Il « implore » la FDA de continuer de refuser tous les e-liquides aromatisés et la félicite d’avoir reconnu que les arômes poussent les jeunes vers les produits du tabac.

Une véritable pression politique

Congrès américain FDA cigarette électronique

Le Congrès américain pousse la FDA à continuer d’interdire les produits du vapotage.

Le 8 juin dernier, le Congrès américain a envoyé une nouvelle lettre (au format PDF) au commissaire de la Food and Drug Administration (FDA), Robert Califf. Il y fait part de sa « grande inquiétude » concernant les retards répétés de la FDA dans l’examen des demandes d’autorisation de mise sur le marché de produits du tabac (PMTA) et son « incapacité à retirer tous les produits illégaux du marché ». Les locataires du Capitole y « implorent » également l’organisme de santé publique de « continuer à refuser les demandes pour toutes les e-cigarettes non aromatisées au tabac », avant d’indiquer apprécier que la FDA « ait reconnu le rôle que jouent les arômes pour attirer les jeunes vers les produits du tabac » et qu’elle « n’ait autorisé aucune e-cigarette aromatisée à ce jour »

La lecture de ces phrases permet d’un peu mieux comprendre l’un des nombreux scandales qui ont éclaté par le passé au sujet de la façon dont la FDA traite le dossier du vapotage. En mai 2022, des documents internes avaient fuité et révélaient la manière dont la direction poussait les employés à traiter les PMTA, toujours plus rapidement, quitte à en oublier plusieurs étapes. Une rapidité d’exécution qui se montrait préjudiciable pour les fabricants dont les produits étaient refusés, et qui se retrouvaient alors sans aucun recours. Mais laisse-t-on réellement le temps à la FDA pour qu’elle puisse réaliser sa mission correctement ? La pression politique dont elle est sans cesse la cible pourrait, au moins en partie, expliquer son empressement et son manque de rigueur dans l’exécution de sa tâche.

 

En mars dernier, une enquête a été ouverte à ce sujet. Dirigée par l’un des plus puissants groupes des États-Unis, celle-ci a pour objectif d’étudier la gestion du dossier du vapotage par la Food and Drug Administration et de « garantir que les Américains ont accès à des produits susceptibles de réduire le taux de maladies et de décès liés au tabagisme ». L’enquête, toujours en cours, représente aujourd’hui la dernière chance pour le marché du vapotage aux USA, de pouvoir continuer à exister.

En savoir plus sur l’enquête qui cible la FDA

 

Les professionnels du secteur dans l’illégalité

Plus loin dans le document, les signataires appellent également la Food and Drug Administration a prendre des mesures contre les milliers de produits du vapotage qui, malgré leur illégalité à la vente sur le sol américain, restent disponibles dans toutes les boutiques du pays. « Nous reconnaissons que la FDA n’a autorisé que 23 produits de la vape (et du tabac chauffé, N.D.L.R.), mais des milliers d’e-cigarettes aromatisées attrayantes pour les jeunes restent disponibles dans les magasins à travers le pays », soulignent-ils.

Il est vrai que la situation américaine est particulière. En théorie, seuls 23 produits ont obtenu une autorisation de mise sur le marché de la part de la FDA. De fait, tous les autres sont supposés ne plus être vendus dans le pays. Toutefois, comme nous le confirmait une source sur place le mois dernier, « de nombreux produits sont encore sur le marché. La FDA étant lente et/ou incapable de faire respecter les lois existantes, ils restent disponibles. Illégaux, mais disponibles ». De quoi conduire le Congrès à parler de la « nécessité d’une action plus agressive de la FDA » sous peine de « compromettre l’ensemble du processus d’examen des produits »

Reste que la tâche est titanesque et que l’incapacité de la FDA à faire respecter la loi est la seule raison qui permet au marché de la cigarette électronique de continuer d’exister aux États-Unis. Si la Food and Drug Administration finissait réellement par mettre en place les moyens nécessaires à l’élimination de tous les produits non autorisés, il y a fort à parier que des millions de vapoteurs retourneraient au tabagisme. Les seuls produits autorisés étant quelques vapoteuses et e-liquides classics, tous appartenant à l’industrie du tabac. 

Depuis plusieurs années, le secteur du vapotage tient en équilibre sur une corde raide aux USA. Une corde dont l’usure ne cesse de croître, et qui pourrait bien finir par rompre.

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