La fuite d’un document confidentiel indique que l’Union européenne se serait vue recommandée une interdiction des sachets de nicotine.
Une recommandation qui interroge
L’information provient d’un rapport confidentiel ayant atterri par erreur sur le bureau de Charlie Weimers, membre du parti démocrate de Suède et député européen depuis 2019. Dans un post rédigé sur X (ex-twitter), l’homme politique attaque un document censé être présenté aux États membres de l’Union européenne cette semaine, qui recommanderait l’interdiction des sachets de nicotine en Europe.
Comme le montre l’extrait ci-dessus, le rapport ferait l’apologie du succès de l’interdiction du SNUS en Europe, qui assurerait un « haut niveau de protection » de la santé publique, tout en relevant un challenge posé par « les nouveaux produits », qui requerraient que cette interdiction soit étendue aux « produits oraux » contenant de la nicotine, c’est-à-dire le white snus, cette poudre dont le tabac est remplacé par des fibres accompagnées de nicotine.
Selon le député européen, « que l’interdiction du snus de l’UE soit un succès est complètement faux ». Il pointe du doigt le fait que « c’est en fait le snus qui fait de la Suède le seul pays de l’UE qui est sur le point d’atteindre l’objectif de l’ONU d’une société sans tabac (définie comme moins de 5% de fumeurs), ce qui a sauvé de nombreuses vies ». Pour lui, une interdiction des sachets de nicotine représenterait « un coup dur pour la tentative d’éradiquer le tabagisme » au sein de l’Union européenne.
La Suède ne serait pas épargnée
Il relève également que si son pays, la Suède, possède une dérogation lui permettant de continuer de vendre du SNUS, cette exception ne s’applique pas aux sachets de nicotine. De fait, si les sachets de nicotine devaient être interdits en Europe, la Suède n’y échapperait pas. « Les hommes ont largement choisi de ne pas fumer en faveur du snus, tandis que les femmes qui recherchent des alternatives moins dangereuses sont plus susceptibles de choisir le white snus. Par conséquent, une telle interdiction frapperait particulièrement les femmes », note-t-il.
Il appelle donc son gouvernement à « indiquer clairement » son opposition à la mesure de ce rapport signé par des consultants qui travaillent pour la DG Santé, qu’il décrit comme des « bureaucrates de la santé de l’UE ».
Depuis quelques mois, les sachets de nicotine connaissent un succès grandissant auprès des fumeurs. Représentant un risque pour la santé inférieur au tabagisme de 98 % selon une étude britannique1 publiée dès l’année 2014, leur interdiction marquerait un véritable frein à l’application du principe de réduction du risque tabagique au sein de l’Union européenne. Un frein qui pourrait s’accompagner d’autres dans le cadre de la future révision de la TPD.
1 Nutt, D.J., et al., Estimating the harms of nicotine-containing products using the MCDA approach.European addiction research, 2014. 20(5): p. 218-225. DOI: 10.1159/000360220
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