L’initiative citoyenne Vaping is not Tobacco, financée par… L’industrie du tabac, se veut didactique et instructive, en nous apprenant une définition. Ne voulant pas être en reste, le Vaping Post a voulu vous en proposer une autre. Et ça marche bien aussi.
Un malaise indéfinissable
L’initiative lancée en février, Vaping is not Tobacco, est une action visant à sortir la vape des produits du tabac dans la directive TPD européenne. Jusqu’ici, l’intention est bonne, sauf que l’on apprend que celle-ci est financée en partie par Imperial Brand, comme nous vous l’avions déjà révélé.
Et, mais nous y reviendrons ultérieurement, nombreux sont ceux qui pensent qu’au final, la TPD a été une véritable bénédiction pour la vape indépendante et s’est retournée contre Big Tobacco. La voir supprimée découle peut-être aussi de cette logique.
Quoi qu’il en soit, l’initiative se définit comme une “campagne grassroots”, et en donne même la définition : “une campagne “grassroots” est un mouvement citoyen dynamique, partant de la base et visant à vous faire entendre au plus haut niveau, afin d’obtenir des avancées sur un sujet qui vous concerne et vous préoccupe.”
Ce qui est très bien, et qui correspond parfaitement à l’initiative citoyenne telle que définie dans les statuts de l’UE. Mais une autre définition semblerait pouvoir s’appliquer à cette campagne, celle de l’astroturfing.
Etoiles, licornes et faux drapeaux
Pardon pour la déception que cela va engendrer, mais non, l’astroturfing n’est pas le fait de parier sur des courses de licornes dans l’espace. La vérité est nettement moins glamour : l’astroturfing est “une technique de propagande à visées publicitaires ou politiques qui vise à donner l’impression fausse d’un mouvement populaire spontané dans l’unique but de servir un intérêt particulier”.
Par exemple, imaginons, et ceci est purement spéculatif, bien entendu : l’industrie du tabac voudrait faire voter des lois qui la placeraient en position de force pour s’emparer du marché de la vape. Plutôt que de se confronter à l’opposition, de plus en plus puissante et nombreuse, de ceux qui ne veulent pas en entendre parler et soutiennent la vape indépendante, Big Tobacco utiliserait des associations pour lancer une initiative citoyenne qui semblerait venir des vapoteurs eux-même.
L’idéal serait que l’initiative, au niveau européen, soit lancée dans un pays qui en même temps ait globalement un réel poids politique, mais qui soit, dans l’univers de la vape, de seconde zone, loin des leaders, afin que les petits malins susceptibles de découvrir le pot aux roses ne soient pas trop nombreux. Par exemple, l’Allemagne.
Si ça vous rappelle quelque chose, ce n’est peut-être pas un hasard.
Et si le méchant devenait gentil ?
Faut-il abolir la TPD ? Quelques opinions solidement argumentées en provenance de la vape indépendante soutiennent que la TPD aurait en réalité été une chance pour la vape indépendante, du moins dans les pays dans lesquels elle n’a pas été appliquée de façon hystériquement agressive. En offrant un cadre réglementaire, notamment, à un vapotage jusqu’ici affaire de geeks, elle aurait, dans le même temps, rassuré l’opinion. Et, accessoirement, écrémé quelques pratiques douteuses.
Les fabricants de liquides eux-même n’ont pas eu à trop en souffrir, au final : pour la majorité d’entre eux, les normes imposées par la TPD étaient plus laxistes que les exigences qu’ils s’imposaient déjà à eux-même.
Une chose est certaine : si l’industrie du tabac était effectivement, comme de nombreux indices tendent à le laisser penser, derrière cette initiative, ou au moins en soutien, c’est que la TPD la gêne. Raison de plus pour ne pas signer ? Raison de plus, en tout cas, pour prendre le temps d’y réfléchir.
D’après une idée originale de Jean, merci à lui.
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