La célèbre chaine de télévision britannique BBC a diffusé ce mois-ci un reportage sur la cigarette électronique. L’intitulé du document illustre parfaitement le pouvoir de la blouse blanche dans les médias. “Trust me, I’m a doctor” (Croyez-moi, je suis un docteur) met en scène les investigations d’un médecin journaliste (Michael Mosley) qui part découvrir la vérité sur des sujets bien particuliers. L’e-cigarette est ici abordée sous l’angle classique de la peur, première source d’audimat pour les médias modernes. Est-elle moins dangereuse ? Qu’y a-t-il vraiment dedans ?
A la différence d’autres émissions vus maintes fois sur les réseaux, la BBC procède ici à des examens sur des patients vapoteurs et fumeurs. Taux de cotinine, mesure du monoxyde de carbone et niveaux d’acroléine font partie des éléments étudiés, même si illustrés rapidement et sans aucune donnée concrète sur les protocoles utilisés. La présence de nicotine relevée dans les urines des personnes observées s’avère être similaire à celles des fumeurs selon la BBC. Pour le reste, les vapoteurs bénéficient de taux “significativement moins élevés que les fumeurs, et similaires aux non-fumeurs”. Quant au vapotage passif ? “Nos tests n’ont montré aucune évidence que le vapotage passif pourrait affecter l’entourage du vapoteur”.
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Peter Hajek est ensuite sollicité pour répondre aux questions des dangers potentiels et des effets à long terme. Le scientifique tient ici le discours qu’il a toujours tenu : un doute pourrait subsister sur les arômes mais si risque il y a, celui-ci ne représentera qu’une très faible portion des risques liés au tabagisme. Sur la question de la nicotine Hajek fait le parallèle avec la caféine, et c’est tasse de café à la main qu’il explique au journaliste que ce produit est similaire à la nicotine lorsqu’il n’est pas associé à d’autres toxines.
“Pensez-vous que la cigarette électronique est un changement important ?” demande Michael Mosley à son confrère. “Je pense qu’elle pourrait être un changement révolutionnaire. Je pense qu’elle a le potentiel d’éradiquer les maladies et les morts liées au tabagisme à l’échelle de la population” répond Hajek.
Alors que des craintes subsistent sur le risque de normaliser l’usage de la nicotine dans la société et que la vape est par conséquent menacée d’une interdiction dans les lieux publics, la conclusion du docteur que “nous devons croire” est la suivante :
“En considérant le fait que le tabac tue la moitié de ses consommateurs, si j’étais fumeur je serais partant pour vapoter“.