Numéro du magazine Losange du mois de Septembre 2013 : “Ecig : il est temps de prendre le marché en main”.

Mais quel est donc ce titre racoleur sur votre site d’information ma-cigarette.fr ? C’est un petit pied de nez au titre tout aussi « déchirant » que la couverture de « Losange » (Le magazine 100% Buralistes) du mois de septembre : « e-cig, il est temps de prendre le marché en main ».

Et bien, pour le prendre en main, c’est bel et bien une prise en main que le magazine 100% buralistes a fait avec un dossier de 20 pages, consacré à la cigarette électronique. Un dossier ultra complet pour expliquer comment et pourquoi l’e-cig se doit d’être vendue en exclusivité chez eux et pas ailleurs.

Sous couvert d’un marché en pleine expansion, qui peine à se trouver un cadre juridique digne de ce nom, le magazine démontre par A + B que, je cite : « Les buralistes y apparaissent comme le seul recours pour y mettre de l’ordre ».

Car la prolifération des magasins spécialisés, qui ne fait que croître, va contribuer à la désorganisation qui entoure le produit (sous entendu les franchisés, les boutiques en ligne et autres revendeurs ne sont pas qualifiés) et les autorités sanitaires et légales ne réagissent pas ou trop lentement.

Le Losange souhaite vivement que le gouvernement français assimile l’e-cig à un produit du tabac et … CQFD qu’elle soit en vente en exclusivité chez eux.

Une vérité toute candide ou un marché tellement juteux que les buralistes veulent aussi leur (grosse) part de gâteau ?

Un marché durable ?

Ici on penche pour la seconde réponse. D’ailleurs, le magazine ne sen cache pas : « …le marché de la cigarette électronique semble structurellement porteur à long terme ».

Chiffres à l’appui : 1 million de vapoteurs en France pour 100 millions de CA fin 2013 et au total 1% du marché mondial du tabac avec en perspective 20% en 2020. Une magne que les buralistes ne veulent pas laisser aux mains d’autres revendeurs tels que les pharmacies, les magasins spécialisés et les boutiques en ligne (qu’ils qualifient de plus ou moins sérieux).

C’est donc naturellement que les buralistes revendiquent le droit à l’exclusivité : plus professionnels que tous les autres (à quel titre ?), ils doivent S’ORGANISER pour défendre leurs droits et bénéficier de cette extraordinaire opportunité.

Et effectivement, Le Losange s’organise, en faisant de la pédagogie dans ce numéro de septembre spécial e-cig afin de montrer à ses buralistes qu’il maîtrise le sujet et que bientôt ce marché sera le leur.

Quel cadre légal aujourd’hui ?

L’encadrement légal se précise

Le Losange, qui en connaît un rayon puisque depuis l’apparition de ce « phénomène de mode », informe ses lecteurs et retrace (intelligemment et de manière exhaustive il est vrai) le cadre légal et juridique de l’e-cig.

Seule loi votée pour le moment : l’interdiction de vente aux mineurs. Sur ce point tout le monde s’accorde.

Pour les points à l’étude :

  • Prohibition de la publicité (selon eux, pour bientôt)
  • Interdiction dans les lieux publics (toujours selon Le Losange, Mariesol Tourraine y croit)
  • L’approche pharmaceutique : les buralistes sont contre puisque dans ce cas, ils ne conserveraient que la vente des produits très faiblement dosés en nicotine, or 80% des e-liquides consommés en France aujourd’hui ont des taux de nicotine supérieurs à 6mg/ml.
  • L’exclusivité aux buralistes … Un amendement non retenu début août mais les buralistes gardent bon espoir car Valérie Pécresse souhaite « donner (à l’e-cig) le même encadrement de la promotion, de la vente et de la consommation que la cigarette classique ».

L’e-cig du futur

Les “grands” bientôt sur le marché français

Le magazine, toujours à la pointe et désireuse d’informer ses buralistes, a concocté une double page spéciale : quelle nouvelle génération d’e-cig nous prépare t’on ?

Pas grand chose selon eux depuis l’arrivée massive en France des modèles Ego et des centaines de différents parfums.

Ah si peut être quelques nouveautés : l’e-cig jetable Vype de British American Tabacco qui a du intégrer les chaines de distribution à la rentée puis les points de vente tabac. Ouf ! On sent le buraliste respirer.
Et puis, autre respiration, le géant Philip Morris qui a sorti la Markten aux USA et qui devrait logiquement arriver un jour sur le marché français.
Enfin une e-cig à capsule (genre Nespresso… what else ?) qui n’utilise pas de e-liquid mais vaporise du vrai tabac non brulé…donc pas de combustion.

Des témoignages pour certifier que le buraliste est le meilleur conseiller qui soit

Témoignages de vapoteurs : pourquoi ils font confiance à leur buraliste

Tous anciens fumeurs, les trois témoignages appuient les revendications des buralistes : ce sont les mieux placés pour conseiller leurs anciens clients.

Mais comment peut-on sérieusement imaginer un ancien fumeur se rendre à son bureau de tabac et ne pas être tenté (car exposé) par l’achat d’un paquet de cigarette classique. Sacré dilemme non ?

Le Quizz

Que répondre à vos clients

L’été et ses éternels tests en tous genres ont disparu des magazines. Qu’à cela ne tienne. Le Losange propose pour ses buralistes un quizz pour tester leurs connaissances sur l’e-cig.

Exemple :

A combien de mg/ml est limitée la dose de nicotine dans les e-liquides ? A quelle température s’évapore l’e-liquide ? Vapoter en avion est …? Quel est l’arôme le plus vendu ? Etc.

Gageons que les spécialistes que nous sommes connaissent ces réponses.

Reportage sur la PME Lilloise NHOOS

Dans le secret des e-liquides

On ne vend bien que ce que l’on connaît bien. Voilà pourquoi le magazine est parti à la rencontre de la PME NHOOS et offre aux lecteurs une immersion sensorielle et scientifique dans les salles blanches des laboratoires où se fabrique les flacons d’e-liquides de la dite marque. On apprend notamment que la nicotine naturelle est extrêmement dangereuse, que son prix peut attendre 500 euros le kilo et qu’elle provient exclusivement de Chine ou d’Inde.

Nous apprenons aussi que les procédures de traçabilité des produits (aussi nombreuses qu’indispensables) sont de rigueur et que chaque composant des e-liquides se voit attribuer un numéro de lot.

Rançon de la gloire ! 10 000 unités sortent chaque jour de chez NHOOS, cadence insuffisante qui oblige la PME à investir dans une nouvelle chaîne de production pour dépasser les 12 tonnes en e-liquides produits en juin dernier et fournir ainsi plus d’un million de flacons d’ici la fin de l’année.

Mais le pus intéressant reste à venir. NHOOs, a bien compris que pour séduire ses consommateurs et faire la différence avec des produits d’export, il doit jouer sur l’offre variée et la qualité des arômes. C’est pourquoi il fait appel à un partenaire aromaticien basé à Grasse qui crée les arômes qui composent la préparation.

Un buraliste pourra t’il offrir cette variété d’arôme (plus de cent) dans son débit de tabac alors que les magasins spécialisés et les e-boutiques le font déjà très bien ?

Petit cours de commerce

Dans les coulisses d’un importateur

Pour rassurer les buralistes sur la simplicité des circuits d’importation, de transport et de distribution des e-cigs, Le Losange réalise un reportage sur le distributeur français Cigalife et explique en 6 points son fonctionnement.

Tout y est : les prix par quantité et par marque, les quantités minimales à commander, le conditionnement, la distribution, les préparations de commande et la vente directe.

On vous avait prévenu, ce dossier est complet, rien n’échappe à Losange.

Vendre des e-cigs ne se résume pas à un concept store. C’est bien plus que cela.

Un concept store 100% buraliste

Amis buralistes, maintenant que vous maitrisez presque toute la culture e-cig, vous pouvez installer votre « concept store ». Une boutique dans la boutique, adaptée à l’espace dont dispose le buraliste… une vraie trouvaille ?

Je m’interroge : peut-on vendre des cigarettes électroniques et juste à côté, sous le nez d’anciens fumeurs, vendre aussi du tabac.

De plus quand on connaît le contexte dans lequel travaille la plupart des buralistes (seuls, souvent débordés et avec des amplitudes horaires importantes), on s’interroge sur sa capacité à se dégager du temps pour conseiller et orienter ses clients vers la cigarette électronique qui convient ?

Un produit vu sera plus facilement vendu

Mais le losange n’en est pas à une contradiction près. Après avoir fait l’article via leurs témoignages sur leurs capacités uniques et légitimes à conseiller leurs clients, les deux articles consacrés à la mise en place d’un corner spécial e-cig dans le bureau de tabac, concluent surtout que la vente des e-cigs assure à ces buralistes une croissance à deux chiffres et que les affaires marchent bien !

Ce que le Losange oublie de dire (ou néglige de souligner) c’est que l’augmentation du chiffre d’affaires de leurs buralistes équipés de corner ou de concept store, est naturellement due à la très forte croissance du marché de la cigarette électronique plus probablement qu’aux conseils qu’ils prodiguent à leurs clients.

Alors entre un buraliste débordé et un revendeur avisé, disponible et indépendant (en boutique spécialisé ou sur internet) le consommateur saura faire la différence.

S’il n’est pas question d’ôter à Losange le mérite d’avoir réalisé un article/dossier complet sur l’e-cigt, on peut toutefois sourire de sa (trop) simple interprétation du marché. Produit porté et défendu par les consommateurs, cette dimension semble leur échapper et surtout, sans vergogne on peut lire à plusieurs reprises dans différents articles que les vapoteurs « alternent entre e-cig et cigarette classique ». Une aubaine !

En fin de compte, la Une de Losange aurait pu être : « e-cig et tabac, il est temps de tout prendre en main ».

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