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La prochaine TPD a-t-elle été confiée à des antivape ?

Mis à jour le 8/03/2023 à 15h27
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Parmi les consultants retenus par l’UE pour l’aider à la révision de la TPD, certains auraient des partenaires clairement antivape.

Exprimez-vous sur la prochaine révision de la Tobacco Products Directive 

Depuis le 21 février, la Commission européenne a lancé une vaste consultation publique dans le cadre de la prochaine révision de la TPD. Chacun est libre d’y participer en répondant à un questionnaire. L’occasion pour tous les vapoteurs européens de faire connaître leur opinion sur la réglementation actuelle et les modifications qu’ils souhaiteraient y voir apporter à l’avenir.

Bloomberg se mêle à la politique européenne 

La politique antivape américaine arrive-t-elle en Europe ?

La politique antivape américaine arrive-t-elle en Europe ?

Comme tout un chacun le sait, la révision de la prochaine Tobacco Products Directive (TPD) devrait arriver dans les années à venir. Parmi les sujets qu’elle devrait aborder, l’interdiction des arômes dans tous les produits de la vape, ou encore la taxation de ces derniers. Il y a quelques semaines, l’Union européenne (UE) a annoncé officiellement que, suite à un appel d’offres, trois contractants ont été sélectionnés dans le cadre d’un contrat dont l’objectif est de « fournir des services pour soutenir les différentes actions dans le domaine de la lutte antitabac au niveau de l’UE ». Autrement dit, informer l’Union européenne pour l’aider lors de la révision de la TPD.

Ce contrat, d’une valeur de trois millions d’euros, a été remporté par 3 entités :

  • Open Evidence
  • European Network for Smoking Prevention
  • Panepistimio Kritis (University of Crete)

Open Evidence, pas si open que ça ?

Open Evidence se présente comme un « cabinet de recherche et de conseil indépendant qui conçoit et mène des études pour soutenir les politiques publiques et les stratégies d’entreprise ». Il indique dans sa présentation avoir des bureaux à Barcelone et Milan, et disposer d’une équipe diversifiée avec une expertise en « sociologie, en sciences politiques, en économie et en science des données ». Ce n’est pas la première fois que l’UE travaille avec ce consortium, comme l’indiquent de nombreuses études disponibles sur son site internet, qu’il avait réalisé par le passé pour elle.

Cependant, comme le relève Philippe Poirson dans son blog Vapolitique, si Open Evidence a bien remporté le contrat, le cabinet indique dans son communiqué que le consortium international qu’il dirigera se composera de :

  • ENSP (European Network for Smoking Prevention)
  • University of Crete
  • ICF
  • Milieu Consulting
  • Vital Strategies
  • SGS

Si l’ENSP et l’University of Crete sont bien indiqués comme participants dans le document de l’UE, il n’en est rien concernant ICF, Milieu Consulting, Vital Strategies et SGS. 

Des sociétés américaines au cœur de la législation européenne

Pourtant, lorsqu’on s’intéresse à ces entités, qui vont visiblement participer à l’élaboration de la prochaine TPD, on découvre par exemple que Vital Strategies (VS) est une organisation partenaire de The Bloomberg Initiative to Reduce Tobacco Use. Autrement dit, le célèbre milliardaire antivape et antinicotine pourrait avoir son mot à dire lors de la modification de la TPD. Parmi ses autres donateurs (que l’on peut retrouver sur sur les nombreux audits financiers disponibles sur le site de Vital Strategies), on remarque également la présence de Data for Health Initiative, là encore, une entité appartenant à Bloomberg

SGS de son côté, dans son dernier rapport financier (au format PDF), indique que 20,5 % de ses investisseurs institutionnels proviennent des États-Unis, sans pour autant qu’il semble possible de les identifier. 

ICF, qui se présente comme « un fournisseur mondial de services consultatifs et technologiques », a également pour habitude de travailler avec le gouvernement américain. En fait, si l’on en croit son dernier rapport financier, 25 % de son argent proviendraient d’activités commerciales, et seulement 7 % de gouvernement ne faisant pas partie des États-Unis. 68 % viendraient directement des USA

Extrait du dernier rapport financier d'ICF

Extrait du dernier rapport financier d’ICF

Enfin, l’ENSP, malgré le fait que le terme “European” soit présent dans son nom, compterait parmi ses membres la célèbre organisation américaine, et surtout antivape, Campaign for Tobacco-Free Kids. Une association de lutte contre le tabagisme qui fait partie des membres fondateurs de… Bloomberg Philanthropies, une fois encore, une initiative du milliardaire éponyme.  

Malgré toutes nos recherches, nous n’avons pas réussi à en apprendre davantage concernant Milieu Consulting. 

L’Europe suivra-t-elle le même chemin que les États-Unis ?

Au vu de toutes ces informations, se pose alors une question. S’il peut être compréhensible que l’UE nécessite une aide extérieure pour la promulgation de lois sur un sujet qu’elle ne maîtrise pas, quid de la potentielle ingérence américaine dans la politique européenne ?

Comment savoir, par exemple, si Vital Strategies et l’ENSP, qui semblent entretenir d’étroites relations avec l’antivape M. Bloomberg, ne vont pas tout faire pour intégrer son idéologie dans la prochaine révision de la TPD ?

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