Une analyse fondamentalement erronée, un rapport inquiétant ou encore épouvantable, les réactions n’ont pas manqué suite à la publication du dernier rapport de l’OMS sur la vape.
Une position qui ne passe pas
L’actualité de cette semaine est incontestablement marquée par la publication d’un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à propos de la cigarette électronique. Pour la première fois, l’organisme a rédigé un document de plus de 200 pages, exclusivement centré autour du vapotage. Citant une étude frauduleuse, refusant de reconnaître la réduction des risques offerte par le vaporisateur personnel par rapport au tabagisme, et prétextant que les effets du vapotage sur la santé sont toujours totalement inconnus, l’analyse n’a pas manqué de faire réagir les défenseurs de l’outil de sevrage tabagique.
John Dunne, directeur général de l’UK Vaping Industry Association (UKVIA), s’est exprimé pour parler d’un rapport qui va à l’encontre des preuves scientifiques, du bon sens et de la réduction des risques. Il a ajouté trouver très suspect qu’une organisation prétendument opposée au tabagisme puisse faire autant pour condamner un produit qui peut réellement résoudre le problème.
Le professeur John Britton, épidémiologiste à la University of Nottingham, note que cette nouvelle prise de position de l’OMS démontre qu’elle n’a toujours pas compris la différence fondamentale entre l’addiction au tabac, qui tue des millions de personnes chaque année, et l’addiction à la nicotine, qui ne tue personne.
Pour le docteur Jamie Hartmann-Boyce, chercheur principal en comportements de santé à la University of Oxford, le rapport de l’OMS ne doit pas décourager les fumeurs de passer à un produit alternatif, dont il est prouvé qu’il est moins nocif pour eux et leur entourage.
Le docteur Derek Yach, président de la Foundation for a Smoke-Free World, association fondée par le cigarettier Philip Morris, indique que l’analyse de l’OMS est fondamentalement erronée.
David Jones, député faisant partie du groupe parlementaire multipartite sur le tabagisme et la santé du Royaume-Uni (APPG), a quant à lui déclaré que la position de l’OMS était bizarre. Il note que l’organisme de santé a tout simplement tort.
Aux États-Unis, Cliff Douglas, directeur du réseau de recherche sur le tabac du University of Michigan Tobacco Research Network, et ancien vice-président de l’American Cancer Society, explique qu’il est inquiétant de constater que l’OMS continue d’intensifier ses efforts pour détruire la seule version de la réduction des risques dont le potentiel dépasse de loin celui de toutes les autres pour réduire les maladies et sauver des vies au niveau mondial.
Ce rapport de l’Organisation mondiale de la santé, acheté et payé par un milliardaire américain blanc prohibitionniste partial, érode encore plus la légitimité et la pertinence de l’OMS en matière de santé publique mondiale, déclare de son côté Charles Gardner, directeur de l’International Network of Nicotine Consumer (INNCO).
Clive Bates, expert reconnu dans le secteur de la lutte antitabac et ancien directeur d’Action on Smoking and Health (ASH) au Royaume-Uni, note qu’il est impossible de dépasser les premières pages de cet épouvantable rapport sans rencontrer des points de discussion militants, des déclarations fausses ou trompeuses et des idées politiques vraiment pauvres visant le vapotage et d’autres alternatives à faible risque au tabagisme.
Bien sûr, certaines associations françaises n’ont pas manqué de réagir à leur tour, à l’image de SoVape, qui parle d’un rapport rempli d’allégations toutes contredites par les faits et la science.
Enfin, le site internet Global State of Tobacco Harm Reduction (GSTHR), a quant à lui noté que l’OMS et son principal bailleur de fonds, ont une nouvelle fois tenté de détourner l’attention des années d’échec de la stratégie de lutte antitabac mise en place par l’Organisation mondiale de la santé.
L’OMS, éternelle ennemie de la vape ?