Vous êtes ici : Vaping Post » Société » Derek Yach : “Pourquoi la lutte contre le tabagisme devrait embrasser l’e-cigarette”

Derek Yach : “Pourquoi la lutte contre le tabagisme devrait embrasser l’e-cigarette”

    Annonce
  • Calumette
  • le petit vapoteur
  • Pulp
  • Vaporesso
  • Innokin
  • Vincent
  • Voopoo

Derek Yach co-fondateur de la Convention-cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la lutte antitabac apporte son soutien à la position du gouvernement anglais en faveur de la cigarette électronique. Il appelle les professionnels de la lutte anti-tabac à s’appuyer sur la cigarette électronique pour en finir avec les goudrons de la cigarette.

“Nous devons agir plus vite pour adopter des réglementations plus intelligentes … Les cigarettes électroniques font partie de la solution”

derek-yach-inbodyDerek Yach, l’un des fondateurs de la Convention-cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la lutte antitabac (FCTC), vient d’apporter un soutien de poids à la position du gouvernement anglais sur la cigarette électronique. Dans un long article”qu’il publie dans la revue américaine Global Health Now, il interpelle les “Croisés” de la lutte anti-tabac et leur explique pourquoi ils devraient “embrasser” l’e-cigarette.

“Des millions de fumeurs ont utilisé la cigarette électronique avec succès pour remplacer leurs cigarettes traditionnelles, réduisant ainsi leur risque de cancers, de maladies cardiaques et pulmonaires” affirme Derek Yach. Toutefois, constate-t-il, ce dispositif est “sous attaque des dirigeants de la lutte antitabac”. Ils “craignent qu’il ne se révèle aussi nocif que la cigarette traditionnelle ou simplement ils ne font pas confiance aux industriels du tabac qui créent certains de ces produits.”

Le professeur Sud-africain a consacré la majeure partie de sa carrière à lutter contre le tabagisme. Alors qu’il était directeur de cabinet au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il a conduit la création du FCTC. “Je peux comprendre [la] position” de ces responsables dit-il. “Mais, les temps ont changé” avec l’émergence de nouveaux produits à risques réduits délivrant de la nicotine.

Ces produits sont “fabriqués par de petites start-ups et des grandes compagnies de tabac qui ont un objectif commun”. Elles veulent offrir aux fumeurs “un produit qui élimine les composants nocifs et mortels du tabac (les goudrons) tout en procurant les doses de nicotine et les sensations qu’ils avaient en fumant. Certaines entreprises investissent désormais des milliards de dollars dans les e-cigarettes en espérant “maintenir un marché pour leurs produits sans tuer leurs consommateurs”.

Fort des récents rapports britanniques, il assène que “les éléments scientifiques en faveur du vapotage arrivent à maturité” : les e-cigarettes sont 95% moins dangereuses que le tabac et la nicotine n’est pas plus nocive pour la santé que la caféine. “Il est temps (…) de recommander aux fumeurs de passer à l’e-cigarette.”

Une étude du Vitality Institute, qu’il co-dirige, a montré une progression de 1800% des mentions du vaporisateur dans les principaux médias américains au cours des deux dernières années. Derek Yach déplore cependant que la plupart des articles se soient concentrés sur des “faits divers alarmistes” : explosions, intoxications d’enfants, ayant eu pour effet de renvoyer de nombreux vapoteurs au tabac.

“Il est temps de mettre fin à la guerre contre les e-cigarettes” et de mettre en œuvre des “réglementations intelligentes”

Le professeur recommande aux gouvernants d’adopter des mesures qui “encouragent les fumeurs à se tourner vers les produits à nocivité réduite”  et durcir celles sur les cigarettes traditionnelles. Il soutient l’appel de “trois éminents économistes de la santé” [1], publié dans le New England Journal of Medicine à “dimensionner les taxes proportionnellement à la nocivité des produits”.

Pour lui, il faut établir un écart de prix très important entre les produits à risque réduit et le tabac classique. Il recommande l’application de taxes très faibles sur les produits à risque réduit pendant au moins 20 ans. II préconise aussi d’augmenter soigneusement les taxes sur le tabac classique au fur et à mesure du déclin des ventes pour maintenir intactes les recettes de l‘Etat.

L’ancien cadre de l’OMS rappelle aussi qu’historiquement le soutien actif des médecins est l’élément clé. “C’est pourquoi, il est également important d’éduquer les médecins aux différences des effets sur la santé de la nicotine et des goudrons”.

Il conclut “nous devons agir plus vite pour adopter des réglementations plus intelligentes dans le but d’accélérer la transition hors du tabac et de ses goudrons – pour la première fois, nous avons à notre disposition des produits éprouvés scientifiquement qui aideront les fumeurs à arrêter. Les cigarettes électroniques doivent faire partie de la solution.”

[1] Frank Chaloupka, David Sweanor et Kennet Warner

2 réponses à “Derek Yach : “Pourquoi la lutte contre le tabagisme devrait embrasser l’e-cigarette””

  1. Vap'libre dit :

    Bon article mais je tiens à apporter une petite correction. Le but des grandes compagnies de tabac n’est purement que financiers et stratégique. Ils veulent récupérer le monopole du VP pour faire couler tout les shop spécialisés et après l’étouffer ou saboter la vrai vap par des cigalike obsolètes et inefficaces qui renverra les vapoteurs au tabac et découragera les fumeurs. Le but des start-up est d’offrir le meilleur matériel doté d’innovation technique révolutionnaire. C’est bien de dire des choses positives mais il faut aller jusqu’au bout dans l’analyse des différent acteurs de la vap.

    • Titan dit :

      D’autant que même s’il n’est qu’à peine esquissé, le vrai but serait d’éradiquer le tabac de la planète, ce qui sera totalement impossible. La clope arrive à se trouver dans des endroits où il n’y a même pas d’eau potable, alors pour trouver un détaillant VP et/ou une prise 220v pour recharger son accu, c’est pas dans la poche!
      Cela dit, excellent article, Ghyslain, et très heureux d’apprendre l’existence de vrais pros de la santé qui ne défendent pas l’indéfendable. Et ce qui fait plaisir, c’est qu’il y a de plus en plus de médecins qui prônent la bonne parole en sachant de quoi ils parlent. Mériteraient d’être Ministres, EUX!