Dans une lettre adressée à la Food and Drug Administration, 29 procureurs généraux demandent de rejeter les demandes d’autorisation de mises sur le marché de tous les produits de la vape aromatisés.
Quand la justice se prend pour un scientifique
Le document, long de presque 10 pages, commence très fort puisqu’il met en avant le fait que la science ne connaît pas encore toute l’ampleur des risques pour la santé posés par les e-cigarettes et la toute nouvelle génération de produits à base de nicotine par voie orale – y compris la façon dont leurs effets nocifs se comparent à ceux des produits du tabac traditionnels.
De quoi sérieusement se questionner sur les connaissances des signataires de cette lettre, puisque contrairement à leurs dires, il est scientifiquement prouvé, et ce depuis plusieurs années, que vapoter est beaucoup moins nocif que fumer. Le ministère de la santé britannique allant jusqu’à parler d’une réduction des risques de l’ordre de 95 %, au minimum.
Cependant, comme indiqué peu après, les hommes de loi justifient leurs préoccupations par leur vaste expérience des dangers des produits du tabac combustibles. Peut-être un premier indice pouvant expliquer pourquoi ils semblent autant déconnectés de la réalité. Leur vaste expérience du tabagisme pouvant difficilement être utile dans le cadre d’un produit dont l’objectif est justement de le combattre.
Les jeunes vapotent, mais fument moins, un drame national
Ils attirent ensuite l’attention de la Food and Drug Administration sur le fait que de plus en plus de jeunes vapotent, parlant d’un taux de 1,5 % en 2011, qui serait passé à 11,7 % en 2017, puis 27,5 % en 2019.
Outre le fait que ces chiffres soient contestables puisque variant selon les sources, il est important de noter que les procureurs généraux ne les comparent jamais à ceux du tabagisme pour cette même population. Pourtant, de nombreuses études ont démontré que le taux de prévalence tabagique des jeunes aux USA n’a cessé de diminuer depuis l’arrivée sur le marché de la cigarette électronique.
Difficile alors de comprendre en quoi le fait que de moins en moins de jeunes fument parce qu’ils sont passés à un produit moins dangereux, représente un problème.
La réduction des risques décidément inconnue au bataillon
Non contents de s’en prendre au vaporisateur personnel, outil de sevrage tabagique scientifiquement reconnu comme le plus efficace pour arrêter de fumer, les signataires de la lettre alertent également la FDA sur l’augmentation de l’utilisation des sachets oraux contenant de la nicotine.
Là encore, le fait que ce genre de produits ait été reconnu comme moins nocif que le tabagisme ne semble pas intéresser les auteurs du document, qui préfèrent mettre en avant l’augmentation de leur utilisation, sans parler du fait qu’ils contribuent aussi, probablement, à la réduction du nombre de jeunes fumeurs aux États-Unis.
Interdire tout ce qui fait de la vape un outil efficace, la seule solution
Fort heureusement, les procureurs ont la bonne idée, dans leur lettre, de ne pas se contenter de souligner les problèmes, mais de proposer des solutions.
La première, interdire le menthol ainsi que tous les autres arômes, pour tout produit à base de nicotine qui n’a pas été approuvé par la FDA comme produit de désaccoutumance. Et ce malgré le fait, qu’une fois encore, plusieurs études scientifiques ont démontré que les arômes jouent un rôle majeur dans le succès du sevrage tabagique grâce à la cigarette électronique.
La seconde, limiter la quantité de nicotine dans les e-cigarettes et les produits à base de nicotine par voie orale.
Malgré le fait, qu’une fois de plus, plusieurs recherches aient démontré qu’arrêter de fumer avec un produit contenant un taux de nicotine trop faible est compliqué, pour ne pas dire impossible.
Et enfin, exiger une vérification efficace de l’âge pour l’accès au matériel promotionnel sur Internet et sur les sites de médias sociaux.
Les signataires indiquent que la Food and Drug Administration a, dès maintenant, le pouvoir d’aller dans la bonne direction en refusant toutes les demandes de PMTA pour les produits de la vape ne répondant pas à ces critères de restriction.
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