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Fivape : “Ne laissons pas la bigoterie tuer la lutte contre le tabac”

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Les professionnels du vapotage indépendants de l’industrie du tabac sont sidérés : le prochain Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) prévoit d’imposer des paquets neutres aux produits de la vape et de supprimer certaines catégories d’arômes. Des mesures qui tueraient le vapotage et qui questionnent sur les motivations du législateur à une heure où il est urgent que la France rattrape son retard sur ses voisins en matière de lutte contre le tabac.

La science semble ignorée par les pouvoirs publics français

Rien, pas un mot sur les effets positifs des produits de la vape, apparus il y a une dizaine d’années et auxquels nos concitoyens ont le plus recours (avant toutes les autres méthodes) quand ils veulent arrêter la cigarette. Rien non plus pour souligner leur efficacité, pourtant largement supérieure à celle de tous les autres substituts nicotiniques. Rien, enfin, sur la mission de service public exécutée par les 10 000 professionnels de la vape qui accueillent en boutique spécialisée, au quotidien, les fumeurs pour les aider à arrêter. 

Cela explique l’imperméabilité de celui qui n’a pas connu l’addiction face aux approches en réduction des risques.

Cette filière se bat depuis 10 ans pour que les produits du vapotage soient différenciés des produits du tabac, car ils sont une solution très efficace de sevrage. Mais quand nous nous rendons dans des rendez-vous avec les décideurs, nous faisons face à la même froideur face au vapotage, presque comme si le sujet était sale. Toutefois, de notre côté, en boutique, la réalité est tout autre : plusieurs millions d’ex-fumeurs rendent hommage au vapotage, la méthode qui leur a enfin permis d’arrêter de fumer. Comment expliquer cette rupture entre le monde politique et l’addictologie de terrain ? 

Des décideurs qui détournent le regard

Parmi tous les interlocuteurs que notre filière a rencontrés pour évoquer le sujet du vapotage, nous avons pu croiser deux profils différents. D’une part, les médecins, tabacologues et personnels hospitaliers. Ces derniers sont en contact avec les patients et ont pu constater et partager la douleur des méfaits du tabac. D’un autre côté, dans les ministères et les services, beaucoup n’ont jamais connu le terrain, ou l’ont quitté depuis trop longtemps. Ces deux profils traitent évidemment le vapotage d’une manière très différente. 

Les premiers savent que l’urgence première est l’arrêt du tabac et sont ouverts aux approches dites en réduction des méfaits, dont le vapotage fait partie. Les seconds sont embolisés par leurs responsabilités et se cachent derrière le “principe de précaution”, arguant avec morgue qu’ils n’ont “pas assez de recul” pour se décider.

Un entre-soi de non-fumeurs à la manœuvre

Au-delà de ce profilage à l’emporte-pièce, il faut noter que le tabac étant un facteur d’inégalité sociale, il touche principalement les couches les plus défavorisées de la population, donc pas vraiment ceux qui construisent les politiques publiques. Autrement dit, elles sont le fait de non-fumeurs. Le fumeur est l’autre, rarement soi. Avec toutes les mécaniques plus ou moins conscientes que cela engendre : “le fumeur est responsable de son tabagisme”, “le fumeur n’a qu’à arrêter”, “il n’avait qu’à pas commencer”, etc. 

Des associations prétendument antitabac ont influencé les décideurs avec leur bigoterie et leur rejet de la réduction des méfaits.

Cela explique l’imperméabilité de celui qui n’a pas connu l’addiction face aux approches en réduction des risques : “c’est tout ou rien, le problème est le comportement, pas le risque induit”. Il n’y a qu’à voir le débat en séance publique à l’assemblée autour de l’interdiction des puffs : un entre-soi sans aucune nuance. Sans vécu commun, il ne peut pas y avoir de partage de la souffrance de se sentir prisonnier d’une addiction qui a plus d’une maladie que d’une “mauvaise habitude”.

Arrêter de fumer doit se faire dans la douleur

Une maladie donc, mais pas comme les autres, car le produit qui la cause est vendu par l’État, dans les bureaux de tabac, et lui rapporte gros. On voudrait donc d’un côté que les fumeurs arrêtent de fumer un produit qu’on met sous leur nez, et qu’en plus cela se fasse dans la douleur. 

C’est comme si, en revanche, en contrepartie des tracas qu’il crée pour la société, le fumeur se devait d’arrêter dans la souffrance. Comme si le plaisir ne pouvait avoir sa place dans une démarche d’amélioration de sa santé. Parce qu’il est là, le secret du vapotage, le plaisir. Celui d’une sortie par le haut et sans affliction de sa condition de fumeur. Vouloir supprimer les arômes dans la vape, c’est retirer ce qui en fait une solution attractive et motivante d’arrêt du tabac, c’est le médicaliser pour des raisons idéologiques. C’est vouloir à tout prix rester seul maître dans un tout-médical-tout-pharmaceutique bien confortable. Vouloir neutraliser les emballages, c’est chercher à assimiler la vape au tabac, chercher à l’invisibiliser aux yeux des fumeurs. Comme s’il fallait les décourager d’arrêter de fumer. 

Des opposants dogmatiques et influents

Pendant toute l’année 2023, deux associations ont œuvré de concert pour décrédibiliser le vapotage et faire croire à un complot visant à faire entrer les plus jeunes dans une addiction à la nicotine pour les guider vers le tabac. Le Comité National Contre le Tabac et l’Alliance Contre le Tabac, bien silencieux depuis 30 ans face à l’entrée dans la cigarette des adolescents, se sont trouvé une nouvelle jeunesse avec le vapotage. 

En toile de fond, l’industrie du tabac se frotte les mains, ravie du ralentissement de la perte de ses parts de marché sur le tabac.

Imaginant l’idée selon laquelle l’industrie du tabac chercherait à utiliser le vapotage comme porte d’entrée dans le tabac, ils ont, à grand recours de campagnes sur les réseaux sociaux et dans la presse, polarisé l’opinion publique et nos décideurs contre le vapotage. Sans se douter que l’industrie du tabac déteste la vape, car elle lui fait perdre des parts de marché, ils ont agi dans l’intérêt de Big Tobacco. Le rôle de l’idiot utile, soutenu par un sondage piloté pour étayer son dogme. Malheureusement, ils ont trouvé une oreille attentive dans les ministères. Leur bigoterie a influencé les porteurs du PNLT.

Une science ignorée par confort

Principal moteur de leur obsession contre la réduction des risques, l’idée selon laquelle le vapotage conduit au tabac. Disons-le très clairement ici : si le vapotage conduisait les jeunes à fumer du tabac, le tabagisme aurait dû augmenter chez les adolescents depuis dix ans, date d’émergence des produits de la vape. Or, les observations épidémiologiques montrent que ce n’est absolument pas le cas. Le tabagisme a même largement chuté chez les jeunes : c’est la catégorie dans laquelle il a le plus baissé. 

L’effet passerelle est une fausse causalité qui a été débunkée plusieurs fois, la dernière en date étant une méta-analyse relevant un biais énorme dans toutes les études sur le sujet depuis 10 ans. Mieux, cette étude montre que la vape détourne les jeunes du tabac, en le ringardisant, et qu’elle explique probablement une bonne part de la baisse du tabagisme chez cette classe d’âge…

Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre

Résumons les paramètres de l’équation qui ont abouti à ce PNLT sans ambition. D’un côté, le vapotage, innovation de rupture, fonctionne mieux que les autres substituts et est, depuis 10 ans, le moteur de la lutte contre le tabac. Il ne conduit pas au tabac et même détourne les jeunes de la cigarette. Les professionnels qui le portent en France sont indépendants de Big Tobacco et font du bon travail dans les boutiques spécialisées. 

En parallèle, des associations prétendument antitabac ont influencé les décideurs avec leur bigoterie et leur rejet de la réduction des méfaits. Ces derniers ont été réceptifs, car ils n’aiment pas le risque, et, non-fumeurs, ils n’ont pas l’empathie nécessaire à la construction de politiques de proches des usagers. En toile de fond, l’industrie du tabac se frotte les mains, ravie du ralentissement de la perte de ses parts de marché sur le tabac. Peut-on, et doit-on, rester raisonnable face à ce constat ?

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