Les CDC ont récemment mis en ligne une fiche destinée à guider les médecins au cas-où ils soupçonneraient l’un de leurs patients d’être atteint d’un problème pulmonaire du à la vape. Si l’organisme continue d’apporter une attention toute particulière aux produits contenant du THC, il ne semble pour autant toujours pas prêt à exclure les e-liquides nicotinés comme cause possible pour autant.

Un nom de code pour les intoxications

Il y a quelques jours, les Centers for disease control and prevention (CDC) ont mis en ligne un document adressé aux médecins des Etats-Unis. Faisant suite au nombre croissant de vapoteurs malades à travers tout le pays, il se destine à guider les professionnels de santé à travers ce que certains appellent désormais une « crise sanitaire ».

Le document démarre par rappeler quelques chiffres. Ainsi apprend-on qu’à la date du 8 octobre 2019, 1 299 cas ont été recensés aux USA, dont 21 décès. L’âge médian des personnes touchées est de 24 ans, et 70 % des patients sont des hommes. Les CDC précisent également qu’ils ont désormais un nom de code afin de désigner le problème de santé : EVALI, pour E-cigarette VAping Lung Injury.

Le travail de l’organisme de santé a pour but de fournir une « orientation provisoire » pour l’évaluation clinique initiale, les critères suggérés pour l’admission à l’hôpital et le traitement, le suivi des patients, les considérations spéciales pour les groupes à risque élevé et enfin, les recommandations cliniques et de santé publique.

Le premier conseil donné aux médecins qui seraient en face d’un patient qu’ils soupçonnent être atteints d’EVALI est de « poser des questions sur l’utilisation des produits de de la vape, d’une manière non critique et approfondie, et, idéalement, sur les types de substances utilisées (THC, nicotine etc) ».  Les CDC conseillent ensuite de diriger le patient vers un hôpital afin de subir une radiographie pulmonaire ainsi que diverses prises de sang. Ils précisent aussi que tous les patients dont la saturation en oxygène sanguin (O2) a diminué (<95 %) à l’air ambiant ou qui sont en détresse respiratoire, doivent être hospitalisés.

Il est ensuite conseillé aux professionnels de santé d’aider les patients à adopter des stratégies d’abandon des produits du tabac (la vape étant considérée comme un produit du tabac aux USA).

L’utilisation de THC majoritaire chez les malades

Les CDC auraient pour l’instant recueilli les données d’utilisation de 573 personnes.

Sur ces 573 malades, 76 % auraient déclaré avoir vapoté des produits contenant du THC, dont 32 % auraient admis ne consommer que ça (et n’utiliseraient donc pas d’e-liquides à la nicotine en parallèle).

L’organisme rappelle qu’à l’heure actuelle, même si aucun composé ou ingrédient unique ne semble avoir causé ces blessures, « les données disponibles suggèrent que les produits contenant du THC jouent un rôle » dans ces problèmes de santé. Les CDC précisant tout de même qu’ils n’excluent pas les e-liquides à la nicotine comme « cause possible ».

Ainsi, dans la dernière partie du document concernant les recommandations de santé publique, l’organisation indique que bien que « les données nationales et étatiques suggèrent que les produits contenant du THC, en particulier ceux obtenus dans la rue ou d’autres sources informelles (…) sont liés à la plupart des cas et jouent un rôle majeur dans l’épidémie », les CDC « continuent de recommander aux personnes d’envisager de s’abstenir d’utiliser des produits contenant de la nicotine ».

Une position qui semble de plus en plus compliquée à tenir pour l’organisme aux vues des nombreuses preuves s’accumulant dernièrement et qui tendent toutes à démontrer que seuls les produits contenant du THC posent problème.

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