Après la publication des recommandations du Centre allemand de recherche sur le cancer pour aider le gouvernement à transposer la Directive européenne, nous avons recueilli les propos du vice-président de l’association des vapoteurs allemands.
Hans Christian Holy, vice-président de l’IG-ED
Je m’appelle Hans Christian Holy, j’ai 32 ans, je suis marié et père d’une fille de deux ans et je travaille dans le domaine des services d’expédition. J’utilise la cigarette électronique depuis environ deux ans et demi, et suis passé de 20 gauloises blondes à zéro en l’espace de quelques heures. Depuis la fin 2012, je suis impliqué dans l’IG-ED (Interessengemeinschaft E-Dampfen – la première association des consommateurs allemands d’e-cigarettes). Au début comme membre régulier, puis comme membre du comité et aujourd’hui à la tête de l’organisation.
L’IG-ED est la première et la seule association de consommateurs allemands. Nous travaillons de manière entièrement indépendante des vendeurs et des producteurs. Notre objectif, depuis la création de l’organisation en 2012, est d’informer le public allemand sur les e-cigarettes et de rectifier les malentendus et les informations erronées diffusées par exemple dans les médias. Nous n’avons pas d’intérêt commmercial et nous finançons notre association uniquement à travers les frais d’adhésion, les dons et autres contributions personnelles de la part de nos membres germanophones
Quelle est la situation aujourd’hui en Allemagne ?
En bref, 2013 : 20 millions de fumeurs en Allemagne contre 2.5 millions de vapoteurs (y compris les vapofumeurs et les utilisateurs d’un jour).
Tendance : Le nombre de fumeurs diminue, en particulier chez les jeunes… alors que celui des vapoteurs augmente.
Il n’existe encore aucun statut légal car les e-cigarettes ne relèvent d’aucune législation spéciale. Les vapoteurs allemands peuvent acheter des e-cigarettes et des e-liquides (dans l’UE) à leur guise et sans restriction en ce qui concerne la teneur en nicotine…
Comment la Directive européenne pourrait-elle être transposée en Allemagne ?
A ce jour, nous n’avons toujours pas perçé le secret du gouvernement allemand sur la manière dont il compte s’y prendre pour mettre en place la DPT. Ni les ministères impliqués, ni toute autre autorité, ne nous laissent jeter un oeil à leurs plans. Mis à part quelques exemples où nous avons pu communiquer avec divers représentants du peuple, nos questions aux autorités sont restées sans réponse. Ils font comme si nous n’existions pas.
D’un autre côté, nous sommes témoins d’un grand nombre de déclarations publiques de la part des ANTZ qui appellent à une réglementation bien plus rigoureuse que celle décrite dans la TPD. En Allemagne, le mouvement ANTZ est conduit pas le Dr. Martina P-L qui se présente comme la voix allemande de l’OMS au “Centre collaborateur OMS de lutte antitabac du Centre allemand de Recherche sur le Cancer” sous le couvert d’un centre autrement réputé, le Centre allemand de recherche sur le cancer (DKFZ). Grâce également à son diplôme en médecine, elle s’est forgée une réputation de docteur en médecine compétent et elle en tire profit. Cependant, le fait est qu’elle n’a aucune expérience en tant que docteur en médecine si ce n’est ses deux années de pratique juste après ses examens vu que tout de suite après ses études, elle a immédiatement endossé des fonctions médicales dans divers postes comme par exemple dans des instituts de recherche.
France / Allemagne : quel parallèle ?
Nos sentiments sont ici mitigés. D’un côté, nous remarquons un degré d’engagement bien plus fort chez les vapoteurs français pour faire entendre publiquement leur voix au gouvernement, et il est clair qu’ils sont bien reçus par les autres groupes de la population (je pense notamment à l’appel des 100 médecins en faveur de la cigarette électronique lancé l’année dernière).
D’un autre côté, nous ne savons pas si le gouvernement allemand est prêt à agir de manière aussi autoritaire que Marisol Touraine le fait en France. Ici, un ministre ne peut pas simplement “déclarer” que les e-cigarettes doivent être interdites dans les lieux publics. Une loi doit tout d’abord être votée et c’est ce processus qui semble prendre beaucoup plus de temps en Allemagne. Nous venons d’être témoins d’une telle tentative (par le ministre de la santé du Nord-Rhin-Westphalie) qui a échoué de manière retentissante et à deux reprises devant un tribunal allemand – lors du procès original au printemps dernier et lors de l’appel de ce jugement il y a quelques jours.