La fondation de Derek Yach n’en finit pas de susciter la polémique. C’est au tour de John Seffrin, ancien directeur général de l’American Cancer Society (ACS), de recevoir les coups.
Le tort de l’ancien directeur général de l’ACS ? avoir été cité dans le communiqué de presse annonçant la création de Smoke Free World “le monde doit agir avec plus d’urgence et de créativité pour réduire le taux de tabagisme chez les adultes et prévenir le cancer, les maladies cardiaques et les maladies pulmonaires“. La Fondation selon lui devrait “apporter une nouvelle énergie, les ressources nécessaires et une expertise significative à la lutte contre le tabagisme“en finançant “des recherches cruciales pour aider à éliminer les lacunes scientifiques” et en aidant à “accélérer le rythme des progrès pour le milliard de fumeurs dans le monde, dont la plupart cherchent à cesser de fumer“.
Une partie de la communauté du contrôle du tabac et l’OMS ont condamné cette initiative en raison de son financement, elle recevra en effet 80 millions de dollars par an pendant douze ans de Philip Morris International (PMI), soit un milliard de dollars au total. Pour illustrer leur défiance, nombreux la dénomment “la fondation PMI”.
Ancien directeur général de l’ACS, John Seffrin était particulièrement connu à l’époque pour ses prises de position et des mots particulièrement durs à l’encontre de l’industrie du tabac « les compagnies du tabac se comportent comme des terroristes et ont eu plus de succès qu’Al-Qaïda ». Surpris de ce soutien, Paul Goldberg, rédacteur en chef et de éditeur de The Cancer Letter l’a interrogé sur sa position dans l’organisation.
Dans un mail reproduit sur le site “The Cancer Letter”, John Seffrin réaffirme son soutien à la fondation du Dr. Dereck Yach, dont les objectifs convergent avec les siens, notamment concernant la prévention des risques liés au tabagisme et l’objectif d’une réduction du nombre de fumeurs sur la planète.
Afin de relativiser les nombreuses controverses concernant l’implication financière de PMI au sein de la fondation, il explique qu’il est tout à fait possible que l’industrie du tabac puisse prendre part au combat contre le tabagisme : « j’ai passé plusieurs années au sein de l’ACS à poursuivre une action appelée « dialogue national contre le cancer », qui, j’ai appris par la suite, a été conçue par un cabinet de relations publiques qui représentait également les plus grandes compagnies de tabac ».
J. Seffrin précise également qu’il a déjà eu l’occasion de travailler en collaboration avec le Dr. Dereck Yach, notamment au cours de la mise en place de la CCLAT (Convention Cadre sur la Lutte Anti-Tabac), aujourd’hui ratifiée par 180 pays et qui signait à l’époque la mise en place du tout premier traité de santé publique mondial.
C’est fort de ces collaborations passées qu’une confiance est née entre les deux hommes et que J.Seffrin encourage aujourd’hui la fondation du Dr. Dereck Yach, Smoke-Free World.