Le vapotage est-il responsable de certaines maladies ? Peut-on lui attribuer des pathologies particulières ? Éléments de réponse.

Le vapotage provoque-t-il des maladies ?

Les données actuellement disponibles n’indiquent pas que l’utilisation d’une cigarette électronique provoque de maladies particulières. Le vapotage ne reste toutefois pas une habitude de consommation dénuée de tout risque et doit être uniquement réservée aux fumeurs désireux de se sevrer du tabagisme.

L’arrêt du tabac à l’aide du vapotage peut être encadrée par un professionnel de santé.

Une question à traiter avec prudence

Les effets de la cigarette électronique sur la santé sont un sujet complexe. De par la relative nouveauté de ces produits, la science n’en est qu’aux balbutiements de ses connaissances. De plus, afin de récolter les données les plus solides qui soient, la mise en place de longues études épidémiologiques est nécessaire. Des études coûteuses dont les financements sont bien souvent très difficiles à obtenir. De fait, il n’est pour l’instant possible que de rapporter les résultats des analyses qui ont déjà été faites, sans pour autant pouvoir affirmer que leurs conclusions seront valables indéfiniment.

À l’heure actuelle, les données disponibles concernant les effets de la cigarette électronique sur la santé sont rassurantes. Comparé au tabagisme, le vapotage serait beaucoup moins nocif. Selon les études 1, 2, 3, la réduction de la nocivité de l’e-cigarette par rapport au tabac fumé serait comprise entre 95 % et 98 %. Vapoter ne serait donc pas entièrement dénué de risque, mais resterait bien moins dangereux que fumer.

S’il n’existe pour l’instant aucune maladie qui soit directement attribuée au vapotage, l’utilisation d’une cigarette électronique peut quand même provoquer divers effets secondaires comme une sécheresse de la bouche, une toux, ou encore une irritation de la gorge. Il est également possible de ressentir des nausées dans certains cas, souvent signes d’un surdosage en nicotine. Au contraire, des maux de tête pourront être le signe d’un sous-dosage en nicotine ou d’une déshydratation, explique le tabacologue Jacques Le Houezec. Si ces effets secondaires peuvent paraître inquiétants, il n’est pourtant pas nécessaire de s’affoler puisqu’ils sont bien souvent des symptômes temporaires, inhérents à l’arrêt du tabagisme et non au vapotage lui-même. L’utilisation d’un vaporisateur personnel peut également provoquer une déshydratation de par la composition des e-liquides contenant certaines substances aux propriétés hygroscopiques (qui retient l’humidité), comme le propylène glycol.

Bien qu’il existe désormais un consensus au sein d’une partie de la communauté scientifique pour reconnaître que vapoter est moins nocif que fumer, l’utilisation d’une cigarette électronique n’est pas pour autant un acte anodin. Le vapotage doit uniquement être réservé aux fumeurs à la recherche d’un substitut nicotinique.

En 2020 et 2023, l’institut Cochrane publiait deux méta-analyses regroupant plusieurs centaines d’études qui concluaient que la cigarette électronique est l’outil de sevrage tabagique le plus efficace 4, 5.

Attention aux fausses informations

Au cours de l’année 2018, une étude faisant le lien entre vapotage et maladies cardiaques était publiée. Largement reprise par les médias du monde entier, elle affolait une partie des vapoteurs. Près de deux ans plus tard, cette étude était finalement rétractée par ses auteurs suite à plusieurs malversations faussant ses conclusions, qui avaient été relevées par la communauté scientifique.

L’année suivante, plusieurs décès de vapoteurs ont été enregistrés aux États-Unis. Dans la précipitation, la cigarette électronique a été accusée d’en être responsable. Suite à plusieurs analyses et enquêtes, il s’est avéré que toutes les victimes avaient en fait consommé des e-liquides au THC, vendus au marché noir, et contenant un additif (acétate de vitamine E) ayant provoqué leur décès. Malgré l’hystérie médiatique autour de ces cas, le vapotage a bien été officiellement mis hors de cause par les institutions américaines.

La liste des études trompeuses sur la cigarette électronique est longue. Nous avons répertorié certaines d’entre elles dans notre article rassemblant les pires recherches sur le vapotage.


Notes et références

1 Britton, J. and I. Bogdanovica, Electronic cigarettes : A report commissioned by Public Health England London, 2014.

2 McNeill A, Brose LS, Calder R, Hitchman SC, Hajek P, McRobbie H : E-cigarettes : an evidence update – A report commissioned by Public Health England, 2015.

3 Nutt, D.J., et al., Estimating the harms of nicotine-containing products using the MCDA approach. European addiction research, 2014. 20(5): p. 218-225. DOI: 10.1159/000360220.

4 Hartmann-Boyce J, McRobbie H, Lindson N, Bullen C, Begh R, Theodoulou A, Notley C, Rigotti NA, Turner T, Butler AR, Hajek P. Electronic cigarettes for smoking cessation. Cochrane Database of Systematic Reviews 2020, Issue 10. Art. No.: CD010216. DOI: 10.1002/14651858.CD010216.pub4.

5 Lindson N, Theodoulou A, Ordóñez-Mena JM, Fanshawe TR, Sutton AJ, Livingstone-Banks J, Hajizadeh A, Zhu S, Aveyard P, Freeman SC, Agrawal S, Hartmann-Boyce J. Pharmacological and electronic cigarette interventions for smoking cessation in adults: component network meta‐analyses. Cochrane Database of Systematic Reviews 2023, Issue 9. Art. No.: CD015226. DOI: 10.1002/14651858.CD015226.pub2.

Cet article ne constitue pas un avis médical. En cas de doute, rapprochez-vous d’un professionnel de santé.

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