La vape aide à arrêter de fumer, l’effet passerelle n’existe pas, vapoter est moins dangereux que fumer… Pour la première fois, une instance officielle confirmait, avant de faire marche arrière.

Une publication qui dérange ?

Capture d’écran de la page avant sa suppression. Source : Santé.fr

Mais quelle mouche a donc piqué Santé.fr, le site du Service public d’information en Santé ? Créée en 2016 dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé, cette page web se présente comme « le site santé de référence, accessible quand vous voulez, où vous voulez ». Dépendant directement du ministère de la Santé et de la Prévention, en partenariat avec les agences régionales de santé (ARS) et les institutions publiques de santé, le site a pour objectif de « permettre aux citoyens d’accéder à une information santé claire, fiable, transparente, et accessible ».

Il y a quelques jours, une nouvelle page a été lancée sur le site, baptisée « Vapoter est-il dangereux ? ». Comme il est de rigueur lorsqu’il s’agit d’informations au sujet de la cigarette électronique en provenance du gouvernement de l’Hexagone, l’intrigue des vapoteurs s’est rapidement mêlée à une certaine suspicion. Une suspicion malheureusement habituelle eu égard de la grande prudence avec laquelle se sont jusqu’à présent, toujours, exprimées les autorités de santé au sujet du vapotage.

Une copie presque parfaite

Citant l’étude Cochrane, Santé.fr rapportait l’excellente efficacité du vapotage pour arrêter de fumer. Source : Santé.fr

Quelle ne fut pas la surprise de découvrir une page sur laquelle était inscrite, noir sur blanc, que « les cigarettes électroniques semblent plus efficaces que les autres moyens de substitutions nicotiniques, mais aussi qu’un soutien comportemental seul ». Une phrase directement tirée de la méta-analyse réalisée par l’organisation Cochrane, qui était d’ailleurs citée juste avant. La page du site officiel faisait même état des résultats de l’étude suisse parue le mois suivant, dont les conclusions allaient dans le même sens.

Le site dépendant du ministère de la Santé faisait même le point sur le mythe de l’effet passerelle. Source : Santé.fr

Si l’efficacité du vapotage pour arrêter de fumer était reconnue, la théorie de l’effet passerelle était elle aussi balayée d’un revers de la main, Santé.fr écrivant que « chez les jeunes, contrairement à ce qui a pu être craint à un moment, la cigarette électronique ne semble pas entraîner d’effet passerelle vers le tabac ».

Même les effets du vapotage sur la santé étaient traités puisque le site dépendant du ministère de la Santé soulignait que « Vingt ans après la mise sur le marché des cigarettes électroniques, les données concernant leur toxicité à moyen et long terme apparaissent comme rassurantes ».

Trop beau pour être vrai ?

Eh bien, il faut croire que oui, puisque, quelques heures après sa mise en ligne, cette page a tout simplement disparu de Santé.fr. Son auteur l’a-t-il publiée sans le consentement de sa hiérarchie ? Y a-t-il eu des pressions exercées de la part d’associations antivape ? Big Tobacco y est-il pour quelque chose ? Une partie des questions qui sont désormais sur les lèvres de tout un secteur qui s’interroge sur la mystérieuse disparition de ce qui se présentait, déjà, comme la page la plus favorable au vapotage jamais rédigé par le gouvernement français.

L’actualité de la vape en France

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