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Emploi : cherche dealer, CDI et avantages sociaux

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Sur une chaîne de télévision française, un entrepreneur suisse a annoncé son intention de créer de l’emploi en France. Il souhaite recruter 1000 « dealers légaux » de CBD, pour faire du porte à porte. Si ce n’est pas un sujet rêvé pour l’article du vendredi, ça…

Qui c’est ? C’est le dealer

C’est une nouvelle qui m’a interpellé : une société s’apprête à passer par Pôle Emploi pour recruter 1000 « dealers légaux » de CBD. Et leur mission sera de vendre au porte à porte.

Alors… Il est plus que plausible que l’expression « porte à porte » ait été ajoutée par quelque journaliste pour faire le buzz. On imagine mal un vendeur de CBD toquer à la porte de Mr et Mme Michu, pour leur dire : « Bonjour, vous voulez de la drogue ? ».

Arrêtez de râler, c’est très désagréable. Non, le CBD n’est pas de la drogue comme le sont l’héroïne, la cocaïne ou le chocolat Suisse. Vous le savez parce que vous vous intéressez au sujet, je le sais parce que mon métier, c’est de m’intéresser à ce qui vous intéresse, mais Monsieur et Madame Michu, eux, ne le savent pas et s’en fichent.

Tout ce que verra Monsieur Michu, c’est quelqu’un à sa porte en train d’essayer de fourguer de la drogue à sa femme, et pour peu que ce brave monsieur Michu soit possesseur d’une arme à feu, cela pourrait bien écourter une carrière de vendeur de CBD pourtant prometteuse.

Donc, on imagine que les vendeurs de CBD n’iront pas toquer des portes au hasard à la façon des témoins de vous-savez-qui, dans l’espoir de convertir de paisibles quidams aux paradis artificiels.

Mais c’est l’appellation de « dealers légaux » qui me chagrine le plus. Le dealer, dans l’inconscient collectif, c’est le méchant type sinistre qui vend de la drogue aux jeunes à la sortie de l’école pour les rendre accros et les précipiter dans une vie froide et cruelle de drogué perpétuellement en quête de sa prochaine dose.

Considérant cela, de deux choses l’une. Soit l’effectif des « dealers légaux » subira un turnover intensif à base de cartouches de chevrotine, soit au contraire, il contribuera à positiver l’image du dealer.

Ni l’un ni l’autre ne constituent ce qu’il est convenu d’appeler « une bonne idée ».

Il me semblerait plus pertinent, mais ce n’est qu’un avis, de commencer par bien expliquer que les vendeurs de CBD ne font pas du tout la même chose que le type louche qui vend de l’héroïne à la sortie des maternelles. Éviter de parler de « dealer » semble être un bon début.

L’objectif de ce monsieur, pourtant, est de base assez louable : rompre l’hypocrisie qui règne autour du CBD, et plus généralement du cannabis, en France. Laquelle France est un des plus gros consommateurs d’Europe tout en étant un des états les plus fermés à l’idée d’une légalisation.

Et c’est vrai que le CBD, on en vent aujourd’hui chez les buralistes, entre autres. Enfin, déjà, avant, chez les buralistes, on vendait tout ce qu’il fallait pour rouler un pétard : tabac, feuilles, ticket de bus.

Comment ça, vous ne savez pas à quoi sert le ticket de bus dans la confection d’un joint ? Ah ah ah, que vous êtes jeune et naïf, c’est rafraîchissant. Le ticket de bus sert à aller chez le dealer acheter du shit, c’est pourtant simple.

Bref. Je dois confesser que je n’ai pas écouté l’intervention de ce monsieur, et que je me suis contenté du compte-rendu journalistique et des commentaires. Pour deux raisons.

La première, c’est que ce qui compte, ce n’est pas le message, c’est la façon dont il est compris et restitué. Peut-être que ce que dit ce monsieur est à la fois sage et génial, mais dans ce cas là, c’est raté.

La seconde, c’est qu’une explication claire et complète m’aurait empêché d’exercer ma légendaire mauvaise foi qui fait le sel de l’article du vendredi.

Source : le Cannabiste

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