Des experts de santé et médecins australiens attaquent la position du gouvernement qui s’oppose à la vente de cigarettes électroniques.

Commentaires « décevants »

La résistance s’organise en Australie et c’est au tour de plusieurs experts de la santé australiens et médecins d’inviter le gouvernement à revoir ses positions, affirmant que l’utilisation de la cigarette électronique pourrait considérablement améliorer la santé des fumeurs et n’inciterait en aucun cas les adolescents à commencer à fumer.

Coral Gartner, expert de la santé à l’université du Queensland se désole des commentaires « fermés d’esprits » et « décevants » du ministre et rappelle que « le Royal College of Physicians estime que les risques liés à l’utilisation de la cigarette électronique sont de l’ordre de 20 fois inférieurs à l’utilisation de la cigarette traditionnelle ». Il ajoute également que « de nombreux experts de la lutte anti-tabac complètement indépendants de l’industrie du tabac soutiennent les cigarettes électroniques dans la stratégie visant à éliminer le produit nicotinique le plus nocif du marché que représente la cigarette ».

Plusieurs études ont montré l’absence d’effet passerelle

De son côté, Colin Mendelsohn, expert de la lutte anti-tabac à l’université du Nouveau Pays de Galles rappelle que plusieurs études ont déjà démontré que la cigarette électronique n’incite pas les jeunes à fumer et que leur expérimentation de cette dernière reste « de courte durée et ne provoque pas ou peu de mal ». Il en profite pour ajouter que « pendant ce temps, les restrictions excessives sur la cigarette électronique coûtent la vie à de nombreux fumeurs adultes qui pourraient utiliser ces produits pour arrêter de fumer ».

Wayne Hall, directeur du centre de recherche sur la toxicomanie chez les jeunes juge la politique du gouvernement « incohérente ». Il déclare qu’il est « profondément ironique que les gouvernements qui défendent cette politique sur les e-cigarettes soient engagés dans la production de cannabis médical, malgré l’absence du même type de preuve qu’ils exigent des e-cigarettes, à savoir la démonstration de leur sécurité et efficacité lors d’essais cliniques contrôlés ».

Idéologie

Bien que le ministre de la santé déclare que la position du gouvernement soit fondée sur les « conseils clairs » de l’Australian Medical Association, du Conseil national de la santé et de la recherche médicale et du ministère de la Santé, Joe Kosterich, médecin de Perth s’intéressant de près à la politique menée concernant le tabac déclare que « l’opposition idéologique des organismes de santé australiens aux entreprises de tabac les conduits à une position internationalement isolée ».

Le Dr. Kosterich se désole de voir une approche de réduction des risques sélectives soulignant que  « l’Australie autorise l’injection d’héroïne dans chambres prévues à cet effet mais pas les cigarettes électroniques ».

Pour aller plus loin :

Lire nos articles sur l’effet passerelle et sur la situation en Australie.

 

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