C’est l’article du vendredi, parce qu’il se trouve que c’est précisément le jour qu’on est. Aujourd’hui, las de ces blagounettes que j’essaie de distiller régulièrement, j’ai essayé de prendre de la hauteur. Sans succès, pourtant j’ai été bien conseillé, par une équipe de sherpas.
Expression libre
C’est vrai que l’article du vendredi, attendu par les uns, honni par les autres, est devenu plus une parenthèse d’expression libre qu’un sommet d’information sur le vapotage. J’y distille plus mes passions que le meilleur moyen de réussir son coil.
Ainsi, au grès des vendredis, je vous ai asséné des articles sur les trous noirs, l’astronomie en général, les bateaux qui coulent, les trous noirs, le black métal scandinave (même si la nouvelle vague de BM sibérien est fabuleuse, vous avez écouté le dernier Grima ?), les trous noirs, la flagellation de soumises aux soirées de Maîtresse Sévère, les trous noirs, embêter les hipsters, les trous noirs, et les gens qui s’appellent Kevin, c’est juste pas possible, un nom pareil.
Et les trous noirs. J’ai failli oublier. Oh, et, si vous vous posez des questions, oui, il y a un intrus dans la liste. Non, pas les trous noirs.
Mais toujours, toujours, j’ai réussi à trouver un moyen de relier le sujet à la vape, même si, parfois, c’était un peu capillotracté. (Version honnête : même si, souvent, c’était vraiment, vraiment capillotracté).
Mais là, je trouve pas. Aucun moyen de vous parler du dernier livre paru en France de Dan Simmons, « L’abominable », publié chez Robert Laffont, et de le relier à la vape. Cette histoire d’alpinistes partis en 1925 dans l’Himalaya pour tenter de retrouver les corps d’une expédition disparue, et éventuellement vaincre l’Everest, ne se prête pas du tout au parallèle avec la e-cigarette.
Tant pis, je ne vous en parlerai pas. C’est dommage. J’ai beaucoup aimé ce livre. J’ai même eu la gorge serrée à la fin, par l’émotion, évidemment, pas par un dry hit.
Le toit du monde
Par exemple, comment voulez vous glisser une référence au bouquin de Simmons en annonçant la publication sur la chaîne YouTube SOVAPE de l’intégralité des vidéos tournées au Sommet de la Vape 2019 ? Il y a de la matière, dans ces vidéos, tant les intervenants sont des acteurs reconnus dans leur domaine, des leaders, de véritables têtes de cordées.
Les débats et conférences, cette année encore, ont cherché à prendre de la hauteur, et ont atteint, en qualité et en contenu, des sommets. C’en était vraiment un beau, de sommet, un de ceux qui culminent à plus de 8500 mètres.
Pendant ce temps, pas loin des Appalaches…
Pendant ce temps-là, aux USA la traque à la vape continue. Et même si le Président Trump a changé son fusil d’épaule… Oui, vous ne saviez pas ? Il a finalement décidé de discuter avec les vapoteurs et de ne pas interdire les arômes. Sagesse ? Illumination ? Si on veut : il a compté le nombre de vapoteurs qu’il allait énerver avec cette mesure, l’a comparé au nombre de voix de gens énervés qui pourraient lui faire perdre la présidentielle, et est soudain redevenu raisonnable.
Oui, on peut dire que les voix des vapoteurs qui auraient manqué à la campagne de Trump sont comme l’oxygène qui manque aux alpinistes de haute altitude lorsqu’ils montent sur des sommets vraiment, vraiment élevé. Il aurait empêché Trump de réussir une deuxième fois l’ascension du pouvoir.
Yéti là ou yéti pas là ?
Mais la vape n’est pas pour autant sortie d’affaire. En Nouvelle-Zélande, elle est vendue dans les pharmacies, aux Philippines, c’est l’armée qui est chargée de traquer les vapoteurs… Si, vous savez, les Philippines, avec son si charmant président qui a résolu le problème des petites dealers en les faisant abattre en pleine rue. Maintenant, c’est la vape.
Je serais vous, en vacances aux Philippines, je planquerai mon mod avec son ato quadruple Alien Coil de la mort qui tue. Sinon, c’est vous qu’on tue.
Non, je plaisante : je serais vous, je n’irai pas en vacances aux Philippines.
Mais pourquoi autant d’acharnement contre la vape ? Pour protéger les lobbys du tabac, sans doute. Parce que l’extrême dangerosité du vapotage, qui en ferait un instrument plus létal encore que le tabac fumé, ça fait des années que tout le monde en parle, mais que personne ne l’a vue. On prétend en voir des traces, ici et là, mais c’est vague, indéterminé, ça pourrait être n’importe quoi.
Comme les traces du Yéti, tiens, aussi appelé « abominable homme des neiges », et qui hante l’Himalaya, selon la légende. Un animal mythique dont beaucoup prétendent avoir aperçu des traces mais que personne n’a jamais vu.
Enfin, c’est dommage
Bon, voilà, l’article du vendredi se termine, et je ne trouve toujours aucun prétexte lié à la vape pour vous parler de « L’abominable », le dernier livre traduit de Dan Simmons. C’est dommage, parce que cette histoire d’alpinistes prêts à donner leur vie pour aller chercher le corps d’un des leurs, qui se retrouvent en fâcheuse posture avec l’Everest à portée de main, et de l’ennemi terrifiant qui les poursuit est, à mon humble avis, le meilleur livre que j’ai lu en 2019.
Je m’en vais donc la tête basse, ruminer mon échec avec une bonne vape, et contempler le nuage de vapeur qui sort de ma bouche, tellement semblable à la condensation de l’haleine des alpinistes sur un sommet gelé.
La semaine prochaine, retour aux trous noirs, c’est quand même beaucoup plus simple.