’opération Mois Sans Tabac 2017 a vu la création de groupes thématiques éphémères par Santé Publique France. Lorsque l’opération s’est terminée, des usagers ont décidé de poursuivre l’action entamée sur ces supports et ont créé la page sur Facebook.

Le groupe est constitué de bénévoles. A l’origine appelé Vape Info Service, il s’est rebaptisé Info Vape suite à son rapprochement avec Sovape. Ceci a permis à l’association de s’impliquer plus fortement dans l’auto-support, et au groupe de bénéficier de la logistique, notamment par la présence d’un médecin bénévole membre de Sovape pour assurer le support des administrateurs sur les questions de santé.

En 2018, à nouveau à l’occasion du Mois Sans tabac, certains membres ont bénéficié de formations financées par santé Publique France sur le sevrage tabagique, la nicotine et les bonnes pratiques du vapotage afin de mieux soutenir les nouveaux arrivants.

Un bilan réussi

En 2018, Sovape a publié un rapport extrêmement complet et détaillé sur les actions du groupe et ses résultats. Les chiffres sont éloquents : le groupe affiche un taux de réussite à l’arrêt d’au moins 38 %, soit dix fois supérieur à l’arrêt sans aide (taux qui est de l’ordre de 4 %).

Preuve, s’il en était, de l’efficacité de l’auto-support, qui, il est vrai, ne présente que des avantages : les conseilleurs connaissent les mêmes problématiques et difficultés que les conseillés, ont surmonté les mêmes obstacles, et ont une culture plus pratique, et donc proche du terrain, que théorique. Il y a, bien entendu, également l’aspect purement psychologique d’avoir pour support quelqu’un qui a réussi, qui a valeur d’exemple.

Les risques de dérive sont néanmoins présents : dérives sectaires ou pseudo-scientifique, ou, plus pragmatiquement, groupe publicitaire déguisé en auto-support. La présence, en appui, d’une entité reconnue et expérimentée, est donc une garantie de sérieux.

On pourra observer que l’auto-support est donc le meilleur moyen pour les intéressés de se débrouiller seuls, sans support institutionnel. Ça tombe bien : depuis le début, c’est ce que la vape fait le mieux.

La page du groupe Info Vape sur Facebook.

Sources

Le rapport sur le mois sans tabac – Sovape

Auto-support des usagers de drogues et prévention des risques

Une étude de Psychologie communautaire : le leadership d’un groupe d’entraide pour malades alcooliques

L’auto-support des usagers de drogues : concepts et applications