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Hygiénisme dans la vape : s’inquiéter de la composition d’un liquide, une démarche légitime

Mis à jour le 21/09/2022 à 19h00
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Une réflexion est parfois faite à celles et ceux qui cherchent une vape “saine” alors que, du temps où ils étaient fumeurs, ils inhalaient sans vergogne du poison. Pourtant, le raisonnement de ces “hygiénistes” de la vape est parfaitement défendable. Et c’est contrairement à ce qu’on pourrait penser, extrêmement positif.

Hygiénisme dans la vape

S’inquiéter de la composition d’un e-liquide provoque souvent des réactions condescendantes.

Les “hygiénistes” de la vape sont souvent traités avec condescendance. Qu’entendons-nous par là ? Tout simplement celles et ceux qui, avant de vapoter un liquide, s’inquiètent de sa provenance, de sa composition, et posent des questions sur certains composants, comme par exemple l’alcool lorsqu’il y a lieu et les arômes. Ils passent parfois beaucoup de temps à se documenter et questionner.

Il n’est pas ici question de personnes extérieures à la vape influencées par ce qu’on peut lire à droite, à gauche, mais bien de vapoteurs convaincus, soucieux de ce qu’ils consomment. Sur les réseaux sociaux et dans les forums consacrés à la vape, des questions sur l’innocuité ou non de certains composants de e-liquide sont posées, souvent par des néo-vapoteurs ou des consommateurs plus anciens, mais moins passionnés et soucieux d’acquérir de grandes connaissances technique. Ils sont, rappelons-le, l’immense majorité.

L’argument de leurs détracteurs est qu’ils étaient moins regardants quand ils fumaient du tabac. 

Il est de coutume de les rembarrer plus ou moins gentiment, toujours avec le même argument “Vous étiez moins regardant sur la composition de vos cigarettes quand vous étiez fumeurs”.

Parce que cela peut sembler curieux, de la part d’ancien fumeurs (qui sont, aussi, l’immense majorité des vapoteurs) de prendre tant de précautions sur le vapotage, alors qu’auparavant, ils fumaient sans rechigner, ingérant goudron, méthane, ammoniaque, arsenic, monoxyde de carbone et ainsi de suite, ad libitum, sans se poser de questions.

Un certain fatalisme révolu

Pourtant, leur démarche est logique. 

Pour bien comprendre, il faut se rappeler ce que c’est d’être fumeur. Le fumeur est dépendant à la cigarette. Et la cigarette est mauvaise pour la santé. Il le sait intellectuellement, puisqu’on ne cesse de l’informer des dangers du tabac, arguments et preuves à l’appui. Il le sait aussi physiquement, avec des manifestations physiques quasi quotidiennes (toux, essoufflement, la liste est longue, très longue). Et pourtant, il n’arrive pas à s’en détacher.

De la vient une certaine forme de fatalisme : le fumeur sait que la cigarette est mauvaise, pourtant il n’arrive pas à s’en débarrasser, il sent que cela le tue à petit feu, mais il s’y résout, d’une certaine façon, parce qu’il n’y a pas d’alternative qui lui semble accessible.

La vape permet des choix positifs sur la santé que le tabac interdit. 

Or, la vape contredit ce fatalisme. Elle permet au fumeur de se séparer de la cigarette. Et même si il reste, au moins les premiers temps, une addiction à la nicotine, la différence d’avec sa situation d’avant est flagrante. Il constate une amélioration de sa santé, au bout de quelques temps.

Et, assez rapidement, il réalise deux faits : le premier, qu’il décide de continuer le vapotage parce qu’il a choisi de continuer à consommer de la nicotine, ou bien qu’il décide d’arrêter progressivement, il sait qu’il va devoir cohabiter un temps important avec sa vapoteuse. Le second, c’est que, quasiment dès le début, il va pouvoir à nouveau prendre sa santé en main.

Démarche initiale

Lorsque le fumeur est entré dans une boutique de vape pour acheter un kit, son objectif n’était pas de commencer à vapoter : il était d’arrêter de fumer. Avec des motivations diverses, qui vont des finances à la santé.

Le vapoteur qui arrête de fumer pour prendre soin de sa santé est donc dans une démarche logique. 

Le vapoteur dans une démarche hygiéniste part du principe que la vape est meilleure pour la santé que le tabac, ce qui était son objectif avoué. Mais, s’il se renseigne un peu, il se rendra compte également que la vape, dans son océan de possibilités, rend possible la consommation de tout et de n’importe quoi. Et c’est ce “n’importe quoi” qu’il cherche à éviter.

Que certains choisissent en toute conscience de vaper des liquides de provenance douteuse, souvent d’Asie du Sud-Est, est une chose. Que d’autres considèrent qu’ils n’ont pas lâché la nocivité de la cigarette, dont ils étaient conscients, en est une autre. La personne qui a basculé de la cigarette tabac à la vape l’a fait dans un souci de santé. S’intéresser à ce qu’elle vape est donc, dans cette perspective, parfaitement logique.

Le reproche “du temps où tu fumais, tu ne te posais pas autant de questions” devient, dès lors, hors de propos, puisque la réponse imparable à ça est “Oui, justement, maintenant que j’ai le choix, je vais éviter de refaire les mêmes erreurs, imbécile”. L’imbécile est facultatif, mais il est souvent mérité, et puis, ça fait du bien.

Mais ce qu’il faut avant tout retenir de cela, c’est que le vapoteur néophyte qui s’interroge sur la composition de certains liquides (et le “certains” est le mot le plus important de cette phrase) n’est pas un danger pour la vape, propagateur de doutes. Au contraire, il est convaincu que, correctement utilisée, la vape est saine et a un impact positif sur sa santé par rapport au tabac. Et même sans le propager activement, il diffuse tacitement un message positif.

Aussi, convient-il de ne pas le traiter avec mépris, mais au contraire, d’encourager son point de vue. Et on peut leur reconnaître que, parmi tous les profils de vapoteurs, ils sont ceux qui ont la démarche la plus cohérente entre le discours sur l’innocuité de la vape et la volonté de le vivre au quotidien. 

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