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USA : la cigarette électronique coûterait plus cher à la sécu’ que les clopes

Mis à jour le 28/06/2022 à 15h33
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Voilà la conclusion d’une nouvelle étude américaine dont seule la bêtise égale les imprécisions.

Vous avez vapoté 1 fois ? 1 000 fois ? C’est pareil, ne vous inquiétez pas

Homme en train de rigolerVoilà plusieurs semaines que nous n’avions pas eu droit à une étude poubelle concernant la cigarette électronique. Heureusement, grâce à quelques chercheurs de l’UC San Francisco School of Nursing, nous voilà servis. La recherche (1) en question, baptisée Healthcare utilisation and expenditures attributable to current e-cigarette use among US adults, a été publiée dans la revue médicale Tobacco Control. En utilisant des données datant de 2015 à 2018, celle-ci s’est penchée sur les coûts de santé engendrés par le vapotage. Si l’on en croit ses auteurs, « les coûts des soins de santé attribuables à l’utilisation de l’e-cigarette sont déjà plus importants que nos estimations des coûts des soins de santé attribuables à l’utilisation du cigare et du tabac sans fumée ». Mais comment expliquer un tel résultat ?

D’abord, il convient de noter que la manière dont ont été classés les 109 133 participants est pour le moins étrange. Tous ont été dispatchés en 4 groupes : 

  1. Vapoteurs exclusifs actuels : toutes les personnes qui ont déjà utilisé une cigarette électronique au moins une fois dans leur vie, et au moins une fois au cours des 30 derniers jours. Autrement dit, une personne qui a vapoté il y a 5 ans pour essayer, et qui a remis ça lors d’une unique soirée entre amis la semaine dernière, était classée comme vapoteuse. Au même titre qu’une personne qui ne quitte jamais sa vape au quotidien.
  2. Polyvapoteurs actuels : les participants similaires à ceux de la première catégorie, mais qui ont également fumé un maximum de 100 cigarettes au cours de leur vie, ou utilisé un autre produit du tabac.
  3. Utilisateurs d’autres produits du tabac : tous les autres gens qui n’entraient pas dans les catégories précédentes.
  4. Non-utilisateurs de quoi que ce soit : les personnes n’ayant jamais fumé ni vapoté.

En observant le détail de ces catégories, il semble déjà difficile de prendre cette étude au sérieux. Comment peut-on classer un vapoteur quotidien depuis 5 ans dans la même catégorie qu’une personne qui n’a vapé que 2 fois en 10 ans ? De plus, les chercheurs indiquent avoir ajouté à leurs calculs, « d’autres variables indépendantes qui ont été sélectionnées sur la base d’études antérieures qui examinaient les dépenses de santé attribuables au tabagisme, au cigare et à la consommation de tabac sans fumée ». Lesdites variables n’étant bien sûr pas citées, il est impossible de vérifier le moindre résultat. Sans parler du fait qu’il paraît compliqué, une fois de plus, de comprendre quels problèmes de santé pourraient avoir en commun des personnes qui ont peut-être fumé toute leur vie, et quelqu’un qui a vapoté 2 fois pour essayer. 

Un genoux cassé ? C’est la faute de la vape

Mais cette manière de catégoriser les participants n’est pas la seule bizarrerie à relever dans ce travail. Le second concerne les actes médicaux pris en compte afin de calculer ce que coûte un vapoteur en soins de santé. Les auteurs indiquent ainsi avoir pris en compte « les nuits d’hôpital, les visites aux urgences, les visites chez le médecin, et l’appel d’un docteur à domicile ». Puisque les données utilisées pour cette étude n’indiquaient pas le détail des prestations effectuées, un vapoteur qui aurait été aux urgences après s’être coupé un orteil en passant la tondeuse à gazon aurait coûté de l’argent au système de santé américain, à cause du vapotage. Une personne qui aurait, par mégarde, consommé un pot de crème fraîche périmée lors d’un repas et qui aurait été prise de violents vomissements au point d’appeler un médecin à domicile aurait elle aussi coûté de l’argent au système de santé publique, à cause de la vape ! Décidément, la cigarette électronique semble être responsable de tous les maux de la société outre-Atlantique. 

Toutes ces imprécisions, qui n’ont pas empêché les chercheurs de réaliser leur travail, ne les empêchent pas non plus de conclure : 

« Le fardeau économique associé à l’utilisation de la cigarette électronique est substantiel ». Bravo. Et dire que cette étude a été en partie financée par la Food and Drug Administration (FDA), organisme chargé de la gestion de la santé publique aux États-Unis… 


(1) Wang Y, Sung H-Y, Lightwood J, et al. Tob Control Epub ahead of print. doi:10.1136/tobaccocontrol-2021-057058 (au format PDF)

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