Vous êtes ici : Vaping Post » Communauté » Dossier : le bilan 2020 des professionnels de la vape

Dossier : le bilan 2020 des professionnels de la vape

Mis à jour le 16/11/2023 à 12h33
    Annonce
  • Calumette
  • le petit vapoteur
  • Pulp
  • Vaporesso
  • Innokin
  • Vincent
  • Voopoo

Bye-bye et ne reviens jamais, 2020 ! Cette année marquée par la pandémie de Covid-19 a tiré le rideau et on ne la regrettera pas. 2021 est là, avec ses espoirs de vaccin qui pourrait mettre un terme à ce cauchemar. Fidèle à sa tradition, le Vaping Post fait l’état des lieux de la vape et a demandé à 29 personnalités ce qui les a marquées en 2020 et ce qu’elles attendent de cette nouvelle année.

Charly Pairaud, directeur général et cofondateur de VDLV, président et cofondateur d’ingésciences

Les shops physiques auront besoin de tous pour se défendre.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Ça a été une année historique pour notre monde et mécaniquement perturbante pour le marché. Certes, il y aura des blessés économiques dans la filière et les shops physiques auront besoin de tous pour se défendre et attirer de nouveaux vapoteurs qui se sont faits timides ces dernières années. 2020 a vu arriver des rapports institutionnels, comme celui de l’Anses sur les notifications des produits nicotinés, qui montre que nous devons poursuivre nos efforts pour rassurer les vaposceptiques et les politiques à la veille des futures échéances réglementaires.

La publication du rapport SCHEER a aussi “permis” d’exprimer nos axes de différenciation en France pour prouver le professionnalisme global de cette filière. Ceci dit, on observe des dérives comme l’augmentation significative de vente illégale d’e-liquides nicotinés à plus de 10 ml ou la présence de certaines molécules à risques ou en quantité trop fortes, qui ne vont pas dans l’intérêt de ce secteur mais plutôt de nos détracteurs acides.

Le meilleur de 2020 ?

Le maintien de l’ouverture des shops pendant les confinements.

Le pire de 2020 ?

Le manque de clairvoyance de certains médias qui tombent encore dans le panneau. Des inconscients qui, pensant bien faire, vendent des liquides nicotinés supérieurs à 10 ml. 

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Nous voyons 2021 comme l’année “bilan” mais aussi celle de la “fierté vape”. La légitimité de cette solution de sevrage ne fait plus aucun doute et notre pays deviendra le premier marché européen à cause du Brexit, ce qui nous permet d’en démontrer sa puissance face au tabac. Encore faut-il aller chercher les fumeurs ! Ici en Gironde, notre motivation est totale pour poursuivre nos efforts de consolidation et de pédagogie. Râler ne sert à rien, argumenter est la clé ! Ce palier était inévitable et l’optimisme n’est pas un projet, mais la réalité. La vape, bien accompagnée, prouve son efficacité via le bouche-à-oreille (avec masque) et la France restera le berceau de son avenir, car elle a concrètement pris cette révolution au sérieux, elle a su la mettre en œuvre et en ordre de marche.

Clive Bates, directeur de The Counterfactual

Bloomberg finance une croisade mondiale massive contre le vapotage.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Je vais choisir ce qui équivaut à une déclaration de guerre. Michael Bloomberg a déclaré au New York Times en janvier 2020 qu’il était favorable à l’interdiction des cigarettes électroniques. Bloomberg finance une croisade mondiale massive contre le vapotage par le biais de grandes organisations comme Campaign for Tobacco-Free Kids, Vital Strategies et The Union, ainsi que des dizaines de faux groupes de façade de la société civile qui adoptent une approche extrêmement hostile du vapotage et font pression pour l’interdiction. Bloomberg finance l’OMS et a financé la Banque mondiale. Nous avons un milliardaire américain sans aucun lien avec l’expérience vécue des vapeurs et des fumeurs qui finance activement une campagne mondiale évangélique prohibitionniste contre le vapotage. 

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

J’essaie toujours de rester optimiste, même si les faits indiquent le contraire – il s’agit donc peut-être d’espoirs plutôt que d’attentes. Je m’attends à ce que davantage de scientifiques et de praticiens prennent conscience de la valeur de la réduction des dommages causés par le tabac et des possibilités découlant du vapotage. J’espère aussi que certaines des organisations qui se sont opposées à la réduction des risques commencent à perdre de leur crédibilité et à être plus exposées à l’examen. Les premiers produits issus du vapotage seront soumis à la procédure d’approbation préalable de la FDA américaine et seront déclarés “appropriés pour la protection de la santé publique”, ce qui rendra fous les militants antivapotage. En Europe, la réaction contre le rapport préliminaire du CSRSE obligera le Comité et la Commission à revoir leur position, ce qui les rendra plus prudents pour la révision de la directive sur les produits du tabac. L’OMS aura plus de mal à promouvoir l’interdiction lors de la COP9 de la CCLAT. 

Dimitris Agrafiotis, PDG de Global eVapor Consulting Inc. et Liquid Puff Distro

Avec la nouvelle administration, l’objectif est de reconnaître la réduction des risques causés par le tabac.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

L’événement le plus marquant a été la date limite pour l’application de l’interdiction de mise sur le marché du tabac en septembre. L’industrie a dû faire des pieds et des mains pour essayer de mettre en place des réglementations lourdes et injustes afin de se conformer à la FDA. Cela a mis une pression financière énorme sur une industrie déjà décimée par Evali et la Covid-19. Grâce au travail d’équipe, à l’argent investi et aux innombrables heures investies pour remplir de la paperasse, de nombreuses entreprises ont réussi à soumettre leurs demandes. Nous espérons que lorsque la FDA examinera les données et la science, elle comprendra que ces produits ont besoin d’un cheminement simplifié et plus facile vers le marché. Les produits de la vape ont la capacité de sauver les fumeurs dans un pays où environ un demi-million de personnes meurent chaque année. Maintenant, avec une nouvelle administration, l’objectif est de reconnaître la réduction des risques causés par le tabac et de faciliter le processus de maintien sur le marché des produits de vaporisation qui sauvent des vies.

Le meilleur de 2020 ?

Le rejet de l’interdiction des arômes en Irlande, ce qui, espérons-le, a empêché une vague d’interdictions dans d’autres pays de l’UE.

Le pire de 2020 ?

Les pratiques législatives douteuses du gouvernement Cuomo de l’État de New York et des groupes d’intérêts spéciaux qui ont interdit l’accès des produits aromatisés aux adultes, ce qui a entraîné l’apparition d’un énorme marché noir, non seulement dangereux pour l’industrie mais aussi pour les consommateurs.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Aux États-Unis, les choses vont s’aggraver avant de s’améliorer. En attendant que la FDA se penche sur les demandes de PMTA, les différents États continueront à diaboliser la vape et à tenter d’interdire les produits aromatisés et autres sur le marché, tout en s’efforçant de protéger la taxe sur le tabac dont ils dépendent pour leur budget annuel, comme l’ont déjà fait des États comme New York ou la Californie. Il faut espérer que la FDA pourra agir rapidement et approuvera la mise sur le marché de certains produits à base de vapeur. Une autorisation légitimerait l’industrie et prouverait ce que nous disons depuis le début. Les produits à base de vapeur sont, par leur ampleur, plus sûrs que le tabac.

Dominique Aubert, président de La Chaîne de la Vape

J’ai admiré la résilience de nos boutiques par rapport à la crise sanitaire.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Les attaques forcenées contre la vape à travers le monde, aussi bien politiques que médiatiques, se sont multipliées de façon exponentielle. Je déplore l’ignorance feinte (ou pas) des nombreuses études sérieuses démontrant l’innocuité de la vape et son utilité pour la santé publique. J’ai admiré la résilience de nos boutiques par rapport à la crise sanitaire qui a été admirable, même si certains y ont laissé des plumes. Nombreux sont ceux qui ont su s’adapter, se digitaliser, mettre en place des systèmes D, sans mettre en danger ni leurs clients, ni eux-mêmes. Si bien que la croissance du nombre de boutiques en France a continué à progresser, avec une tendance pour de petits indépendants à s’adosser à une franchise.

 Le meilleur de 2020 ?

Le dernier rapport de Public Health England, qui confirme encore une fois que la vape doit être associée aux outils de réduction du risque au niveau étatique.

 Le pire de 2020 ?

L’arrivée de Michael Bloomberg dans la sphère présidentielle aux USA, mais surtout l’annulation des Vapexpo qui nous prive de ce “bain d’amour” semestriel.

  Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

La France a hérité d’une TPD 2 parmi les plus permissives d’Europe. J’espère que les professionnels de la filière sauront anticiper (et combattre si besoin) la TPD 3 qui s’annonce bien plus dangereuse. Je pense impossible d’échapper à une taxe sur les produits de la vape cette année. Mais nous aurons un peu plus d’un an pour nous préparer à une éventuelle interdiction des arômes, dont l’idée germe dans les cerveaux technocratiques et avides de Bruxelles.

Éric de Goussencourt, PDG de Clopinette

Beaucoup de personnes ont repris la cigarette traditionnelle, il faut leur redonner confiance en la cigarette électronique.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

L’évènement marquant de cette année 2020 est bien évidemment la Covid-19 et toutes ses conséquences tant sanitaires qu’économiques. Il a fallu rapidement mettre en place un protocole sanitaire afin de protéger les salariés et les clients. La première publication du décret listant les commerces de première nécessité avait omis la vente de cigarettes électroniques. Dès le lendemain, un nouveau décret nous a autorisés à ouvrir, malheureusement, pas dans certains centres commerciaux. Nous avons abordé la deuxième phase du confinement avec une meilleure réactivité. Les ventes sur Internet se sont accrues et il a fallu réfléchir à un nouveau mode de vente lié au changement de comportement des consommateurs. Nous avons développé le “click & collect”. Ces changements sociétaux nous ont amenés à prendre en compte l’impact écologique. Ainsi, nous avons développé La fontaine du vapoteur, un système de vente de liquide en vrac qui a remporté un vif succès auprès de nos clients.

Le meilleur de 2020 ?

Un salarié Clopinette a ouvert son propre magasin en franchise. C’est pour nous une marque de confiance et d’engagement à l’égard de la société. C’est aussi une prise d’initiative que nous souhaitons encourager chez tous nos salariés. Nous lui souhaitons une belle réussite.

 Le pire de 2020 ?

Je vais me répéter mais le pire moment est le début du confinement en mars dernier.

 Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

J’ai espoir qu’un vaccin soit bientôt disponible et montre rapidement son efficacité. Mieux protégés, nous pourrons retrouver une vie normale et reprendre l’ensemble de nos activités de manière plus libre. Nous avons abordé la deuxième phase de confinement avec plus de réactivité, le protocole sanitaire était bien intégré par nos équipes. Durant le premier confinement, beaucoup de personnes ont repris la cigarette traditionnelle, il faudra leur redonner confiance en la cigarette électronique et les accompagner davantage. Nous devrons adapter nos pratiques aux changements de consommation. Cette crise est une opportunité pour nous réinventer et rester un réseau dynamique dans un univers toujours aussi concurrentiel. L’année 2021 marquera les 10 ans de l’enseigne Clopinette. Nous célébrerons cet anniversaire avec des manifestations particulières dans nos boutiques et auprès de nos franchisés.

ETHRA (European Tobacco Harm Reduction Advocates), association européenne de défense de la réduction des risques liés au tabac

L’interdiction des arômes est déjà imminente dans certains pays, sera-t-elle également proposée au niveau régional et mondial ?

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

L’évaluation par la Commission européenne de la TPD est en voie d’achèvement. Cet examen vise à déterminer si la TPD2 remplit ses objectifs. L’avis préliminaire du SCHEER sur les e-cigarettes, un élément clé de la révision, a été publié en octobre. Ce rapport extrêmement biaisé omet de manière spectaculaire d’examiner les avantages du vapotage, exagère grossièrement les dommages potentiels et prétend que la passerelle mythique est bien réelle. Quiconque pense que des produits à base de nicotine plus sûrs devraient rester disponibles, accessibles et attrayants pour les fumeurs devrait être très inquiet de ce rapport. Suivre aveuglément le principe de précaution conduira à une réglementation excessivement restrictive, ce qui entraînera une augmentation du tabagisme. Cette année a également été marquée par des événements très inquiétants au niveau national, notamment des propositions d’interdiction des arômes au Danemark et aux Pays-Bas.

Le meilleur de 2020 ?

La première année active de l’ETHRA et le lancement de l’enquête ETHRA EU Nicotine Users Survey. Les résultats arriveront au début de 2021.

Le pire de 2020 ?

La publication de l’avis préliminaire du SCHEER sur les cigarettes électroniques.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

2021 est une grande année pour l’avenir de la vape telle que nous la connaissons. Le rapport d’examen de la TPD est prévu pour mai et la COP9 de l’OMS est prévue pour novembre. L’interdiction des arômes est déjà imminente dans certains pays, sera-t-elle également proposée au niveau régional et mondial ? Des propositions sont actuellement en préparation pour inclure des alternatives plus sûres au tabagisme dans la directive fiscale de l’UE et 2021 pourrait amener une décision à ce sujet. Nous avons un énorme combat à mener pour que les produits qui nous ont permis de ne plus fumer restent accessibles et abordables pour les vapeurs et des centaines de millions de fumeurs. Les consommateurs devront se rassembler comme jamais auparavant, créer des réseaux et s’engager auprès des politiciens et des décideurs politiques pour faire passer le message de la réduction des risques liés au tabac. Nous ne pouvons pas accepter d’interdire les arômes ou de taxer de façon exorbitante des produits qui sont beaucoup plus sûrs que le tabac et qui nous permettent de ne pas fumer.

Gillian Golden, présidente de l’Independent British Vape Trade Association (IBVTA)

L’année 2021 promet de nombreuses possibilités pour la vape au Royaume-Uni.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

L’année 2020 restera dans les mémoires comme l’une des plus difficiles de l’histoire récente. Au Royaume-Uni, la décision politique de ne pas considérer les boutiques de vape comme essentielles, malgré le soutien de tous les principaux acteurs de la santé publique, a été décevante. L’impact des restrictions liées à la pandémie de coronavirus a obligé les entreprises à s’adapter très rapidement, et les habitudes d’achat ont changé du jour au lendemain avec la progression des ventes en ligne. Cela a mis en évidence le rôle vital des boutiques de vape qui proposent des produits de bonne qualité ainsi que des conseils d’experts aux fumeurs. Les autorités locales et les services de sevrage tabagique ont également dû s’adapter, et il était encourageant de pouvoir faciliter l’évolution d’un plus grand nombre de services vers l’offre de vape.

Le meilleur de 2020 ?

Les présentations de Martin Jarvis et du professeur Peter Hajek lors du E-Cigarette Summit, qui s’est tenu en ligne cette année.

Le pire de 2020 ?

L’occasion manquée pour la santé publique britannique de classer les boutiques de vape comme essentielles lors des restrictions de fermeture.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

L’année 2021 promet de nombreuses possibilités pour la vape au Royaume-Uni. La prochaine révision réglementaire donne à toutes les parties prenantes la possibilité de réfléchir et d’influencer la réglementation actuelle et l’IBVTA sera à la pointe de ce processus. La réglementation doit globalement s’orienter vers une approche plus fondée sur les risques, guidée par le dernier consensus scientifique, tout en offrant des conditions équitables pour l’innovation de produits au profit du consommateur. Et avec le récent plafonnement de la vape dû à des perceptions erronées des dangers, il existe une énorme opportunité de remédier à ça en revoyant la manière dont le vapotage peut communiquer avec les fumeurs.

Jacques Le Houezec, dirigeant d’Amzer Glas, organisme formateur et certificateur (Cimvape)

Beaucoup de personnes ont malheureusement rechuté dans le tabagisme.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Bien évidemment, l’événement marquant de l’année 2020 est la crise sanitaire et son retentissement sur l’activité économique. En ce qui concerne Amzer Glas, l’activité de formation a énormément souffert de cette crise. Elle perdure mais est fortement ralentie. Après la crise observée l’an dernier suite aux déclarations de l’OMS, puis aux morts aux USA (produits frelatés au THC), cette nouvelle crise sanitaire a rajouté à la morosité ambiante. De nombreuses personnes n’ont pas pris conscience que les boutiques de vape étaient considérées comme des commerces essentiels et donc étaient ouvertes (tout en prenant les mesures nécessaires à la condition sanitaire). Beaucoup de personnes ont malheureusement rechuté dans le tabagisme pendant cette période.

 Le meilleur de 2020 ?

Que les boutiques de vape aient été reconnues comme commerce essentiel et aient pu rester ouvertes.

Le pire de 2020 ?

La crise sanitaire et ses conséquences sur la vie sociale et économique.

 Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Je souhaite que de plus en plus d’enseignes de vape prennent conscience de la nécessité de se former dans le but de la reconnaissance des métiers de la vape, indispensable à la pérennisation de ce formidable outil de réduction du risque tabagique. Que les fumeurs reprennent confiance dans la vape et les boutiques afin de relancer cet élan d’arrêt du tabac initié aux cours des années précédentes. Et enfin, que les événements comme le Vapexpo ou les conférences scientifiques puissent reprendre en présentiel en espérant que cette crise sanitaire ne soit plus qu’un mauvais souvenir lorsque nous ferons le bilan l’an prochain.

James Dunworth, cofondateur et président d’E-Cigarette Direct

Sans le Royaume-Uni, l’Europe va introduire des réglementations plus sévères.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

En tant que détaillant, le plus grand événement en 2020 a été la Covid. Elle a mis une pression énorme sur les magasins de vape. Souffrant déjà de l’impact d’Evali et de la baisse de la clientèle, beaucoup d’entre eux ont fermé leurs portes pour de bon, les épiceries de quartier et les sites Web prenant le relais. Du point de vue de la réduction des risques, c’est une très mauvaise nouvelle. De plus, cela signifie que les fumeurs ont moins d’endroits où aller pour essayer le matériel et les e-liquides. Le Brexit est également très négatif pour l’Europe du point de vue de la réduction des risques liés au tabac. Bien que nos voisins européens doivent parfois nous détester, le Royaume-Uni a été une voix forte en faveur du vapotage. Et après avoir analysé les tendances de vote au Parlement européen, il est clair que la vape aurait été interdite en Europe sans les députés britanniques. L’Union européenne, je le prédis, introduira des réglementations plus sévères, y compris d’éventuelles interdictions d’arômes et peut-être une augmentation des taxes. Sur une note plus positive, la PMTA aux États-Unis ne semble pas avoir été un obstacle total pour l’industrie de la vape. Il reste à voir comment la situation aux États-Unis va évoluer. Je crains également que Bloomberg, l’ennemi juré ultra-riche du vapotage, ne gagne en influence auprès d’un président démocrate qui a bénéficié de son financement lors des dernières élections.

 Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

En 2020, le Royaume-Uni a continué d’être un bastion du vapotage, avec l’immense soutien des scientifiques et du gouvernement britanniques. Alors que le Brexit est négatif pour le vapotage en Europe, il est positif pour la réduction des dommages causés par le tabac au Royaume-Uni, et je pense que nous pouvons nous attendre à une libéralisation des lois, avec des vapoteurs pouvant bénéficier de taux de nicotine plus élevés et des réservoirs plus grands, ce qui sera une grande aide pour les gros fumeurs qui peinent pour passer à la vape. Le potentiel de la technologie peut aussi améliorer les taux de vapotage et diminuer le risque comparatif de la vape par rapport au tabagisme. De nombreuses études utilisées pour démontrer que le vapotage est à 95 % plus sûr que le tabagisme ont été réalisées sur d’anciens appareils. En 2021 et au-delà, le contrôle automatique de la température offrira la possibilité de réduire davantage les toxines restantes dans les vapeurs, tandis que les tests toxicologiques des meilleurs fabricants d’e-liquides continueront à identifier et à éliminer tout ingrédient possible qui pourrait être nocif.

Jay Oku, directeur du développement commercial de Five Pawns

L’ampleur des répercussions de l’application des PMTA ne se fera pas vraiment sentir avant 12 à 24 mois.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ? 

Bien que je me concentre d’habitude sur les points positifs et sur les données scientifiques favorables publiées récemment, l’événement le plus important a sans aucun doute été l’application de la loi sur le tabac en amont de la commercialisation du tabac (PMTA) en septembre. Son ampleur ne se fera pas vraiment sentir avant 12 à 24 mois, lorsque la FDA demandera aux quelque mille fabricants qui ont déposé leur première PMTA de justifier leur demande. De nombreuses PMTA initiales ont été acceptées, ce qui leur a permis d’obtenir une autorisation de mise sur le marché de 12 mois, mais les autorisations n’ont pas encore été délivrées (sauf sur l’IQOS). Ceux qui n’ont pas les moyens financiers ou scientifiques de produire les articles requis seront contraints de quitter le marché américain. Les mesures prises aux États-Unis affecteront le marché mondial dans une mesure encore plus grande pour le commerce américain. Nous avons à cœur de maintenir en vie des produits de marque et des produits manufacturés américains que beaucoup aiment, c’est pourquoi nous collaborons pour aider à distribuer certaines des saveurs américaines les plus remarquables de diverses marques sur le marché européen et international plutôt que de les voir disparaître.

 Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

À Five Pawns, tout le monde me qualifie d’éternel optimiste. Je vois la vaporisation devenir monnaie courante et aider la majorité des fumeurs adultes à faire une transition de vie moins néfaste. C’est pourquoi je suis convaincu que 2021 sera une nouvelle étape vers l’acceptation d’un matériel de qualité, fabriqué de manière responsable et portant la marque d’un adulte. Je crois qu’en 2021, nous entrerons dans la troisième étape de la célèbre citation de Schopenhauer : “Toute vérité passe par trois étapes. Premièrement, elle est ridiculisée. Deuxièmement, on s’y oppose violemment. Troisièmement, elle est acceptée comme allant de soi.” Nous sommes impatients de retourner à Vapitaly et à Vapexpo Paris ainsi qu’au Hall of Vape en Allemagne en 2021. Je crains qu’un grand nombre de voyages internationaux ne nécessitent une preuve de vaccination Covid… Et personnellement, j’ai peur des aiguilles et je n’ai pas confiance à 100 % dans un vaccin précipité, nous verrons donc quand nous pourrons voyager. Ces salons méritent le déplacement pour voir des clients fidèles, des partenaires détaillants de Five Pawns et pour rencontrer de nouveaux clients… Chaque année, c’est le point culminant.

Jean Moiroud, président de la Fivape

La fonction de réduction des risques des produits du vapotage a été acceptée de plein droit.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

L’année 2020 tout entière restera particulière, et pas de la meilleure façon. En ce qui concerne les métiers du vapotage, en France, l’événement le plus marquant est notre réussite à maintenir les boutiques spécialisées ouvertes pendant les confinements. La voix des acteurs indépendants de la filière a été entendue par les autorités, qui ont classé nos commerces comme “essentiels”. Il s’agit d’une véritable reconnaissance de l’utilité publique de notre activité, à savoir lutter contre le tabac. Le rôle fondamental des produits de la vape dans la vie des Français a été assumé. La question posée aux pouvoirs publics était : va-t-on décourager des citoyens engagés dans une démarche de sevrage tabagique ? La réponse a été claire : non. La fonction de réduction des risques des produits du vapotage a été acceptée de plein droit.

Le meilleur de 2020 ?

Le sérieux avec lequel les professionnels de la filière ont mis en œuvre les plans de continuité d’activité. Niveau série, la saison 2 de The Mandalorian !

 Le pire de 2020 ?

L’anxiété générale pendant toute cette période sombre. Plus que jamais il faut prendre soin de soi et des gens qui nous entourent. Au niveau série, la saison 11 de Grey’s Anatomy, bien sûr.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Nous allons au-devant d’une période difficile sur le plan économique. À l’échelle de la France comme de l’Europe. Le plus grave, ce sont les conséquences sociales que cela va entraîner : chômage, dépression… Des éléments qui, historiquement, poussent les gens vers le tabac. Nous estimons malgré tout que la filière du vapotage devrait mieux encaisser ce choc que de nombreuses autres. Sa résistance pendant les deux premières vagues le prouve : nous avons maintenu le lien avec les vapoteurs. Une majorité de professionnels pourront traverser ce moment difficile. Plus que jamais, notre credo doit être d’aider le mieux possible les fumeurs à sortir du tabac. Si nous allons rappeler l’amélioration du pouvoir d’achat que la vape peut apporter aux Français, nous rappellerons toujours le gain pour la santé. 2020, si l’on en tire les justes conséquences, peut avoir une vertu : celle de rappeler à tous que la santé est primordiale.

Jean-François Douenne, directeur général de D’lice

Je crains quand même des difficultés pour les vapoteurs et notre secteur.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

L’arrêté du 17 mars. Pour de nombreux secteurs économiques de notre pays, l’année 2020 ne sera pas à marquer d’une pierre blanche… c’est évident. La crise sanitaire a impacté de nombreuses entreprises et le secteur de la vape n’a pas été épargné. La reconnaissance de notre secteur comme étant d’utilité publique et la classification des vape shops dans la catégorie des commerces essentiels est une avancée certaine pour l’ensemble des professionnels qui composent notre marché, et nous ne pouvons que nous en réjouir. Mais cela est loin d’être suffisant, nous devons continuer à rassurer les consommateurs et ne pas oublier notre rôle pédagogique. Être acteur responsable, c’est aussi cela. Ne pas/plus prendre la mesure éducative de nos métiers est une ineptie et laisse place aux détracteurs.

Le meilleur de 2020 ?

L’arrêté du 17 mars qui reconnaît la vape comme un produit essentiel et qui autorise l’ouverture des boutiques spécialisées durant les périodes de confinement.

Le pire de 2020 ?

Oh, il y en a beaucoup ! Mais si on ne veut cibler que notre secteur, je dirais le rapport SCHEER et tout ce qui alimente la propagande antivape.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Bien malin qui pourra dire aujourd’hui ce que notre marché sera dans un an. Je crains quand même des difficultés pour les vapoteurs et notre secteur si nous n’arrivons pas à convertir la peur, l’ignorance et la désinformation en informations claires et factuelles. Il est grand temps de se poser les bonnes questions : nous devons prendre de la hauteur et analyser ce qui se passe… Après plus de 12 ans d’existence, quelle image donne-t-on de notre secteur, quel regard porte-t-on sur notre activité et comment être crédibles aux yeux des autorités ? La vape ce n’est pas la piste aux étoiles, c’est un produit sérieux. Elle sauve des vies, il ne faut pas l’oublier… Alors si “la France a un incroyable talent”, c’est certainement plus au travers de la qualité et la sécurité de ses produits que dans les gros nuages… aussi “beaux et vaporeux” soient-ils.

Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction

Les débats européens sont réglementairement inquiétants.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Pour moi, l’évènement majeur aura été le confinement, et la nécessité d’y défendre le rôle du vapotage. Je reste déconcerté par le recul de la culture réduction des risques (RdR) : on oublie qu’il y a dans la notion même de réduction des risques l’obligation de partir du point de vue de l’usager, de ses ressources et capacités, et donc de ce qu’il est ou non prêt à accepter comme changement dans son comportement. Et on oublie que toute pratique de réduction des risques va donc par définition pouvoir être accusée de favoriser l’usage. À ce titre, le vapotage, qui en est pourtant une des plus sûres et des plus efficaces, a été cette année l’objet d’attaques assez inquiétantes.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Les débats européens sont réglementairement inquiétants. La publication récente de l’Anses sur la qualité des produits du vapotage, et au-delà, son traitement médiatique, sont également inquiétants. Même si certains acteurs de l’addictologie, encore récemment sceptiques ou critiques sur la vape, ont pu finalement se rallier à son intérêt, même si l’actuel Mois Sans Tabac de Santé Publique France lui accorde une belle place, le vapotage reste pour bien des instances officielles un acteur dont on se méfie. C’est tristement incompréhensible. Reste ce qui me rend un peu plus optimiste : la force collective de l’auto-support des vapoteurs.

Michael McGrady, journaliste au Vaping Post

Biden a un bilan mitigé en matière de vapotage.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

La pandémie de Covid-19. Avec ce nouveau virus, le monde entier a changé. Cela inclut l’industrie du vapotage. Cela a commencé avec les perturbations des chaînes d’approvisionnement et les processus de fabrication. Puis les groupes de lutte antitabac ont dit que le risque de contracter la Covid-19 était plus grand pour les vapoteurs. L’année 2020, dans tous les cas, a été une année de référence pour le vapotage sur la scène internationale. De la Covid-19 à l’entrée en vigueur définitive de la date limite d’application du tabac avant sa commercialisation aux États-Unis, cette année a en effet été une année difficile. Pour moi, en tant que journaliste, ce fut une période incroyablement mouvementée qui s’est souvent traduite par des nuits blanches et de longues heures de travail à la recherche d’articles de poids.

 Le meilleur de 2020 ?

Le Global Forum on Nicotine. C’est toujours un événement marquant.

Le pire de 2020 ?

Le 9 septembre 2020, date limite pour les demandes d’autorisation de mise sur le marché de produits du tabac de la FDA aux États-Unis.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Nous allons connaître une autre année pleine de défis. Aux États-Unis, Joe Biden va remplacer l’ancien président, l’impossible et humiliant Donald Trump. Biden a un bilan mitigé en matière de vapotage. Par exemple, il est favorable à la marijuana mais a déclaré que le vapotage dans son ensemble est mauvais. Bien sûr, il faisait référence au vapotage de nicotine chez les jeunes. Mais ses positions pourraient facilement être mal interprétées hors contexte. Nous pouvons également nous attendre à ce que l’industrie mondiale prenne note des changements de politique dans des pays comme les États-Unis et la Chine. Franchement, je suis optimiste, mais nous allons assister à une nouvelle année de défis sans précédent découlant de la réglementation et de la Covid-19.

Nicolas Michel, membre du comité de l’Association romande des professionnels de la vape (ARPV) et gérant du shop Fumerolles

Les vapoteurs suisses vont être durement touchés.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

En Suisse, le parlement a validé le projet de loi LPTab (l’équivalent local de la TPD) avec quelques modifications. Les vapoteurs suisses vont être durement touchés : interdiction de vapoter dans les lieux publics, donc plus de tests en boutique. Limitation à 10 ml et 20 mg/ml, comme dans l’Union européenne. Restrictions diverses (publicité, étiquetage, déclaration et autres). Une taxe sur la vape a également été votée. Il y a aussi des lois antivape cantonales. De plus, la Suisse n’a pas été épargnée par les fakes news américaines. AT Suisse, l’association faîtière antitabac, crie au loup : une jeune génération accro à la nicotine, effet passerelle, risques pulmonaires, etc. Une étude zurichoise a montré que si l’expérimentation est fréquente chez les jeunes, le vapotage quotidien est de moins de 1 %, fumeurs et ex-fumeurs inclus.

Le meilleur de 2020 ?

En Suisse Romande, la négociation réussie avec le canton de Neuchâtel pour ne pas interdire les tests en boutique. Le dialogue avec les autorités est nécessaire. Au niveau national, la dissolution de la Commission fédérale pour la prévention du tabagisme, remplacée par la Commission fédérale sur les addictions et la prévention des maladies non transmissibles (CFANT). Si les antitabac ne veulent pas entendre parler de réduction des risques, les addictologues, eux, sont beaucoup plus ouverts.

Le pire de 2020 ?

La Covid-19, comme partout ailleurs.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Le secteur de la vape a été largement impacté tant par les fakes news américaines que par la Covid. Avec les millions investis dans la guerre contre la vape aux USA, la désinformation continuera en 2021. On constate un léger retour de primo-accédants, ce qui est encourageant pour la suite. Les ventes en ligne semblent boostées alors que les boutiques physiques tirent la langue. Pour 2021, j’espère que la majorité des enseignes tiendront le coup et parviendront à survivre aux pertes financières de 2019 et de 2020, mais je ne prévois pas de changement majeur car la législation n’entrera pas en vigueur avant 2022, au plus tôt. Il est probable qu’une guerre des prix se fasse entre les boutiques, ce qui profitera dans un sens aux vapoteurs, bien que cela risque également de diminuer l’offre.

Nigel Quine, PDG de Cuts Ice

Nous devons nous unir et nous mobiliser.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Bien que le coronavirus ait eu un impact direct sur notre industrie, dont les effets se feront sentir pendant des années, je ne pense pas qu’il y ait eu d’événement plus important pour l’avenir de la vaporisation européenne que la publication du rapport du SCHEER. Il a été profondément décevant de voir le comité scientifique de la Commission européenne (CE) soumettre un rapport qui prétendait rassembler les données scientifiques les plus récentes et les plus actuelles, alors qu’en réalité la publication regorgeait de mensonges et de mythes déjà démystifiés depuis des années. Le rapport du SCHEER est un avertissement clair de la position idéologique que la CE va adopter lors de l’examen de la TPD l’année prochaine et de l’élaboration du TPD 3 qui suivra. Il a été réconfortant de voir que tant de voix bien informées et respectées répondaient à la consultation du SCHEER, pour s’assurer que l’ensemble du tableau scientifique soit dûment pris en compte. Nous devons nous mobiliser en tant qu’industrie et poursuivre cet engagement jusqu’à l’année prochaine.

 Le meilleur de 2020 ? 

Les fumeurs ont cessé de fumer en masse suite à la pandémie. Au Royaume-Uni, un million de fumeurs a changé d’habitude lors de notre première fermeture.

Le pire de 2020 ?

En dehors de la pandémie de Covid, c’est la réaction des gouvernements du monde entier pendant la pandémie, qui ont fermé inutilement les boutiques de vape pendant le confinement et ne les ont pas considérées comme un service essentiel. 

 Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ? 

Avec un peu de chance, les récentes nouvelles concernant le développement de vaccins permettront un retour à une certaine forme de normalité l’année prochaine. À ce moment-là, nous commencerons à comprendre l’impact de 2020 sur les entreprises. Nous espérons que de plus en plus de fumeurs décideront que 2021 est la bonne année pour passer à la vape. 2021 verra la révision des règlements sur la vape à Bruxelles et ici, au Royaume-Uni. Un certain nombre d’États membres ont déjà clairement indiqué qu’ils feront pression pour des réglementations plus strictes, mais nous pouvons nous attendre à voir les vapoteurs et notre industrie s’unir pour faire entendre leur voix, de la même manière que nous l’avons vu avant les discussions de la dernière TPD. Nous devons nous unir pour garantir que le vapotage reste accessible aux fumeurs et que les vapoteurs ne se trouvent pas entravés par une réglementation disproportionnée.

Olivier Martzel, directeur général de Gaïatrend

La reconnaissance de la vape comme étant d’utilité publique est un signe positif pour son avenir en France.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Cette année, nous avons tous vécu l’une des plus grosses crises de notre existence. Le fait d’avoir pu continuer d’exercer notre activité et innover constitue une énorme réussite dans un tel contexte. Nous avons gardé notre cap et développé nos marques et solutions de vapotage. Et nous avons renouvelé nos certifications Afnor, Origine France Garantie et notre conformité HACCP. Dans la continuité des années précédentes, les fake news se sont répandues dans les médias, empêchant une information sur le vapotage objective et diffusée largement. S’ensuivent logiquement une méconnaissance et une méfiance vis-à-vis de la vape, qui éloignent des millions de fumeurs d’une méthode de sevrage tabagique qui a fait ses preuves. Mais je veux voir dans la reconnaissance de la vape comme étant d’utilité publique un signe positif pour son avenir en France.

Le meilleur de 2020 ?

L’annonce par le ministre Olivier Véran de la vape comme étant d’utilité publique, permettant la continuité du sevrage tabagique pour les millions de vapoteurs français et la possibilité de se faire accompagner pour les fumeurs qui souhaitaient arrêter le tabac, même si les conditions d’accueil dans les boutiques ont dû être adaptées.

Le pire de 2020 ?

Les annonces de fermetures de boutiques de vape dans certains pays en raison du confinement, entraînant le retour au tabagisme d’anciens vapoteurs et la restriction de l’accès au vapotage pour quitter le tabac.

 Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

La reconnaissance de la vape comme étant d’utilité publique est un signe positif sur lequel nous, professionnels du secteur, devons capitaliser en adoptant les bonnes pratiques en matière de fabrication des produits et d’accompagnement des fumeurs. Afin que les pouvoirs publics prennent conscience de l’efficacité de la vape et qu’elle soit reconnue officiellement comme moyen de sevrage tabagique.

Phil Busardo, concepteur de produits et ambassadeur de marque chez Innokin Technology Co.

Si la FDA est vraiment du côté de la science, nous devrions voir de nombreuses PMTA accordées à notre industrie.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

C’est la date limite de la PMTA. Elle a le pouvoir de restreindre l’industrie aux acteurs ayant les moyens financiers les plus importants, soit Big Tobacco. J’ai été ravi d’apprendre que de nombreuses PMTA ont été déposées, dont  un grand nombre par des indépendants de l’industrie du tabac, et non pas seulement pour des produits de Big Tobacco. En 2020, la vape a été mise à l’index trois fois aux États-Unis. D’abord avec EVALI, puis par la Covid et maintenant par la PMTA. En outre, bien que je comprenne la nécessité pour les boutiques de changer leurs modèles économiques pour survivre, je ne crois pas que vendre du CBD, du Kratom (une plante psychoactive, ndlr), du Delta 8 (un isomère du THC, ndlr), etc. fait du bien à l’industrie. Au contraire, je crois qu’elle lui fait du mal et pousse des gens à s’éloigner du vapotage. Nous continuons à avoir besoin d’une campagne médiatique grand public et positive pour lutter contre la mauvaise presse, apparemment sans limite, que l’on continue de recevoir.

Le meilleur de 2020 ?

Ça a été le veto du gouverneur Ron DeSantis sur le projet de loi 810 du Sénat qui aurait interdit l’utilisation d’e-liquide nicotiné et aromatisé pour les adultes en Floride. Je félicite et remercie la Florida Smoke Free Association pour les efforts qu’elle a déployés dans ce sens.

Le pire de 2020 ?

La date limite de la PMTA.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Le climat va s’assombrir encore aux États-Unis pour l’industrie, mais avec un peu de lumière au bout du tunnel, espérons-le. Nous avons besoin de la science pour l’emporter. Si la FDA est vraiment du côté de la science, nous devrions voir de nombreuses PMTA accordées à notre industrie. Ce serait une grande victoire pour nous. Cela légitimerait l’industrie et fournirait la preuve que la vaporisation est nettement plus sûre que la fumée des cigarettes traditionnelles.

Philippe Poirson, auteur du blog Vapolitique et membre du comité de Sovape

Réveillez-vous, vite !

2020 a été marquée par une mobilisation civique des professionnels de vape, notamment en produisant du gel hydroalcoolique en pénurie face à la première vague de Covid en France. Mais le gouvernement français ne s’est pas senti obligé à la réciprocité par cet élan de solidarité. Le 2 juin, il a accepté avec ses homologues au Conseil européen d’intégrer la vape dans la révision de la directive des accises (TED). La Commission européenne présentera le projet de taxes au printemps pour qu’il soit adopté fin 2021.

En parallèle, l’évaluation de la directive TPD bouclée en 2020 va définir le cadre de sa révision à partir de mai 2021. Une interdiction des arômes sur le modèle de la Finlande est en position de force avec le soutien de plusieurs pays, dont le Danemark et les Pays-Bas. Ceux-ci visent à optimiser leurs revenus fiscaux en augmentant lentement les taxes sur le tabac tout en bloquant la sortie vers le vapotage.

En Finlande, les mesures envisagées par l’Union européenne ont entraîné l’écroulement de 70 % du secteur de la vape en un an. Les vapoteurs restants recourent aux rayons alimentaires ou aux marchés parallèles, tandis que le tabagisme est remonté à son niveau de 2010.

Mis à l’écart par les médias, les défenseurs bénévoles du droit à la réduction des risques tentent des initiatives contre cette future impasse. Mais le miracle de 2013, où les associations d’utilisateurs avaient réussi à renverser le cours prévu de l’assimilation de la vape aux médicaments, ne se répétera pas sans beaucoup plus de relais et de soutien. 

Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue, tabacologue à l’Institut Arthur Vernes et président de la commission Afnor e-cigarettes et e-liquides

Le tabac a tué en France et dans le monde dans l’indifférence en 2020 beaucoup plus que la Covid-19.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ? 

L’Inserm a confirmé que la vape est chez les adolescents plus un concurrent au tabac qu’une porte d’entrée, balayant les études biaisées qui ignorent l’effet de concurrence ! L’Institut Pasteur de Lille a étudié les émissions et a conclu que la vape est plus proche du bon air que de la cigarette et du tabac chauffé. Les données sur l’arrêt du tabac se multiplient, bien que ne permettant pas encore de recommander la vape comme un médicament. En 2020, la vape n’est pas une porte d’entrée, mais bien un produit de sortie du tabac, et sa toxicité comparée au tabac est infime. Les hypothèses du rapport vape 2013 sont devenues en 2020 des faits prouvés.

Le meilleur de 2020 ?

La publication en série d’études françaises aux protocoles non biaisés sur la vape. Merci aux chercheurs, continuez !

 Le pire de 2020 ?

Le tabac, qui a tué en France et dans le monde dans l’indifférence en 2020 beaucoup plus que la Covid-19.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Il reste à valider la vape comme “traitement”, et à dénoncer les études biaisées à la source d’un flot continu de fake news qui sont autant de soutiens à l’industrie du tabac.

Rémi Baert, fondateur de Kumulus Vape

Il faudra surtout penser la vape de demain.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

En mettant la planète à l’arrêt, la Covid-19 nous rappelle brutalement la fragilité d’un modèle que nous pensions naïvement éternel. Fidèle à mon traditionnel optimisme, je veux toutefois souligner la formidable résilience dont la filière vape a fait preuve. D’abord, en agissant concrètement pour faire des vape shops des commerces d’intérêt général, une qualité dont je n’arrive pas à imaginer qu’ils puissent désormais être privés. C’est une victoire politique qui laisse présager des lendemains plus heureux. En s’adaptant, ensuite : ici en proposant des click & collect, là en rivalisant d’ingéniosité pour apporter aux fumeurs l’aide nécessaire à leur sevrage, plus que jamais primordial. Comme tant d’autres, les professionnels de la vape sont en première ligne pendant la pandémie, et ils remplissent leur mission avec un sens des responsabilités et une dignité face à l’adversité dont nous pouvons collectivement être fiers car ils renvoient une franche image de maturité de notre filière.

 Le meilleur de 2020 ?

Sans hésiter, la reconnaissance par les pouvoirs publics du travail accompli par les vape shops, devenus des commerces d’intérêt général. Sur le plan personnel, la croissance de Kumulus Vape est sans conteste une immense satisfaction, a fortiori dans ce contexte dégradé.

 Le pire de 2020 ?

À l’heure où j’écris ces lignes, nous apprenons la disparition du docteur Jean-Yves Nau, qui, avec sa plume acérée, a tant fait pour défendre la filière vape. Toutes nos pensées vont à sa famille et ses proches. Je regrette également l’annulation des deux Vapexpo.

 Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Il semble désormais acquis que le virus ne disparaîtra pas comme il est venu. Entre les espoirs de traitements efficaces voire de vaccin, et le spectre des reconfinements dont le calendrier sera étroitement lié à notre sens commun des responsabilités, les hypothèses sont nombreuses. Mais nous devrons continuer à vivre avec la menace de la Covid-19, qui nous contraint à revoir en profondeur nos habitudes. Il revient à chacun d’entre nous d’être inventif pour rassurer nos clients et convertir les fumeurs récalcitrants. Il faudra surtout penser la vape de demain, avec des méthodes renouvelées de tests de liquides par exemple, une gestion moderne de nos ressources humaines ou des habitudes plus pérennes et écoresponsables. La vape est un secteur de progrès. En 2021 comme avant, je sais qu’elle le restera.

Riccardo Polosa, fondateur du CoEHAR (Centre d’excellence pour l’accélération de la réduction des risques)

J’ai œuvré pour rouvrir les vape shops dès les premiers jours du confinement. Ce fut une grande victoire.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

L’Italie a été le premier pays d’Europe à être touché par la pandémie de Covid-19. Au début du mois de mars 2020, le gouvernement a décidé de fermer tous les magasins non essentiels, boutiques de vape comprises. En collaboration avec le CoEHAR et l’ANAFE, j’ai œuvré pour rouvrir les vape shops dès les premiers jours du confinement. Ce fut une grande victoire. Dans le domaine scientifique, de nouvelles études confirment que la soi-disant “épidémie de vape chez les jeunes” aux États-Unis manque de fondement empirique. En outre, la revue Cochrane approuve l’utilisation de la cigarette électronique pour le sevrage tabagique. Nous avons récemment publié un article qui examine l’avenir de la réduction des risques. Elle se veut un pont entre l’activisme antitabac qui veut éliminer définitivement le tabagisme et la contribution que peuvent apporter les produits de vaporisation. 

 Le meilleur de 2020 ?

Burning issues 2020, GFN 2020, GTNF 2020 et le documentaire You Don’t Know Nicotine d’Aaron Biebert. 

Le pire de 2020 ?

Les interdictions de vol dans le monde entier, en pleine pandémie. La mauvaise qualité et la déformation idéologique du rapport de la commission SCHEER.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

La Covid a un énorme potentiel pour induire et renforcer des mesures autoritaires sous le couvert de “protection de la santé”. Cela peut justifier une réglementation plus stricte de la vape. Cependant, la Covid comporte également des éléments perturbateurs. Les populations en ont assez des confinements injustifiés et des mesures sévères imposées par les technocrates de la santé, souvent sans analyser (ou se soucier) d’éventuels résultats négatifs. Cela pourrait ouvrir la voie à des campagnes de désobéissance civile contre des mesures excessives et intrusives. On peut aussi assister à l’émergence d’un monde qui commence à comprendre les avantages de la réduction des risques et progresser dans l’accélération des pratiques de santé publique qui facilitent la transition vers des produits à base de nicotine plus sûrs. Comme dans le cas de la Nouvelle-Zélande, qui a mis en œuvre avec succès une approche proportionnelle aux risques qui a centré la vaporisation comme une solution valable et légitime pour lutter contre les effets nocifs des cigarettes combustibles.

Sébastien Béziau, vice-président de Sovape, créateur du blog et du magazine Vapyou et auteur du livre Bienvenue dans la vape

L’année 2021 pourrait être noire pour la vape.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Le seul évènement qui aura marqué, ou disons semblé marquer l’année 2020, est l’épidémie de la Covid. Sa monopolisation de l’espace médiatique et politique aura laissé bien peu de place aux autres sujets. Pourtant le tabagisme continue de faire ses 75 000 morts annuels en France, dans un silence encore plus pesant. L’image de la vape avait souffert, en 2019, de la crise américaine EVALI, et en un an, l’avis de la population, en général très négatif, n’a pas évolué (voir sondage Sovape – BVA réalisé en septembre 2020). Une opportunité réelle et bel et bien disponible pour réduire drastiquement le fléau et les méfaits du tabagisme, restée “boudée”, inutilisée, oubliée par les pouvoirs publics. C’est incompréhensible.

 Le meilleur de 2020 ?

Le fait que les boutiques de vape spécialisées soient considérées comme des commerces essentiels pendant les périodes de confinement. C’est une forme de reconnaissance.

Le pire de 2020 ?

Le rapport SCHEER adressé à la Commission européenne pour nourrir la prochaine TPD. Les auteurs, censés être des scientifiques sérieux, livrent des conclusions contraires à celles qui sont dans les études qu’ils citent eux-mêmes. Une mauvaise foi délirante et très inquiétante, pour la vape, et pour le reste.

 Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

L’année 2021 pourrait être noire pour la vape et surtout pour tous les fumeurs pour qui l’accès au vapotage risque de devenir plus compliqué. En 2017, une première TPD a bousculé le marché, mais celle qui se prépare pour 2021 risque d’être plus violente. Alors que certaines mesures de la première TPD méritaient une révision (flaconnage 10 ml, taux de nicotine maxi, publicité…), ce sont au contraire des mesures plus contraignantes qui sont dans les projets de la commission : taxation des produits et restriction des arômes. Une mesure “punitive” pour le fumeur qui a eu l’outrecuidance d’arrêter de fumer (avec la vape). Et une mesure qui contraint la pratique au risque de la rendre moins attractive.

Serge Le Faurestier, secrétaire de La Vape Du Cœur

L’Union européenne cherche à diaboliser la vape en la faisant passer pour une énième charge des cigarettiers.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Politique : l’Union européenne prépare le terrain à une future taxe sur les liquides à vapoter. Et ce, même s’ils sont sans nicotine. Le rapport SCHEER en est la deuxième étape. On retiendra aussi l’acharnement antivape au sein de l’OMS. Le fait que les commerces de vape aient été reconnus comme commerces essentiels dès le début du premier confinement.

Sciences : l’étude de l’Institut Pasteur démontrant que les particules cancérigènes connues du tabac sont diminuées d’au moins 99 % avec la vape. D’une manière générale, toutes les études sérieuses sorties cette année confirment la moindre nocivité du vapotage.

Communauté : nous avons débuté un partenariat avec SOS Solidarités et confirmé les existants avec le RESPADD et SOS Addiction. En revanche, nous regrettons d’avoir dû annuler beaucoup d’interventions pour cause de Covid, notamment lors du Moi(s) Sans Tabac.

 Le meilleur de 2020 ?

L’étude de l’Institut Pasteur sur les émissions de particules cancérigènes.

Le pire de 2020 ?

Le rapport SCHEER de la Commission européenne.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

La vape subit des attaques de toutes parts, dans les médias et via certaines associations de marchands de doutes. Pour autant, nous connaissons suffisamment le milieu médical pour dire que le vapotage est reconnu comme moyen de réduction des risques et est bien accepté dans les centres hospitaliers, CSAPA, CAARUD ou ELSA. Le principal sujet d’inquiétude pour 2021, à mon sens, c’est la volonté de l’Union européenne de taxer les e-liquides. Peut-être pas à hauteur des taxes du tabac, espérons-le. Mais il apparaît clairement que la santé du citoyen n’a que peu d’importance face aux recettes fiscales. En clair, l’Union européenne cherche à diaboliser la vape en la faisant passer pour une énième charge des cigarettiers. Ce qui est faux. On est en train de se tirer une balle dans le pied.

Stefan Didak, président-fondateur de Not Blowing Smoke

Les antitabac justifient leur soif de lois locales et étatiques encore plus strictes parce que la FDA n’avance pas assez vite.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Ici, aux États-Unis, l’événement le plus significatif a été l’atteinte de l’échéance de la PMTA, ce qui fait prendre une nouvelle direction à la bataille sur l’avenir de la vape. Je l’appelle le “monde post-PMTA” et c’est un monde où nous avons déjà vu la fermeture de nombreuses entreprises manufacturières et de boutiques pour la simple raison de ne pas pouvoir déposer une PMTA substantielle. Il ne fait aucun doute qu’en 2021, cette tendance à la baisse se poursuivra car l’agence fédérale émettra des lettres d’insuffisance et de rejet à de nombreux demandeurs. Le dépassement de la date limite a toujours signifié qu’une transformation forte et négative de l’industrie des petites entreprises se produirait, mais comme 2020 a déjà été une année terrible pour beaucoup, on peut se demander comment une petite partie de l’industrie pourrait survivre.

Le meilleur et le pire de 2020 ?

La meilleure partie de 2020 a été que les autorités ont finalement admis que les cas d’EVALI étaient causés par des produits illicites de THC issus du marché noir. Malheureusement, les médias et les lobbys qui cherchent à obtenir des interdictions et des restrictions citent toujours EVALI comme une raison majeure pour en promulguer davantage. Cela fait d’EVALI le pire événement de 2020. Il ne serait pas juste de ne pas mentionner la Covid-19, car le virus a également été utilisé comme excuse pour créer la peur concernant l’utilisation des produits à base de vapeur.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Je crains que la FDA ne passe la majeure partie de l’année 2021 à examiner les demandes de PMTA tout en s’engageant dans une application limitée. Ce qui va certainement augmenter le nombre de lois prohibitionnistes locales et étatiques. Les antitabac justifient leur soif de lois locales et étatiques encore plus strictes parce que la FDA n’avance pas assez vite. L’année 2020 a déjà vu une augmentation de ce phénomène, plusieurs États ayant interdit la vente de liquides aromatisés, et l’année 2021 sera marquée par la même tendance dans d’autres États. Comme je l’ai toujours dit, aux États-Unis, si vous voulez des politiques catastrophiques plus rapidement, les véritables batailles se déroulent au niveau local et au niveau des États.

Tanguy Gréard et Olivier Dréan, codirigeants du Petit Vapoteur

2020, c’est aussi un nombre : 1 million de clients !

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Comme beaucoup d’acteurs de la vape, 2020 a été une année particulière en raison de la pandémie de la Covid-19. Dès l’annonce du confinement, nous avons choisi de fermer nos boutiques durant quelques mois, le temps de mettre en place un protocole sanitaire afin d’assurer la sécurité de nos salariés et de notre clientèle. Concernant notre Web store, nous avons maintenu l’activité sur la base du volontariat, réorganisé les horaires et privilégié le télétravail lorsque les postes le permettaient. Nos collaborateurs ont fait preuve d’une belle mobilisation que nous ne manquons pas de saluer. Depuis le déconfinement, nous continuons à investir dans des moyens de prévention contre le virus et à nous adapter à ce contexte actuel si particulier. 2020, c’est aussi un nombre : 1 million de clients !

 Le meilleur de 2020 ?

1 million de clients.

Le pire de 2020 ?

La Covid-19 !

 Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

L’économie française et notre filière dépendent de l’amélioration de la crise sanitaire dans les prochains mois. Et nous optons pour l’optimisme ! Nous poursuivons le développement de notre entreprise qui va bientôt fêter ses 10 ans d’existence, avec notamment l’implantation de 50 boutiques à l’horizon 2022 et la création d’une toute nouvelle activité B2B. Nos 10 années d’expérience, durant lesquelles nous n’avons cessé d’accorder une attention particulière au rapport qualité/prix, la livraison express et le service personnalisé, nous souhaitons les mettre au service des professionnels du secteur. Côté emploi, nous prévoyons d’augmenter nos effectifs sur les postes de responsable de magasin et de vendeur.

Tim Phillips, directeur général d’ECigIntelligence.com

Un secteur réglementé aux États-Unis donnera confiance aux consommateurs et redynamisera la vape.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Étant donné que 2020 est une année que la plupart des gens vont essayer d’oublier, l’événement qui a le plus d’importance dans la vape à nos yeux est probablement la date limite fixée par la FDA pour les demandes d’approbation des produits de la vape aux États-Unis (PMTA) en septembre dernier. Avant cette date, l’industrie espérait que le délai serait encore plus long ou que le processus PMTA serait modifié. Même après cette date, on ne sait pas exactement combien de demandes ont été reçues par la FDA et comment elles seront évaluées. D’une part, le coût et la complexité du respect de toutes les exigences d’une PMTA sont illustrés par les 125 000 pages et les 110 études scientifiques de la demande de Juul Lab. D’autre part, d’autres sources indiquent que la FDA a reçu des milliers de demandes avec très peu de données juste avant la date limite. Même si nous estimons que, compte tenu d’un changement de gouvernement fédéral aux États-Unis et de la lenteur de la mise en œuvre par la FDA, peu de choses vont changer dans un avenir proche. Bien que de nombreux acteurs de l’industrie craignent les restrictions et les difficultés que cela implique pour de nombreux petits acteurs industriels, l’expérience européenne de la mise en œuvre de la TPD suggère qu’à long terme, un secteur réglementé aux États-Unis donnera confiance aux consommateurs et redynamisera la vape dans ce pays.

 Le meilleur de 2020 ?

La publication de la revue Cochrane et des données positives issues de cette analyse de 50 études parmi les plus rigoureuses scientifiquement dans le monde.

Le pire de 2020 ?

Les derniers chiffres de l’enquête ASH réalisée par YouGov au Royaume-Uni au début de 2020 suggèrent que le nombre de vapoteurs britanniques a diminué de 11 % par rapport à 2019.

 Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Je pense que nous avons touché le fond, et 2021 sera le début de la résurgence. De plus en plus de preuves scientifiques qui soutiennent la vaporisation sont publiées, voir la revue Cochrane publiée en octobre au Royaume-Uni, et la croissance d’autres alternatives aux produits du tabac combustibles, comme le tabac chauffé et les sachets de nicotine sans tabac, change également les perceptions sur la variété et la sécurité des produits qui ne sont pas fumés.

Vincent Bonnarme, gérant des Laboratoires Xérès

En 2020, le marché du vapotage a connu une croissance remarquable estimée à + 8 %.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Alors que la crise de la Covid a affecté de nombreux secteurs de l’économie, le premier fait marquant de 2020 est que le marché du vapotage a connu une croissance remarquable estimée à + 8 %. Contrairement à d’autres commerces, les boutiques spécialisées continuent de s’imposer comme le 1er circuit de distribution avec 55 à 65 % des parts de marché, très loin devant les buralistes (10 à 20 %). L’autre fait marquant de cette année est l’inattendue dégringolade de Juul, dont on annonçait un succès plus que probable en Europe. De même, la technologie de tabac chauffé ne semble pas réellement s’imposer auprès du consommateur. Enfin, sur le plan sanitaire, les conclusions de l’étude de l’Anses, qui a examiné la composition des liquides commercialisés en France, sont globalement positives pour les fabricants français, puisque les produits dans lesquels on a pu relever la présence de substances CMR sont peu nombreux et principalement le fait de liquides étrangers.

 Le meilleur de 2020 ?

Pendant la crise Covid, les boutiques de vape enfin reconnues comme des commerces essentiels.

Le pire de 2020 ?

L’entêtement de l’OMS à ne pas reconnaître l’apport positif de la vape contre le tabagisme.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Si l’impact de la crise est difficilement prévisible à ce stade, les projections de croissance du marché de la vape restent favorables. Au pire, le marché devrait se maintenir, aidé en cela par les augmentations du tabac et la crise économique qui risque de peser fortement sur le pouvoir d’achat du fumeur. Au plan réglementaire, un durcissement de la TPD est plus que probable. On ne peut exclure à ce stade une évolution de la réglementation sur le DIY, les liquides à booster, la sécurité des arômes ou encore la protection des adolescents. Enfin, la vape ne devrait pas échapper à la très forte tendance du moment, tous secteurs confondus, qui se traduit par de fortes attentes du consommateur en termes de naturalité, de sécurité, de proximité (le made in France) et de protection de l’environnement.

Vincent Gagnon, directeur scientifique de l’AQV (Association québécoise des vapoteries)

La pandémie a fait augmenter les ventes de cigarettes de 20 à 35 % au Québec.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2020 ?

Il est inévitable de parler ici des impacts de la pandémie dans l’industrie. La crise sanitaire et le confinement ont fait ressortir des incohérences monumentales au Québec. En résumé, les vapoteries ont été contraintes de fermer, n’étant pas jugées essentielles, et d’un autre côté, les tabagies et autres endroits où sont vendus les produits de tabac ont été déclarés services essentiels ainsi que les entreprises de fabrication de cigarettes. En conséquence, la pandémie a fait augmenter les ventes de cigarettes légales de 35 % dans les commerces situés près des réserves autochtones, et de 20 à 30 % ailleurs au Québec. Malgré ce triste constat, la collaboration de l’AQV avec les directives de la Direction de santé publique nous a quand même valu des remerciements signés de la main du directeur national de Santé publique.

 Le meilleur de 2020 ?

La reconnaissance de l’AQV comme interlocuteur de premier ordre par les différents paliers de gouvernement au Canada.

Le pire de 2020 ?

Les vapoteries considérées comme des services non essentiels, contrairement au tabac.

Comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Pour notre part, près de 5 ans après avoir déposé un pourvoi en cour contre la loi 44 qui assimile la vape au tabac, 2 ans après la tenue du procès, un an et demi après l’appel du jugement déposé par le gouvernement, nous prévoyons d’être finalement entendus en cour d’appel quelque part en 2021. Cet appel devrait clore une saga qui dure depuis déjà trop longtemps et, nous l’espérons, nous faire reconnaître comme des entrepreneurs de bonne foi, des alliés dans la lutte au tabagisme, et non comme des détaillants de produits du tabac aux yeux de la loi et du gouvernement. En revanche, peu importe l’issue du nouveau procès, l’incertitude plane dans le domaine ces jours-ci avec le dépôt en novembre dernier du rapport de mise en œuvre de la loi adoptée en 2015. Ce rapport devrait servir de tremplin à un resserrement additionnel des règles et de nouvelles mesures.