Les conseillers, dans les boutiques de vape, sont très souvent au fait de l’actualité autour de leur sujet de prédilection. Et des menaces qui planent, et qu’ils souhaitent éviter. Ce qui fait d’eux des militants.
Militons, tirlitonton
Les clients dans les boutiques de vape sont des gens comme tout le monde, qui ont leurs soucis : la scolarité du petit dernier qui n’est pas brillante, “qu’est-ce qu’on va faire de lui ?” L’embrayage de la voiture qui ne tient plus qu’à un fil, “où on va trouver l’argent, et sans voiture, pas possible d’aller au travail”, et maman qui est encore tombée cette nuit, “il va falloir songer à la maison de retraite, même si elle ne veut pas, qu’il n’y a pas de place, que c’est cher”.
Tout cela fait que, lorsqu’on parle au client au débotté de droits d’accise, d’interdiction des arômes, de Commission européenne, de rapport Scheer, pour lui, c’est loin, tout ça. Et, soyons honnêtes : à sa place, pour nous aussi, ça serait loin.
Les circonstances ont fait de nous, de moi au moins, et, j’en suis presque certain, de vous aussi, des militants. Nous sommes au fait des tenants et des aboutissants de chaque évènement qui touche la vape, et nous sommes témoins des nuages noirs qui s’amoncellent à l’horizon.
Et beaucoup d’entre nous en veulent à leurs clients de ne pas être conscients, de ne pas être réceptifs à ce qui est, objectivement, une injustice flagrante : le traitement de la vape par la classe politique.
Savoir parler, c’est savoir quand se taire
Pourtant, contrairement à ce que j’entends trop souvent, cette indifférence ne fait pas d’eux “des imbéciles qui se réveilleront quand il sera trop tard”. Oui, ils se réveilleront quand il sera trop tard, mais sur ce sujet-là. Qui vous dit que, de leur côté, ils ne sont pas engagés dans autre chose ?
En discutant, lorsque j’en ai le temps, avec mes clients, j’en vois qui sont engagés dans l’écologie, dans la lutte contre la faim dans le monde, pour les droits de l’Homme. J’en vois aussi qui passent un temps infini à gérer le club de foot, d’échecs ou de poney où vont peut-être vos enfants. J’en vois aussi qui sont juste engagés dans une lutte pour rendre leur propre existence moins difficile.
Oui, notre cause est juste, on parle de la vie de fumeurs, mais elle n’est pas plus prioritaire que d’autres. Et oui, nos clients peuvent aussi être réceptifs au sujet, parce qu’il leur appartient à eux aussi. Mais ce n’est pas à eux de faire l’effort de nous écouter. C’est à nous de faire l’effort de savoir quand et comment leur parler. C’est cela qui fait la différence entre un militant et un fanatique.
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