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La nicotine peut-elle aider les personnes atteintes de troubles de la mémoire ?

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Une vaste étude américaine devrait bientôt débuter afin de jauger les possibles effets bénéfiques que pourrait avoir la nicotine sur le cerveau de personnes atteintes de troubles de la mémoire.

Une étude sur deux ans

Bien que tout le monde ait déjà entendu parler de la nicotine, rares sont les personnes qui la connaissent réellement. Souvent malmenée au cours des conversations, elle n’est pour beaucoup qu’une substance nocive responsable de l’addiction au tabagisme, et parfois même accusée d’être la cause du développement de cancers. Pourtant, comme le rappelle Gérard Dubois, président de la commission Addiction à l’Académie nationale de Médecine, « le goudron cause les cancers, le gaz carbonique les infarctus et la nicotine la dépendance ». Non, la nicotine n’est pas responsable des cancers développés par les fumeurs.

Pour aller plus loin

En vérité, la nicotine est même soupçonnée d’avoir certains effets positifs sur le cerveau humain. Comme l’indique le docteur Jacobo Minzter, directeur de la recherche et de l’innovation chez Roper St. Francis, dans une interview pour le quotidien américain The Post and Courier, « nous savons qu’elle peut affecter la mémoire et l’attention ».

En effet, en 2004, une étude [1] concluait que la nicotine aiderait à activer certaines zones spécifiques du cerveau qui sont utilisées lors de la réalisation de tâches nécessitant de maintenir une certaine attention et concentration. Les chercheurs allaient même jusqu’à expliquer que cet effet de la molécule sur le cerveau pouvait potentiellement expliquer pourquoi des personnes atteintes de troubles de la mémoire et de certaines formes de schizophrénies fumaient beaucoup. Car la nicotine aiderait à atténuer certains de leurs symptômes.

En 2009, une autre étude indiquait que les personnes intentionnellement provoquées étaient moins susceptibles de « riposter » dans le cas où elles portaient un patch de nicotine. L’ACSH demandait ainsi, il y a quelques mois :

« Actuellement, les personnes qui souffrent de stress, d’anxiété ou de dépression sont souvent mises sous antidépresseurs ou anxiolytiques. Est-ce vraiment une meilleure solution que la nicotine ? »

Retarder l’apparition d’Alzheimer

Aujourd’hui, pas moins de 29 sites de recherche américains ont décidé de lancer une vaste étude destinée à savoir si l’utilisation contrôlée de nicotine peut faire avancer la recherche sur le cerveau, et plus particulièrement concernant un trouble appelé « déficience cognitive légère » ou DCL.

Qu'est-ce que la DCL ?

La déficience cognitive légère est « un déficit plus important que le déclin cognitif normal dû à l’âge mais moins sévère que la démence.

Il est caractérisé par des problèmes cognitifs assez importants pour être remarqués et mesurés mais pas assez pour compromettre l’indépendance d’une personne.

Le risque de développer une démence, dont la maladie d’Alzheimer est la forme la plus fréquente, est plus important chez les personnes présentant un tel déficit ».

Selon la National Alzheimer’s Association, 15 à 20 % des personnes âgées de plus de 65 ans seraient atteintes d’une DCL.

Concrètement, ce trouble se caractérise bien souvent par de petites pertes de mémoire, comme ne plus se rappeler où l’on a posé ses clés par exemple. Les personnes atteintes de DLC ont également plus de mal à réaliser plusieurs tâches en même temps, et à rester concentrer.

Source : Psychomédia

L’étude porterait sur une durée de deux ans et se déroulerait ainsi :

Après un examen approfondi de la santé des participants, destiné à vérifier qu’ils sont bien atteints d’une DCL, ils seraient séparés en deux groupes. Tandis que l’un recevrait quotidiennement des doses de nicotine, l’autre recevrait un placebo. Les participants se présenteraient alors aux chercheurs tous les 3 mois afin de réaliser divers examens, pour un total de 12 visites. 

Pour le docteur Minzter, cette étude devrait servir afin de savoir si oui ou non, la nicotine peut être utilisée en tant que traitement afin de soigner les DCL, et surtout retarder leur potentielle évolution vers une démence ou la maladie d’Alzheimer. La déficience cognitive légère ne bénéficiant à l’heure actuelle d’aucun traitement.

Cindy Alewine, PDG de la section de Caroline du Sud de l’Alzheimer’s Association, a d’ores et déjà salué cette étude et encouragé à « participer aux essais cliniques ».


[1] Powledge TM (2004) Nicotine as Therapy. PLoS Biol 2(11): e404. https://doi.org/10.1371/journal.pbio.0020404

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