Ils encouragent l’organisme à apporter son soutien aux pays qui souhaitent utiliser les modes d’administration de nicotine alternatifs pour combattre le tabagisme.

L’OMS régulièrement attaquée pour sa position antivape

Pour eux, vapotage, snus, tabac chauffé et sachets de nicotine devraient être acceptés par l’OMS

Depuis toujours, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) adopte une position défensive à l’égard de la cigarette électronique. Malgré les nombreuses preuves qui s’accumulent et qui démontrent que le vaporisateur personnel est l’outil de sevrage tabagique le plus efficace, l’organisme de santé continue d’en décourager l’utilisation. Une position qui lui a déjà été reprochée de nombreuses reprises. En 2018, à l’occasion de la COP8, 70 scientifiques signaient une lettre qui lui était adressée, l’exhortant d’adopter « une approche plus positive à l’égard des nouvelles technologies et des innovations susceptibles de mener plus rapidement à terme l’épidémie de maladies causées par le tabagisme ».

Deux ans plus tard, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, plusieurs experts s’en prenaient à nouveau à l’OMS concernant l’une de ses affiches antivape qui mettaient en scène une fillette âgée d’à peine dix ans. « Pourquoi l’OMS profiterait-elle de la Journée mondiale sans tabac pour cibler l’une des alternatives les plus efficaces et les plus populaires au tabagisme ? », se questionnait par exemple Clive Bates, ancien directeur de l’, organisme de santé britannique.

En 2021, c’était au tour du Royaume-Uni de menacer l’Organisation mondiale de la santé de lui retirer son financement si cette dernière continuait de s’opposer à l’essor du vapotage dans le monde.

Il n’y a aucune justification scientifique à la position de l’OMS selon laquelle les cigarettes électroniques et autres nouveaux produits à base de nicotine devraient être traités de la même manière que les produits du tabac.<span class="su-quote-cite">Ruth Bonita et Robert Beaglehole</span>

Plus tard cette année, à l’occasion de la neuvième édition de la COP9, 100 experts lui adressaient un nouveau courrier qui lui reprochait sa position sur la cigarette électronique, arguant que l’organisme « tourne le dos à une stratégie de santé publique qui pourrait éviter des millions de décès liés au tabagisme ».

Au mois de décembre 2021, c’était au tour de Robert Beaglehole, ex-directeur de l’OMS, de s’en prendre à elle. Lors d’un discours tenu au E-cigarette Summit, il rappelait l’échec de la stratégie antitabac de l’organisme et l’expliquait par « son objectif irréaliste d’abstinence de nicotine et à une résistance obstinée à l’adoption de produits moins nocifs ».

L’oubli du plus important : lutter contre le tabagisme

Il y a quelques jours, Robert Beaglehole est revenu à la charge, accompagné cette fois de Ruth Bonita, une épidémiologiste qui a, elle aussi, été à la tête d’un département de l’OMS de 1999 à 2005. Dans un article publié dans la revue scientifique The Lancet, tous deux font part de la difficulté de « démontrer une association forte et cohérente entre la mise en œuvre des mesures de la CCLAT (Convention-cadre pour la lutte antitabac) et la prévalence du tabagisme et les résultats de la consommation de cigarettes ».

Pour eux, « il n’y a aucune justification scientifique à la position de l’OMS selon laquelle les cigarettes électroniques et autres nouveaux produits à base de nicotine devraient être traités de la même manière que les produits du tabac ». Ils invitent donc l’organisme à apporter un soutien technique aux pays qui envisagent l’utilisation du vapotage et d’autres dispositifs d’administration de nicotine, citant notamment le snus, les sachets de nicotine, ou encore le tabac chauffé.

L’accent doit rester mis sur le problème central de santé publique, à savoir les effets néfastes du tabagisme sur la santé.<span class="su-quote-cite">Ruth Bonita et Robert Beaglehole</span>

Rappelant que le taux de prévalence tabagique a diminué de 49 % en cinq ans en Nouvelle-Zélande, depuis que le pays a adopté une politique positive en faveur du vapotage, ou encore que la Suède enregistre le plus faible nombre de fumeurs dans le monde grâce à l’utilisation du snus, ils soulignent que la volonté de l’OMS de traiter ces produits de la même manière que les cigarettes de tabac représenterait « un pas en arrière ». Un recul qui « favoriserait en fin de compte le marché mondial de la cigarette et pourrait décourager le vapotage ».

« L’accent doit rester mis sur le problème central de santé publique, à savoir les effets néfastes du tabagisme sur la santé », concluent-ils.

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