La cigarette électronique en Finlande
 
Une baisse continue du tabagisme
La Finlande enregistre une diminution continue de son taux de prévalence tabagique. Alors que le pays comptait 14,8 % de fumeurs en 2013, ils étaient 10,6 % en 2020. Seule l’année 2018 a enregistré une augmentation par rapport à l’année précédente, de 0,6 %.
Un pays qui n’aime pas le vaping
Même si la cigarette électronique reste légale en Finlande, le pays la combat de plusieurs manières. D’abord, tous les arômes autres que celui du tabac sont interdits dans les e-liquides. Ensuite, il n’est pas possible de vapoter dans les lieux où il est interdit de fumer.
Les restrictions concernant les emballages ne sont pas en reste puisque les avertissements sanitaires doivent couvrir un minimum de 32 % du packaging des produits de la vape. Le paquet neutre est d’ailleurs obligatoire depuis le 1er mai 2023.
Les derniers articles sur la Finlande
Consultez ci-dessous tous nos articles au sujet de la Finlande.
La Finlande et le vapotage : un pays aux objectifs ambitieux
La Finlande représente un cas particulier dans le paysage européen de la lutte antitabac. Pays nordique connu pour ses politiques de santé publique strictes, la nation scandinave a adopté une approche radicale visant à éliminer totalement l’usage du tabac et de la nicotine d’ici 2030. Cette stratégie ambitieuse, inscrite dans la loi finlandaise depuis 2010 puis élargie en 2016, distingue la Finlande de la plupart de ses voisins européens par son refus catégorique de toute politique de réduction des risques.
Une baisse historique du tabagisme
La Finlande peut se targuer de résultats remarquables dans sa lutte contre le tabagisme. Selon l’Institut finlandais de la santé et du bien-être, le taux de tabagisme quotidien a considérablement diminué au fil des décennies. En 2024, seulement 10% des Finlandais âgés de 20 à 64 ans fumaient quotidiennement, soit 11% des hommes et 9% des femmes. Ce chiffre représente une baisse spectaculaire par rapport aux années précédentes, puisque le pays comptait environ 22% de fumeurs quotidiens en 2019 et près de 25% en 2015.
Cette diminution s’observe particulièrement chez les hommes depuis les années 1960 et chez les femmes depuis les années 2000. Chez les jeunes, les résultats sont encore plus encourageants : en 2025, seulement 3% des garçons et 1% des filles de l’enseignement général fumaient quotidiennement. Toutefois, des disparités persistent selon le niveau d’éducation, les personnes moins diplômées fumant davantage que celles ayant un niveau d’études supérieur.
L’objectif “Finlande sans tabac ni nicotine 2030”
En 2010, la Finlande est devenue le premier pays au monde à inscrire dans sa législation un objectif d’élimination du tabac, initialement fixé à 2040. En 2016, lors de la réforme de la loi sur le tabac, cet objectif a été avancé à 2030 et élargi pour inclure tous les produits contenant de la nicotine, y compris les cigarettes électroniques. Concrètement, l’objectif est considéré comme atteint si moins de 5% de la population adulte consomme quotidiennement ces produits.
Cette approche s’appuie sur une collaboration étroite entre les autorités sanitaires, les organisations non gouvernementales et les décideurs politiques. Le réseau “Finlande sans tabac 2030” rassemble plus de vingt organisations, dont la Société finlandaise du cancer, l’Association finlandaise pour la santé pulmonaire et l’Institut finlandais de la santé et du bien-être.
Une réglementation parmi les plus strictes d’Europe
Depuis 1976, la Finlande multiplie les mesures restrictives. L’interdiction de la publicité pour le tabac date de 1978, suivie de l’interdiction de fumer sur les lieux de travail en 1995, puis dans les restaurants et bars en 2007. En 2012, l’affichage des produits du tabac a été interdit dans les points de vente. Depuis 2023, le conditionnement neutre est obligatoire pour tous les produits du tabac et du vapotage, sans logos, couleurs ou images de marque.
Les espaces sans fumée se sont également étendus : depuis 2022, il est interdit de fumer sur les plages publiques pendant la saison balnéaire et dans les aires de jeux. L’interdiction s’applique même dans les véhicules en présence de mineurs de moins de 15 ans.
La cigarette électronique en Finlande : une réglementation restrictive
Un cadre légal aligné sur les produits du tabac
Depuis 2016, la Finlande applique aux cigarettes électroniques une réglementation similaire à celle des produits du tabac combustibles. La loi sur le tabac impose notamment une licence pour la vente au détail, l’interdiction de la vente à distance, l’interdiction d’affichage sur les points de vente, une interdiction totale de publicité et l’interdiction d’utilisation dans les mêmes lieux que le tabagisme. L’âge minimum d’achat est fixé à 18 ans, et depuis 2025, la possession de cigarettes électroniques est également interdite aux mineurs.
Les liquides pour cigarettes électroniques doivent porter des avertissements sanitaires en finnois et en suédois, couvrant 32% des deux principales surfaces de l’emballage. Depuis 2023, le conditionnement neutre s’applique également aux cigarettes électroniques et aux contenants de recharge.
L’interdiction des arômes : une mesure controversée
L’une des particularités de la réglementation finlandaise est l’interdiction totale des arômes caractérisants dans les liquides de vapotage, mise en place dès 2016. Seul l’arôme tabac est autorisé, ainsi que les liquides sans arôme. Cette interdiction stricte, qui va au-delà des exigences de la directive européenne sur les produits du tabac, vise à protéger les jeunes de l’attrait des saveurs sucrées et fruitées.
Cette mesure a toutefois suscité des contestations juridiques de la part de l’industrie du vapotage, qui a multiplié les recours devant les tribunaux finlandais. L’application de cette interdiction s’est révélée complexe, notamment en raison du grand nombre de produits notifiés et des ventes de liquides aromatisés sans nicotine, commercialisés comme produits alimentaires.
Une accessibilité limitée
L’accès aux cigarettes électroniques en Finlande est particulièrement restreint. En 2017, seulement 5% des détaillants de produits du tabac ou de nicotine disposaient d’une licence pour vendre des liquides contenant de la nicotine. La vente en ligne est totalement interdite, obligeant les consommateurs à se rendre dans des boutiques physiques spécialisées.
Les importations transfrontalières sont strictement encadrées : les voyageurs ne peuvent importer des liquides pour cigarettes électroniques depuis l’extérieur de l’Espace économique européen que s’ils ont été absents de Finlande pendant au moins 24 heures. Cette mesure vise à limiter les achats en provenance de pays voisins où la réglementation est moins stricte.
Des taux d’utilisation parmi les plus bas d’Europe
Les politiques restrictives de la Finlande semblent avoir limité la diffusion du vapotage dans le pays. En 2024, seulement 1% des hommes et des femmes âgés de 20 à 64 ans utilisaient quotidiennement des cigarettes électroniques contenant de la nicotine. Chez les étudiants de l’enseignement supérieur, le taux d’utilisation quotidienne était également de 1% en 2024.
Chez les jeunes, l’utilisation quotidienne de cigarettes électroniques avait diminué entre 2015 et 2021, avant de repartir à la hausse entre 2021 et 2023, notamment chez les filles de l’enseignement professionnel. En 2025, 5% des garçons de l’enseignement général et professionnel utilisaient quotidiennement des cigarettes électroniques, contre 6% des filles en enseignement général et 9% en enseignement professionnel. Cette augmentation a été attribuée aux nouvelles cigarettes électroniques jetables aux designs attractifs et aux arômes variés, qui contournent partiellement la réglementation.
Une taxation dissuasive
Depuis janvier 2017, la Finlande applique une taxe d’accise de 0,30 euro par millilitre sur tous les liquides pour cigarettes électroniques, qu’ils contiennent ou non de la nicotine. Cette taxation, qui double quasiment le prix des liquides les moins chers, constitue un obstacle financier supplémentaire pour les vapoteurs finlandais.
Une stratégie controversée
La Finlande fait figure d’exception en Europe avec son objectif d’élimination totale de la nicotine. Contrairement à des pays comme le Royaume-Uni ou la Suède qui ont adopté des politiques de réduction des risques, la Finlande considère que tous les produits contenant de la nicotine, y compris les cigarettes électroniques et le snus, doivent être éliminés. Cette position est justifiée par la volonté d’éviter toute dépendance à la nicotine dans la population.
Les autorités finlandaises soulignent avoir réussi à réduire le tabagisme sans augmentation parallèle du vapotage, démontrant selon elles qu’il est possible d’atteindre des objectifs de santé publique sans recourir à des alternatives nicotiniques. L’Organisation mondiale de la santé a d’ailleurs salué en 2020 les efforts de la Finlande, affirmant que le pays avait démontré qu’une législation forte pouvait “vaincre les cigarettes électroniques”.
Néanmoins, cette approche fait l’objet de critiques de la part des défenseurs de la réduction des risques, qui estiment que la Finlande prive les fumeurs d’outils potentiellement moins nocifs pour arrêter de fumer. Les disparités socio-économiques en matière de tabagisme restent importantes, et certains experts pointent le manque de services d’aide au sevrage tabagique comme un obstacle majeur à l’atteinte de l’objectif 2030.
Sources
- Finnish Institute for Health and Welfare (THL) – Tobacco statistics
- Tobacco Control Laws – Finland Legal Summary
- World Health Organization Europe – Strong legislation helps defeat e-cigarettes in Finland (2020)
- Ministry of Social Affairs and Health Finland – Tobacco-free Finland 2030
- Global State of Tobacco Harm Reduction – Finland country profile
- BMC Tobacco Control – See you in court: obstacles to enforcing the ban on electronic cigarette flavours and marketing in Finland (2019)
- ASH Finland (Suomen ASH) – Tobacco Act information
- Valvira (National Supervisory Authority for Welfare and Health) – Product control regulations
 
                                 
                                 
			                     
			                     
			                     
			                     
			                     
			                     
			                    






 Genève, Suisse
 Genève, Suisse
			