Pour la première fois de son histoire, l’industrie de la vape a été invitée à la Maison-Blanche, afin de débattre sur l’interdiction des arômes dans les e-liquides souhaitée par certains décideurs politiques. L’occasion pour certains des défenseurs de la réduction des risques, de faire entendre leur voix au plus haut sommet de l’état.

Une réunion historique

Voilà maintenant des années que le vapotage est un réel sujet de discussion aux Etats-Unis. Encensée par certains, combattue par d’autres, non, la cigarette électronique ne passe pas inaperçue outre-Atlantique. Et si de nombreuses études ont prouvé qu’elle était à ce jour, l’outil de sevrage tabagique le plus efficace, elle est aussi, pour certains activistes anti-vape, parents d’élèves, et même professionnels de santé, l’objet ayant le pouvoir de « rendre accro à la nicotine », au même titre que les cigarettes combustibles.

Mais alors que faut-il faire de la cigarette électronique ? Le fait qu’elle aide des adultes à arrêter de fumer, excuse-t-il le fait que de plus en plus de mineurs l’utilisent ? Même si selon plusieurs études, la vape est principalement essayée par des jeunes ayant déjà eu une expérience avec le tabac.

Voilà en tout cas certaines des questions qui ont été posées le 23 novembre dernier, lors d’une rencontre à la Maison-Blanche, entre l’industrie de la vape, ses détracteurs, des professionnels de santé, et le Président des Etats-Unis, Donald Trump.

Des années de débat

La cigarette électronique pose question aux USA depuis maintenant plus de 4 ans.

En effet, dès décembre 2016, un rapport du Surgeon General indiquait que « la vape est le produit du tabac le plus utilisé par les jeunes », et que son utilisation « dépasse celle de la cigarette combustible » pour cette génération.

Ainsi, à l’époque déjà, le vapotage des plus jeunes était une préoccupation dans le pays. Et à l’époque déjà, divers experts et autres scientifiques indiquaient que non, le fait que la cigarette électronique soit utilisée par des mineurs, n’est pas un problème de santé publique.

Depuis la publication de ce rapport, les années ont passé, et la question est demeurée. Sans cesse, de nouvelles recherches ont indiqué que l’utilisation d’un vaporisateur personnel augmente chez les moins de 18 ans, et sans cesse, des experts ont expliqué que ce fait n’avait rien de négatif, notamment car tous ces jeunes qui vapotent, sont autant de jeunes qui ne fument pas. Et puisque vapoter est considéré comme étant au moins 95 % moins nocif que fumer, n’est-ce pas une bonne nouvelle ?

Une prise de position qui traine

4 années se sont écoulées depuis la publication de ce rapport du Surgeon General, et les choses n’ont pourtant que peu évolué.

Les études qui mettent en lumière les avantages de la vape se sont multipliées, tandis que celle qui indiquent ses faiblesses se sont additionnées. Les pro-vape ont continué de défendre le produit qu’ils croient être capable de combattre le tabagisme, et les anti-vape ont continué de lutter contre ce produit qu’ils pensent être le tabagisme…

Et ce face à face sans vainqueur n’a épargné personne.

En effet, sans prise de décision officielle et politique concernant le vapotage, les Etats des USA ont du agir par eux-mêmes, chacun dans leur coin, et chacun de la manière qu’ils pensaient être la meilleure.

Ainsi, il y a quelques mois seulement, suite au recensement de problèmes pulmonaires chez plusieurs centaines de vapoteurs américains, de nombreux Etats ont tout simplement choisi d’interdire la vape.

Une décision qui a particulièrement heurté les défenseurs de la réduction des risques pour qui, empêcher l’accès à la cigarette électronique, revient à laisser mourir les gens de leur tabagisme.

La résistance s’organise

Si ce face à face aurait pu continuer longtemps, c’était sans compter sur l’intervention de Donald Trump, le 11 septembre dernier, qui a officiellement demandé à son administration de lancer une procédure afin d’interdire les e-liquides aromatisés sur tout le territoire américain.

Ce que défenseurs et détracteurs de la vape attendaient depuis longtemps s’est produit. Le gouvernement s’est enfin exprimé sur le sujet du vapotage, de façon claire, nette et précise.

Une prise de position que les défenseurs du vaping ont naturellement considéré comme un véritable désastre en matière de santé publique. En effet, que deviendront les millions de fumeurs quotidiens aux USA, si on les prive de leur meilleure chance de se sevrer de leur tabagisme ?

Alors, suite à cette annonce, particuliers et professionnels vapoteurs ont organisé la résistance.

De nombreuses manifestations ont été conduites devant la Maison-Blanche, et lors de divers déplacements du Président des Etats-Unis. Leur but ? Défendre le vapotage et rappeler au principal décideur du pays, que la vape a le potentiel de sauver des vies.

Et si ce petit mouvement de défense du vapotage, aurait pu se cantonner à l’action d’une dizaine de fanatiques seulement, l’histoire s’est en fait déroulée tout autrement.

Dans la rue ou sur les réseaux sociaux, la défense du vapotage s’est organisée et a pris de l’ampleur. Une ampleur telle que selon le New York Times, certains conseillers de Donald Trump l’auraient fortement incité à revenir sur cette décision d’interdire les arômes, à cause des « répercussions électorales que cela pourrait engendrer ».

L’industrie de la vape enfin écoutée ?

Probablement effrayé par ces conseils, Donald Trump du alors réagir. Et que demande l’industrie de la vape depuis toujours ? Être écoutée.

Est prise alors, la décision d’une rencontre historique. Une rencontre entre le Président des Etats-Unis, des professionnels de santé, des activistes anti-vape et… l’industrie du vapotage.

Ainsi, le 23 novembre, l’industrie de la vape a été reçue à la Maison-Blanche.

Durant plusieurs heures, défenseurs et détracteurs du vapotage se sont affrontés, face à un Donald Trump que les médias sur place ont décrit comme ayant joué le rôle de « modérateur ».

« Trump a gardé les bras croisés et a observé attentivement pendant que les représentants de la médecine et de l’industrie discutaient de l’idée d’interdire les produits du vaping aromatisés » écrit ainsi CNN.

Difficile pour l’heure de savoir ce qui ressortira de cette rencontre.

Mais les représentants de l’industrie sur place, tels que Gregory Conley, Président de la Vapor Technology Association (VTA), ont indiqué que Donald Trump a semblé « comprendre que l’interdiction des arômes n’est pas une bonne idée ».

Pour eux, « l’histoire s’est écrite » lors de cette rencontre. Et chaque vapoteur américain devrait, aujourd’hui, avoir plus d’espoir qu’hier, quant à l’avenir de la vape sur le territoire.

Ci-dessous, la traduction du post Facebook de Glenn Frazier Cate, membre de la VTA :

 

Aujourd’hui, l’histoire a été écrite. L’industrie de la vape avait enfin une place à la table. Et pas à n’importe quelle table. Celle du Président.

Il semble comprendre qu’une interdiction totale n’est pas une bonne idée. J’espère qu’il a compris que des personnes financées par Bloomberg et Big Tobacco mentent et aiment utiliser les enfants comme des pions.

Mais en vérité, ils ne se soucient pas des enfants, des fumeurs adultes ou des vapoteurs. Ils ne s’intéressent qu’à leur argent.

Mitt Romney a montré quel politicien arrogant et suffisant il est. Il ne se soucie pas des employés ou des fumeurs au salaire minimum. Protégez cet argent de la MSA, espèce de c*nnard pompeux.

Quant à Juul, ils ont encore une fois montré qu’ils diraient ou feraient n’importe quoi pour survivre. Ils ne sont pas de notre côté. Ils auraient donné leurs propres mères à Epstein pour sauver leurs fesses.

Merci à Tony Abboud, à Greg Conley et à tous ceux qui ont dit la vérité aujourd’hui.

Aujourd’hui, j’ai plus d’espoir, et vous devriez en avoir aussi.

 

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