Une affirmation qui pose question puisque le vapotage aromatisé a failli être interdit sous ses ordres lors de son précédent mandat. 

Le vapotage s’invite dans la campagne électorale 

Le 5 novembre prochain, les électeurs américains se rendront aux urnes afin d’élire le 47e Président des États-Unis. Il leur incombera de trancher entre deux candidats : le républicain Donald Trump, et la démocrate Kamala Harris, qui a remplacé le mois dernier Joe Biden dans la course à la Maison-Blanche. Comme il est de rigueur lors des tractations politiques, chaque candidat présente son programme aux électeurs et les actions qu’il compte mener en cas de victoire. 

Si de nombreuses promesses de campagne de Donald Trump paraissent fantasques, certaines pourraient avoir un véritable impact sur le quotidien des habitants si elles sont respectées. C’est notamment le cas de celle qu’il a récemment partagée sur le réseau social Truth Initiative, au sujet du vapotage. Mettant en avant qu’il avait « sauvé le vapotage aromatisé en 2019 » et que cette action avait largement contribué à aider les Américains à arrêter de fumer, le business man a déclaré que Kamala Harris souhaitait que « tout soit interdit », mais que lui, « sauvera encore le vapotage ».

Sauver ce qu’on a soi-même menacé

Comme souvent avec Trump, l’homme « oublie » quelques détails lorsqu’il s’exprime. D’abord, s’il a bien préservé le vapotage aromatisé en 2019, il convient de rappeler que la plus grande menace n’ayant jamais plané au-dessus des arômes aux États-Unis, était en fait lui-même. L’interdiction des e-liquides contenant une saveur autre que tabac ou menthol avait été souhaitée par Donald Trump, qui s’était finalement ravisé la veille de la conférence de presse durant laquelle l’interdiction devait être annoncée. Un changement de cap qui serait intervenu uniquement, car certains de ses conseillers lui auraient montré des données indiquant que de nombreux vapoteurs peuplaient son électorat. Un électorat dont il avait besoin pour les élections l’année suivante. 

Cette annonce de sauvetage de la cigarette électronique intervient aussi après un événement particulier : un rendez-vous le jour même de sa publication, avec Tony Abboud, directeur exécutif de l’association de défense du vapotage, Vapor Technology Association

À noter également : le second plus gros donateur de Make American Great Again, principal political action committee (PAC) soutenant la campagne électorale de Donald Trump, n’est autre que RAI Services Company, une filiale du cigarettier Reynolds.

Selon d’anciens responsables et divers lobbyistes de l’industrie du tabac consultés par le Washington Post, Big Tobacco aurait choisi de soutenir Trump lors de la prochaine élection, « pariant sur son approche chaotique en matière de santé publique et ses vues souples sur la politique ». Le marché du tabac se portant mal aux États-Unis, quoi de mieux pour les entreprises du secteur que de soutenir un homme que l’on sait capable de prendre n’importe quelles décisions, y compris les plus surprenantes. Avec un peu de lobbyisme et un Président capable de tout, Big Tobacco pourrait bien s’assurer quelques années de tranquillité supplémentaires en cas de victoire du républicain. 

Ses adversaires visiblement peu concernés par le sujet

Du côté des démocrates, le bilan de Joe Biden sur les sujets du tabagisme et du vapotage est pratiquement inexistant. La seule mesure forte que l’homme avait envisagé était l’interdiction des cigarettes mentholées, qu’il avait finalement abandonnée. Pour le vapotage, l’administration Biden s’est contentée de financer des campagnes sur les réseaux sociaux, destinées à prévenir l’utilisation de la cigarette électronique chez les plus jeunes. 

La déclaration de Trump sur sa volonté de sauver le vapotage est donc à prendre avec des pincettes, ayant lui-même représenté un plus grand danger pour l’industrie de son pays lorsqu’il était Président, que lorsque les démocrates étaient au pouvoir. 

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