En Belgique, un médicament administré aux patients souffrant d’une fibrose pulmonaire ne sera désormais plus remboursé à ceux qui auront fumé au cours des 6 derniers mois. L’abstinence tabagique sera contrôlée à l’aide d’un test urinaire.
“Des bons et des mauvais malades ?”
En Belgique, les malades souffrant d’une fibrose pulmonaire ne pourront plus se faire rembourser l’un des traitements s’ils ont fumé au cours des 6 derniers mois. L’abstinence tabagique sera contrôlée par un test urinaire, qui devra se révéler obligatoirement négatif pour ouvrir les droits au remboursement du médicament.
Le Dr Gérard Mathern, pneumologue, se dit consterné par cette politique qu’il juge “irrecevable”. Selon ce professionnel de santé le tabagisme est une dépendance, le patient ne doit pas être considéré comme un mauvais sujet mais comme un malade du tabac. “On ferait un choix entre les bons malades et les mauvais malades ?” s’interroge-t-il. Sur le plan éthique sa vision reste tranchée : “cela est plus que critiquable, c’est condamnable.”
L’ancien secrétaire général de la Société française de Tabacologie (SFT) nous confirme que des tests incrimineraient tous les consommateurs de nicotine, y compris les anciens fumeurs qui continueraient d’utiliser des substituts tels que les patchs ou les gommes, ainsi que les vapoteurs.
Pour ce dernier type de consommateurs la cotinine (métabolite de la nicotine, mesurée dans l’urine) pourrait parfaitement être mesurée en quantité comparable à celle d’un fumeur. De surcroit il n’y a aucun moyen de savoir si une personne qui consomme de la nicotine s’est arrêtée de fumer depuis six mois faute de marqueur à long terme.
Le Dr Benjamin Bondue, pneumologue belge, interrogé par RTL explique pour sa part que cette restriction peut être “difficile” à expliquer aux patients.
La fibrose pulmonaire est une maladie assez rare qui touche environ 1 000 personnes en Belgique (dont approximativement 600 hommes). Elle désigne une forme de cicatrisation excessive du poumon qui génère une insuffisance respiratoire progressive. Les hommes et les femmes qui ne prennent pas de traitement présentent une espérance de vie allant de 3 à 5 ans. Le traitement actuel, le Nintedanib, qui ne guérit pas de la maladie permettrait en revanche de la stabiliser.
Navrant…
encore des dingues