Le taux de vapotage chez les jeunes aux États-Unis augmente, c’est un fait. Mais qu’en est-il de leurs autres comportements ? La vape représente-t-elle vraiment l’un des plus grands dangers qu’ils courent ? Visiblement pas selon de récentes données du CDC.

Opinion

La dangereuse vie des adolescents américains

Voilà maintenant plusieurs mois que les États-Unis font face à une augmentation du nombre de jeunes vapoteurs. Augmentation qui serait telle que d’après Scott Gottlieb, commissaire de la FDA, le pays connaîtrait une véritable épidémie de vapotage chez les jeunes.

Afin de lutter contre, l’organisme de santé déploie alors régulièrement les grands moyens.

Entre lettres d’avertissements destinées à des fabricants de cigarettes électroniques, film anti-vape, saisie surprise de documents marketing et autres opérations coup de poing, la FDA a clairement fait du vapotage chez les jeunes, sa grande priorité. 

Mais pourquoi un tel acharnement ? Pourquoi, au lieu de tout faire pour empêcher les adolescents d’avoir accès à des cigarettes électroniques (et donc de préserver leur santé des dangers liés au tabagisme), ne pas se concentrer sur les réels comportements à risque des adolescents ? 

Sexe, drogues & Rock’n Roll

Au mois de juin dernier, le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) publiait son rapport bisannuel baptisé “Youth Risk Behavior Surveillance”  ou “surveillance des comportements à risque chez les jeunes”. 

Réalisé tous les deux 2 ans depuis 1991, ledit rapport est destiné à “surveiller six catégories de comportements liés à la santé qui contribuent aux principales causes de décès et d’invalidité chez les jeunes”. 

Six catégories de comportements comprenant :

  • Le manque d’activité physique,
  • les comportements alimentaires malsains,
  • l’usage du tabac,
  • la consommation d’alcool et d’autres drogues, 
  • les comportements sexuels liés à une grossesse non désirée et aux maladies sexuellement transmissibles,
  • les comportements qui contribuent à des blessures non intentionnelles ou à des violences. 

Résultats du rapport

Dans sa dernière publication en date, le CDC relève ainsi que 13,2 % des jeunes interrogés avaient bel et bien utilisé un produit de la vape au cours des 30 derniers jours. 

Passons sur le fait que la vape est considérée comme étant au moins 95 % moins nocive que le tabac par PHE, et admettons qu’elle puisse effectivement être considérée comme un comportement à risque.

La vape représente donc (pour le “bien” de notre exercice), un comportement à risque, très bien. 

Mais alors que dire des 29,8 % de jeunes qui ont admis consommer régulièrement de l’alcool ? Que dire des 14 % d’adolescents qui ont avoué avoir pris des analgésiques sur ordonnance, sans avoir d’ordonnance ? Que penser des 39,2 % d’élèves qui avouent avoir envoyé un SMS ou un mail pendant qu’ils conduisaient ? 

Et pour les 16,5 % qui admettent être montés dans une voiture conduite par une personne alcoolisée ? Les 14,9 % qui ont été harcelés via les réseaux sociaux ? Les 7,4 % qui ont été victimes d’un viol ? 

Et comment oublier les 14,8 % d’élèves qui sont obèses, les 8,8 % qui fument, les 9,7 % qui admettent avoir eu des relations sexuelles (non protégées pour la moitié) avec 4 personnes ou plus, ou encore les 7,4 % qui expliquent avoir fait une tentative de suicide ? 

Et la liste pourrait continuer comme ça encore longtemps, le rapport faisant plusieurs dizaines de pages…

Alors, ces 13,2 % d’adolescents vapoteurs représentent-ils vraiment les cas les plus intéressants ?

S’il est vrai que tous les problèmes sus-cités sont également traités, ces jeunes utilisateurs de cigarettes électroniques méritent-ils vraiment “la plus importante mesure d’application de la loi de l’histoire de l’organisme” comme l’a récemment annoncé Scott Gottliebau vue de tout ce qu’ils peuvent potentiellement vivre à côté ? 

 Cet article d’opinion n’engage que le point de vue de son auteur et ne représente pas forcément l’avis de la rédaction. 

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