Effet passerelle, taxes, interdiction des arômes, transformation en médicament… Les recommandations de l’OMS inquiètent.

Rare photo d’un chercheur de l’OMS en train de consulter les recherches sur la cigarette électronique.

Couvrez ces données que je ne saurais voir

Hier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié un communiqué de presse appelant à « une action urgente pour protéger les enfants et les empêcher d’adopter la cigarette électronique ». Éludant volontairement toutes les données scientifiques contredisant son discours, l’organisme poursuit sa croisade antivape au mépris d’un travail de recherche pourtant toujours plus solide sur les nombreux avantages de la cigarette électronique en tant qu’outil de sevrage tabagique.

Dans le document publié, l’OMS indique que le vaporisateur personnel « ne s’est pas révélé efficace pour aider les fumeurs à arrêter de fumer ». Pourtant, si l’on en croit les récentes méta-analyses1,2 publiées par l’organisation Cochrane, reconnue mondialement pour son indépendance, le vapotage serait actuellement l’outil de sevrage tabagique le plus efficace du marché. En fait, la cigarette électronique serait entre 1,5 et 3 fois plus efficace que les patchs de nicotine tant mis en avant par l’Organisation mondiale de la Santé. Des résultats obtenus en analysant les conclusions de plus de 400 études comptant près de 200 000 participants. Des résultats totalement ignorés par l’OMS.

Je demande instamment aux pays de mettre en œuvre des mesures strictes pour dissuader leur population d’utiliser ces dispositifs afin de protéger leurs citoyens, en particulier les enfants et les jeunes.<span class="su-quote-cite">Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS</span>

Toujours d’après le communiqué de presse, il aurait été établi que « les substances toxiques que génèrent les cigarettes électroniques peuvent provoquer des cancers et augmenter le risque de problèmes cardiaques et pulmonaires ». Comme il est de rigueur avec l’OMS, aucune source n’est citée pour justifier ces affirmations. À notre connaissance, aucune étude n’a jamais révélé que vapoter pouvait provoquer le moindre cancer. Sauf si, une fois encore, l’Organisation mondiale de la Santé pioche ses informations dans des études de piètre qualité, voire complètement rétractées, comme celle de Stanton Glantz qu’elle continuait de citer en 2020 près d’un an après son retrait ?

Vapoter conduit au tabagisme

La théorie de la passerelle, qui voudrait que vapoter conduise plus tard à fumer, n’est bien sûr pas oubliée. « Toutes les études montrent que les jeunes qui utilisent des cigarettes électroniques sont presque trois fois plus susceptibles de consommer des cigarettes plus tard dans leur vie », déclare ainsi l’OMS. Toutes les études, vraiment ? Là encore, l’organisme élude volontairement des centaines de recherches ayant démontré le contraire de ce qu’elle affirme. Toutes les analyses scientifiques solides ont démontré que seule une infime proportion de la population utilise une e-cigarette sans avoir fumé auparavant, puis se dirige ensuite vers le tabagisme.

On observe une augmentation alarmante de l’utilisation de la cigarette électronique chez les enfants et les jeunes.<span class="su-quote-cite">Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS</span>

Il y a quelques jours, une équipe de chercheurs menée par le professeur Dautzenberg s’est d’ailleurs intéressée, une nouvelle fois, à la théorie de la passerelle. Curieux de comprendre les conclusions de nombreuses études américaines indiquant que vapoter conduirait à fumer, ils ont procédé à une méta-analyse 3 de 23 d’entre elles. Leurs conclusions indiquent que ces études sont victimes d’un très important biais de sélection. En analysant les données de sous-cohorte puis en extrapolant leurs conclusions à l’ensemble des cohortes, ces études n’auraient en fait pris en compte que 1,3 % des participants. Un seul et unique pour cent qui leur a servi à tirer des conclusions pour les 99 autres. Une piste pour mieux comprendre d’où l’OMS tire ses données pour affirmer que vapoter conduit à fumer ?

Des recommandations alarmantes

Ces nombreuses affirmations erronées conduisent l’Organisation mondiale de la Santé à faire plusieurs recommandations qu’elle espère bien voir suivies par les pays du monde entier. Parmi elles, interdire tous les arômes, limiter la concentration et la qualité de la nicotine, et bien sûr, taxer les produits de la vape. Pour les pays qui souhaiteraient malgré tout autoriser la cigarette électronique, elle recommande de les réglementer comme des médicaments.

Des recommandations en totale opposition avec celles de nombreuses études scientifiques sérieuses, que l’OMS continue de feindre de ne pas voir.

 

Cet article d’opinion n’engage que son auteur et ne représente pas forcément l’avis de la rédaction du Vaping Post.

 


1 Lindson N, Theodoulou A, Ordóñez-Mena JM, Fanshawe TR, Sutton AJ, Livingstone-Banks J, Hajizadeh A, Zhu S, Aveyard P, Freeman SC, Agrawal S, Hartmann-Boyce J. Pharmacological and electronic cigarette interventions for smoking cessation in adults: component network meta‐analyses. Cochrane Database of Systematic Reviews 2023, Issue 9. Art. No.: CD015226. DOI: 10.1002/14651858.CD015226.pub2. Accessed 17 September 2023.

2 Hartmann-Boyce J, McRobbie H, Lindson N, Bullen C, Begh R, Theodoulou A, Notley C, Rigotti NA, Turner T, Butler AR, Hajek P. Electronic cigarettes for smoking cessation. Cochrane Database of Systematic Reviews 2020, Issue 10. Art. No.: CD010216. DOI: 10.1002/14651858.CD010216.pub4.

3 Dautzenberg, Bertrand, Stéphane Legleye, Michel Underner, Philippe Arvers, Bhavish Pothegadoo, and Abdelhalim Bensaidi, 2023 : « Systematic Review and Critical Analysis of Longitudinal Studies Assessing Effect of E-Cigarettes on Cigarette Initiation among Adolescent Never-Smokers », International Journal of Environmental Research and Public Health 20, no. 20: 6936. https://doi.org/10.3390/ijerph20206936.

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