L’Hexagone fait partie des signataires d’un document destiné à faire pression pour interdire les arômes dans la cigarette électronique.
La Commission européenne devrait être prochainement malmenée
Il y a quelques jours, nous vous rapportions la proposition du Danemark et d’autres pays d’interdire les arômes pour la cigarette électronique. Une proposition qui sera présentée dans deux jours lors d’un conseil européen qui ressemblera tous les ministres de la Santé des pays membres de l’UE. Il y a quelques minutes, un document confidentiel a filtré. Ce dernier souligne que le choix de produits à base de tabac et de nicotine « s’est accru de manière exponentielle » au cours des dernières années et que « nombre d’entre eux sont explicitement commercialisés pour attirer les enfants et les adolescents – par exemple avec des arômes de pastèque, de fraise, de chewing-gum, de chocolat, etc. ».
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Selon lui, ces produits seraient commercialisés de manière « agressive » auprès des plus jeunes, une tactique « qui fonctionne ». En découlerait une « dépendance à la nicotine précoce » qui conduirait à une consommation de nicotine tout au long de la vie, « y compris le passage au tabagisme ».
Selon les signataires de ce document, la législation européenne actuelle serait insuffisante puisqu’il resterait possible, dans les pays où certains produits sont interdits, de les faire venir de l’étranger, depuis des régions où la législation les autorise. « Nous avons besoin d’une solution européenne ambitieuse si nous voulons nous attaquer efficacement à ce problème et protéger nos enfants et nos jeunes des effets nocifs de la nicotine et des produits qui, en outre, peuvent constituer une porte d’entrée vers les produits du tabac », complètent-ils.
Interdire les arômes et restreindre le taux de nicotine
Parmi les initiatives qui seront proposées dans deux jours pour répondre à ces problématiques, une interdiction des arômes dans les produits à base de nicotine, une limitation de la teneur en nicotine dans ces produits, et, « le cas échéant », leur interdiction pure et simple.
« Nous demandons donc à la nouvelle Commission européenne d’agir et de présenter au plus vite des propositions pour nous aider à protéger nos enfants et nos jeunes des effets nocifs du tabac et des produits à base de nicotine. Plus largement, nous demandons à la Commission de lancer un débat sur les produits à base de nicotine, tout en lui permettant d’examiner l’éventail des réglementations possibles, qui pourraient permettre aux États membres d’interdire également des catégories de produits définies », conclut le document.
Parmi les signataires de ce document se trouvent plusieurs pays dont la France. L’Hexagone est accompagné de l’Allemagne, du Danemark, de l’Estonie, de l’Espagne, de l’Irlande, de Malte, des Pays-Bas, de la Finlande, du Luxembourg, de la Slovénie ainsi que de la Pologne.
Si, comme le rappelait Jean Moiroud, Président de la FIVAPE, le Conseil n’a aucun pouvoir décisionnaire, celui-ci pourrait faire pression sur la Commission européenne afin que ces idées soient, au mieux débattues, et au pire, adoptées.
La France, accompagnée de ses alliés, vient ainsi de poser la première pierre d’une potentielle interdiction des arômes à venir dans toute l’Europe.
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