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High Vaping, l’équation du goût

Mis à jour le 25/07/2024 à 17h49
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High Vaping est à la fois une marque de liquide et le nom d’une boutique. Et ce n’est pas un hasard, puisque l’une découle de l’autre. Son patron, Damien Conte, détaille son parcours et ses projets.

Une histoire de fumée

Damien Conte, créateur d'High Vaping

Damien Conte, créateur d’High Vaping

Beaucoup d’histoires dans la vape commencent par le tabac, et Damien Conte ne fait pas d’exception à la règle. “Je fumais deux paquets par jour, se souvient-il. J’étais accro au point que, si je me réveillais pendant la nuit, je fumais une clope avant d’essayer de me rendormir.”

Évidemment, il essaie de se libérer de ce fléau. “J’ai été consulter un tabacologue, qui m’a prescrit la totale, patchs, gommes, etc. Juste avant cela, j’avais essayé le livre La méthode simple pour en finir avec la cigarette, mais en le refermant, j’en avais allumé une”, avoue-t-il. Peu convaincant, donc.

La méthode du tabacologue fonctionne, mais… “J’ai arrêté huit mois, mais dans une souffrance horrible. J’éprouvais les affres du manque constamment, j’étais énervé, et la cigarette que j’ai finalement allumée a été une délivrance, c’était jouissif, je me suis demandé sur le coup pourquoi j’avais voulu arrêter.”

Une deuxième tentative suit. “Cette fois-ci, j’ai tenu trois mois. Ça a été moins difficile, mais ça n’a duré que trois mois…” Sa vie change littéralement un soir, au restaurant. “J’étais avec un ami qui avait ouvert sa boutique de vape. Il m’avait passé son e-cigarette et j’ai vapoté dessus toute la soirée. Là, je me suis rendu compte qu’il se passait quelque chose. Déjà, je ne sortais pas en fumer une entre chaque plat comme je le faisais toujours avant, et, en sortant, je me suis effectivement allumé une cigarette, mais je ne l’ai pas trouvée bonne.”

 

Damien Conte devient vapofumeur pendant un certain temps, et puis… “Je me suis allumé une cigarette, le 29 juillet 2013, et je me suis dit que c’était la dernière. Il y a des dates, comme ça, dont on se souvient, parce que ma vie a changé ce jour-là.” C’était, effectivement, sa dernière cigarette.

Enseigner le sevrage

“À cette époque, j’étais prof de maths, raconte le boss de High Vaping. Puis je suis devenu ingénieur en informatique. Ça me plaisait beaucoup : le côté scientifique, intellectuel, mais rester sur sa chaise devant son ordinateur toute la journée me frustrait. J’aime le contact, enseigner, échanger. Le hasard a fait que je me suis retrouvé à un moment au chômage, et que j’ai discuté avec l’ami qui m’avait prêté sa vape. Il avait une boutique avec un associé, mais ce dernier venait de quitter l’entreprise, et il avait besoin de quelqu’un. Je suis donc parti travailler avec lui, pour apprendre, au début, avant de devenir associé.”

Rapidement, ils s’aperçoivent que l’offre liquide ne satisfait pas tout à fait ni leurs clients, ni eux. “Le 1er août 2015, on a créé High Vaping, notre marque d’e-liquides. Le côté un peu scientifique, un peu cuisine, nous plaisait. On faisait ça de façon décontractée, nos premiers produits étaient fabriqués dans l’arrière-boutique avec des arômes Inawera.” Un côté pionnier, mais qui n’a qu’un temps.

“J’avais un côté bon élève qui veut faire les choses sérieusement, et la TPD est arrivée, ce qui fait qu’il a fallu notifier tous les 10 ml nicotinés. Je me suis mis là-dedans à fond, mais mon associé en est parvenu à la conclusion que ce n’était pas pour lui. J’ai racheté ses parts pour lui permettre de partir.”

Le palier du dessus

À cette époque, High Vaping est proposé dans la boutique éponyme, mais l’ancien ingénieur veut passer à la vitesse supérieure. “J’ai participé au premier Vapexpo à Lyon en 2017, pour développer le BtoB. C’était très amateur, certainement, j’ai commis plein d’erreurs, des choses que je ne recommencerais pas ou ferais différemment, mais c’est comme ça qu’on apprend.”

C’est là qu’est le côté paradoxal de High Vaping : autant la marque a toujours eu du mal à percer en BtoB, restant relativement confidentielle au niveau de la distribution, autant elle a la sympathie et la fidélité d’un grand nombre de vapoteurs.

Damien Conte a d’ailleurs décidé de se recentrer vers la vente directe vers le consommateur, sans fermer la porte au BtoB. “Au fur et à mesure, je resserre mes gammes pour me concentrer sur ce qui plaît à nos clients. Cinq ou six 10 ml nicotinés, une dizaine de 50 ml. Les best-sellers, ce sont en 10 ml nicotinés, le Vegas, un RY4, le Louisiana, un tabac, et le Menthe So fresh. Je suis content, d’ailleurs, tout le monde a son RY4 aujourd’hui, quasiment, mais mes clients qui en ont acheté ailleurs reviennent m’en prendre.”

C’est le Byakug Gan, un liquide au ramboutan et au cactus, qui domine les ventes de 50 ml de la gamme High Vaping. Un liquide aussi difficile à orthographier que facile à aimer, une petite bombe exotique à goûter sans hésiter.

Cependant, un liquide a une place toute particulière. “La 5ème Saison, c’est un liquide que j’ai créé lorsque Mehdi Chiadmi, de CDS Lab, est décédé.” Le cofondateur de CDS Lab a trouvé la mort dans un accident de voiture en 2021, à l’âge de 40 ans. “Mehdi est devenu un ami, c’est grâce à lui que nous produisons les liquides chez CDS Lab.” Damien Conte s’est créé un all day, un liquide gourmand comme ceux qu’il affectionne particulièrement, une façon d’avoir chaque jour une pensée pour Mehdi.

La méthode du patron de High Vaping pour créer des liquides est simple et efficace : “Je pars de ce que je veux, et je mélange les arômes. Ensuite, je goûte et j’équilibre jusqu’à arriver au résultat souhaité.”

Au contact avant tout

Au cœur des préoccupations de High Vaping, le client. “La boutique a déménagé, nous sommes désormais au 4 rue Saint-Roch, dans le premier arrondissement de Paris, en face du jardin des Tuileries, tout près de la rue de Rivoli. Nous étions un peu plus loin avant, dans un plus petit local, et nous avons emménagé dans les anciens locaux d’une imprimerie… Plus précisément, l’imprimerie qui fabriquait les premières étiquettes de High Vaping.” Et, en off, quelques noms de clients prestigieux : la boutique est bien fréquentée.

Avec des locaux plus vastes que le magasin initial, il a pu se lâcher au niveau de l’aménagement et de la décoration. Derrière le comptoir, on retrouve Jeremy Arrestier, le conseiller. “Il fait partie intégrante de High Vaping, sans lui, rien ne serait possible.”

L’ancien prof de maths sait s’entourer, et on retrouve, au nombre de ses références, quelques suspects habituels de la bonne vape. “J’ai fait la formation de Jacques Le Houezec, la Cimvape. Nous sommes très orientés vers les primos et le sevrage tabagique, et il était important d’avoir un certain nombre de connaissances. Il faut savoir conseiller son client, mais aussi lui expliquer.”

Pour passer le périphérique, un site Internet. “Nous venons de le refaire. L’ancien était un peu plus sommaire, il nous fallait quelque chose de plus agréable, et de plus engageant.” Avec un autre suspect habituel : Bertrand Baillot, de Beurk Research, “un bon ami”, qui le conseille régulièrement en matière de graphisme, que ce soit pour les étiquettes ou pour le site. “Je n’écoute pas toujours ses conseils, mais il connaît son domaine !”

Et, au final, c’est ça, High Vaping : des passionnés qui veulent faire leur travail de la meilleure façon possible, d’anciens fumeurs qui veulent faire goûter à d’autres le sentiment de la liberté retrouvée. Pour finalement partager tout cela dans une boutique où il fait bon être, et à travers des liquides qui vous feront passer un très bon moment de vape.

Avec une conclusion inattendue pour les cancres : finalement, les profs de maths sont largement moins barbants qu’ils n’en ont l’air.

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