Le trafic illicite de cigarettes combustibles est un vrai problème dans le monde, et tout particulièrement en Europe. D’après le récent rapport de l’office européen de lutte antifraude, ce sont quelques 545 millions de cigarettes qui auraient été saisies au cours de l’année 2017.
La France parmi les plus gros consommateurs de cigarettes importées illégalement
L’OLAF (Office européen de Lutte Antifraude) a publié il y a quelques jours son rapport [1] annuel concernant les actions qu’il a mené au cours de l’année précédente, un rapport de 57 pages indiquant notamment la saisie de pas moins de 545 millions de cigarettes de contrebande, soit une augmentation de 76 millions par rapport à l’année précédente.
Il est d’ailleurs important de rappeler que selon une étude [2] réalisée en 2016 par KPMG, réseau international de cabinets d’audit et de conseil exerçant dans plus de 150 pays, à la demande du RUSI (Royal United Services Institute), la France, accompagnée de l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Pologne, représenteraient à eux seuls 62 % de la consommation illégale de ces produits en Europe.
Dans son rapport, l’office européen parle de ses efforts afin de lutter contre un “commerce lucratif qui s’étend des faussaires en Chine et des usines rebelles en Russie aux réserves indiennes à New York et aux seigneurs de guerre au Pakistan ou encore en Afrique du Nord” comme l’explique le site internet EU Reporter.
L’OLAF rapporte également avoir particulièrement soigné sa surveillance concernant des pays en particulier, tels que le Monténégro, et plus spécialement autour de la zone du port de Bar, lieu par lequel transitent chaque années plusieurs milliers de bateaux chargés de cigarettes de contrebande à destination de la Libye, de l’Egypte, du Liban ou encore de Chypre, et qui sont par la suite acheminées jusqu’aux pays de l’Union Européenne.
Les Émirats arabes unis ne semblent pas non plus en reste puisque l’office européen rapporte que ce pays convoie régulièrement de grandes quantités de cigarettes par voie aérienne, dont l’une des cargaisons a été saisie par les autorités espagnoles permettant ainsi la confiscation de pas moins d’1,8 millions de cigarettes.
La coopération entre l’OLAF et les divers États membres auraient également permis l’arrestation de plusieurs passagers transportant de grandes quantités de cigarettes de contrebande et transitant par les divers aéroports d’Europe. De multiples saisies ayant conduit à plusieurs millions d’unités alors retirées du marché noir.
D’après EU Reporter, ce commerce illégal ferait perdre plus de 10 milliards d’euros de taxes en tout genre aux divers pays membres de l’Union Européenne, et ses bénéfices serviraient notamment à financer le crime organisé, la corruption ainsi que le terrorisme.
[2] Project Sun : a study of the illicit cigarette market in the European Union, Norway and Switzerland – 2016 (au format PDF)